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Henri Queffélec : Les grandes heures de l’océan

Publié le 13 juillet 2010 par Corboland78

100713 Océan2.JPGAlors que je déambulais dans un lacis de ruelles au Guilvinec (Finistère), je tombais sur une minuscule farfouille de livres d’occasion tenue par une charmante petite dame menue autant que discrète. Un bouquin sur la Bretagne s’imposait, légendes ou contes, histoire, finalement mon choix s’arrêta sur un livre devenu rare car épuisé, Les grandes heures de l’océan, écrit par Henri Queffélec l’un de nos grands écrivains de la mer.

Né en 1910 et décédé en 1992 son roman le plus célèbre parmi les plus de 80 livres écrits, est Un recteur de l’île de Sein. Il est aussi responsable du scénario tiré de son roman pour le film réalisé par Jean Delannoy Dieu a besoin des hommes (1950). Par ailleurs il est aussi le père de l’écrivain Yann Queffélec (Goncourt 1985 avec Noces Barbares).  

Avec Les grandes heures de l’océan il ne s’agit pas d’un roman, mais d’un recueil de textes datant de 1968 qui in fine dressent un éloge de la mer et des hommes qui la fréquentent. Le périmètre reste néanmoins circonscrit à la France, surtout à la Bretagne et sa ville chérie Saint-Malo. On croise Pierre Loti, les baleines du golfe de Gascogne et les thons, des naufrages, les pêcheurs et leurs bateaux, vagues et algues.

Un délicieux voyage où le vent sent l’iode et résonne du rugissement des mers et des océans, écrit dans un style un peu daté aujourd’hui, car riche en belles phrases et tournures quasi musicales, une littérature qui tend à disparaître, une bonne raison pour s’y replonger.  

« Les plus belles formes et couleurs de rouleaux s’abattant sur une plage, je les ai vues à Losmarc’h, dans des lendemains de tempête, au début et au milieu de la haute mer. Nulle part en France les vagues ne peuvent illustrer avec la même force la pureté animale et magique du mot glauque. Ces violents ne recherchaient pas la perfection symétrique d’une muraille, ils se dressaient comme des lambeaux arrachés avec de plus en plus de rudesse à la chair de l’océan, ils se tordaient et se crispaient sous l’effort avec des vibrations de lèvres et sur un dernier haussement vif ils s’écroulaient, vitraux énormes, dans le fracas de la destruction d’une cité. »

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Henri Queffélec   Les grandes heures de l’océan   Librairie Académique Perrin


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