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Un Turner pour le Paul Gétty Museum

Publié le 19 juillet 2010 par Cbarblu

Un Turner pour le Paul Gétty Museum (c) Christie's
Après avoir triomphé au Grand Palais lors de l’exposition « Turner et ses maîtres », c’est en salle de vente que le peintre anglais a réalisé un nouveau record, lors d’une vacation chez Sotheby’s, à Londres, le 7 juillet 2010. L’œuvre, intitulée « Modern Rome – Campo Vaccino » est d’une très grande qualité et d’une provenance prestigieuse ; l’ancien propriétaire, Hugh A. J. Munro de Novar, l’avait acquis auprès de l’artiste, en 1839, lors d’une exposition de la Royal Academy. Puis, après vente de la collection Novar par Christie’s en 1878, l’œuvre était entrée dans la collection du 5ème comte de Rosebery, premier ministre anglais entre 1894 et 1895, par sa nouvelle femme, Hannah Rotschild, et était depuis restée dans la famille. Le tableau était estimé entre 14 et 21 millions d’euros, et a réalisé une enchère record de 35,7 000 000 euros.
L’acquéreur n’est autre que le Paul Getty Museum, sous réserve de licence d’exportation. En effet, selon la loi britannique, une œuvre d’une importance historique ou artistique particulière sur le sol britannique depuis plus de 50 ans doit faire l’objet d’une licence pour être exportée. En outre, un musée ou une institution peut se porter acquéreur de l’œuvre au prix d’adjudication. Or, en 2002, alors que le Getty avait fait l’acquisition d’une œuvre de Raphaël à Londres, celle-ci avait été rachetée par un musée anglais.
Cette œuvre de Turner est typique de la dernière partie de sa carrière, il reprend le thème de l’Italie et de ses monuments antiques, cher à l’artiste, habitué au Grand Tour, et la dilution des formes et des contours par la couleur et la lumière. Il s’inspire également de celui qu’il considérait comme l’un des plus grands artistes paysagistes du XVIIème s : Claude Lorrain, habitué à fondre ses paysages dans une lumière quasi aveuglante. A sa mort, Turner demandera ainsi qu’un de ses tableaux soient mis face à une œuvre du Lorrain dans la célèbre galerie Turner, qu’il légua à l’état anglais.
« Campo Vaccino », dont le point de vue se situe en haut de la colline du Capitole, permet au peintre d’évoquer à la fois la Rome Antique, Renaissance et Baroque par ses monuments les plus fameux tels le Colisée, le temple de Saturne, l’arc de Septime Sévère. Une évocation du passé glorieux d'une Cité qui a toujours fasciné Turner et ses contemporains... 
Cédric Barblu

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