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"Pilot" (Covert Affairs - 1.01)

Publié le 17 juillet 2010 par Shoone

Covert Affairs: 1.01 Pilot

This is a weird place to work, voilà comment la charmante Annie Walker, jeune nouvelle recrue pleine de potentielle mais légèrement émotive de la CIA, ainsi que son nouveau collègue Auggie, agent non-voyant visiblement spécialisé en informatique, définissent la vie au sein de l'organisation d'espions que l'on ne présente plus. Sauf que pour le téléspectateur averti, il n'y a rien de vraiment weird. Missions secrètes, négociations dangereuses, messages cachés, bref, la vie d'espion, tout ça a déjà été vu et revu sur petit comme sur grand écran. Covert Affairs s'affirme alors comme un énième spy-show qui ne révolutionnera pas grande chose. On ne pourra cependant pas lui reprocher de ne pas bien respecter les codes du genre. Ainsi, elle réussit à condenser en environ 60 minutes tous les ingrédients clés qui font un bon film ou une bonne série d'espionnage. Si l'on regrettera légèrement un manque de prise de risque, Covert Affairs séduira facilement les fans d'action/aventure (dont je fais partie).

La série se heurte quand même à un problème qui risque de l'empêcher d'attirer certains téléspectateurs. Elle souffre de la comparaison avec une certaine Alias. Dans mon cas, le fait que je n'aie jamais tenté la fameuse série de Jennifer Garner a évidemment dû jouer dans mon appréciation du pilot de Covert Affairs. Toujours est-il que sans avoir jamais visionné un épisode d'Alias, je suis bien au courant que le propos de cette dernière était bien plus ambitieux et qu'elle, à l'inverse de Covert Affairs, a bien révolutionné le genre à son époque. Mais franchement, est-ce que c'est vraiment ce genre de série, à la mythologie touffue, qu'on s'attend à trouver en pleine période estivale (et puis surtout sur USA Network)? Pas une seconde. Ce qu'on cherche, c'est du léger, du simple et du sympathique. Pour ma part, tout du moins. Et Covert Affairs correspond plutôt à bien à l'idée que je me fais d'une série pop-corn. Pour le côté estivale on repassera, l'histoire prenant place à Washington DC, soit loin des plages tropicales miamiennes de Burn Notice ou des marais humides et torrides de True Blood. Pas grave, on fera sans, ça ne nous empêchera pas de nous amuser. D'ailleurs niveau pure entertainment, je crois qu'on est gâté, les scènes d'action (absolument classiques de spy-show) sont plutôt bien foutues.

Covert Affairs dispose sinon d'un plus non négligeable, à savoir un beau casting, très solide sur lequel elle a tout intérêt à compter. Il y a d'abord la sympathique Piper Perabo (la Nora de Treize à la douzaine) qui campe avec fraîcheur et simplicité Annie Walker, le rôle principal. A ses côtés, Peter Gallagher (The OC, Californication) crédible en directeur de la CIA et Kari Matchett (24, ER) dans le rôle plutôt intéressant de la femme parano de Gallagher qui travaille également pour la CIA. Vous reconnaîtrez aussi sûrement Christopher Gorham, le gerbant de niaiserie Henry le binoclard d'Ugly Betty (il a également eu son heure de "gloire" dans Harper's Island, mais je laisserais à ceux qui y ont assisté le soin d'en parler). Je ne sais pas si c'est parce qu'il joue un aveugle et que j'ai eu au fond de moi assez pitié de lui, mais même lui, je l'ai bien apprécié dans ce premier épisode. Avouez quand même qu'un geek aveugle c'est un peu un comble. Enfin, je suis heureux de retrouver Anne Dudek même si c'est dans le rôle mineur qu'est celui de la soeur d'Annie qui n'est pas au courant de sa vie d'espionne. Je l'avais absolument adoré dans House et je ne me remet toujours pas de la mort de son personnage.

En fait, pour ma part, la seule chose qui me gêne dans Covert Affairs c'est le mystère autour de l'ex d'Annie. ça ne m'a guère convaincu. Je veux bien que la série n'insiste pas trop sur une mythologie mais si elle doit vraiment en avoir une, elle aurait pu trouver plus inspiré quand même. Et puis surtout plus réaliste. La CIA qui se sert d'une récente recrue pour retrouver une ennemi? Je peine à y croire... m'enfin, cela cache peut-être quelque chose de plus gros. Mais je vois difficilement comment ils vont rendre cette affaire moins ridicule.

En conclusion, Covert Affairs respecte parfaitement le cahier des charges du spy-show... en fait, elle le respecte même un peu trop bien. La série ne s'autorise ainsi que peu d'originalités et reste très conventionnelle ce qui est un peu dommage et risque de lui valoir bien des condescendances. Cela ne m'aura pas empêché, moi, d'avoir pris plaisir à suivre son pilot. Le rythme est très bon et les personnages, campés par un cast dans l'ensemble très compétent, sont rapidement et efficacement introduits. Du pur divertissement comme USA Network sait en faire et je ne lui en demande pas plus. Le show est donc tout adopté pour moi. Je ne pense cependant pas reviewer tous les épisodes de la série mais une review bilan de saison à la fin de l'été n'est pas à exclure.

[7/10]


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