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Nature et Histoire : des regards, des jugements, des chefs-d'oeuvre

Publié le 10 juillet 2009 par Gregorykudish
Nature et Histoire : des regards, des jugements, des chefs-d'oeuvre
Cet été, pas besoin de voyager très loin pour s'évader. Avec son exposition Grandeur nature, le Musée des Beaux Arts de Montréal propose à ses visiteurs une escapade en pleine nature sur le sol nord-américain. L'exposition est divisée en six thèmes qui s'enchaînent logiquement. Le périple débute avec des représentations paradisiaques des chutes du Niagara, des clichés monochromes de la rivière Montmorency, sans oublier la déification de l'Orage sur la Sierra Nevada(1870) d'Alfred Bierstadt. Que vous soyez des passionnés de l'art paysagé ou non, vous ne pourrez sortir de la salle sans murmurer un ''wow''. Contrairement aux oeuvres de Manet ou Renoir à caractère majoritairement impressionniste, les artistes de la Hudson River School combinent impressionisme, romantisme, voire même cubisme par endroits pour inclure à leurs travaux une intervention divine. Cette présence divine, principalement insinuée à travers des techniques artistiques issues du romantisme, ajoute à l'aspect visuel banal du paysage une dimension d'instabilité, de mouvement, et d'insécurité. À titre d'exemple, je choisis Arc-en-ciel sur le Grand Canyon(1912) de Thomas Moran. Au premier plan, les arbres à feuillage vert enracinés entre des roches d'un sommet du Grand Canyon seraient insipides sans la présence d'un dégradé de ciel en arrière-plan et de tons ombragés éparpillés à travers le tableau. Cette prouesse artistique rappelant fortement le clair-obscur baroque place chaque élément du tableau en opposition avec un autre, créant ainsi un effet de mouvement. Mais tous ces détails minutieux ne sont pas le fruit d'un travail inopiné réalisé à l'improviste. De 1860 à 1918, période en question chez Grandeur nature, des événements géopolitiques majeurs, tels que la Confédération canadienne de 1867, la Guerre de Sécession aux États-Unis, tout comme la Première Guerre mondiale façonnent l'image de l'Amérique du Nord. Les artistes de l'époque partagent donc leurs regards et leurs jugements par l'entremise de leurs chefs-d'oeuvre.
Si vous désirez visiter l'exposition à des fins plus historiques qu'artistiques, je vous recommande la Descente des rapides(1879) de Frances Anne Hopkins, mais SURTOUT, ne négligez pas la cinquième salle de l'exposition qui met en vedette Alexander Henderson et William Notman avec leurs photographies de la ville de Montréal au XIXè siècle!
Pour imminents historiens ou mordus de Modernité, Grandeur nature est une aventure à la manière de Jules Verne.
Jusqu'au 27 septembre 2009

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