L’atelier – La Fete De La Musique

Comme chacun sait, aujourd’hui c’est la fête de la musique, une « institution (in)dispensable » mise en place en 1982 par notre bien-aimé ancien ministre de la culture au faciès animalier et disgracieux. Je veux bien sur parler de Jack Lang. Cette année, on est vraiment béni entre la date (je vous rappelle qu’on est lundi, et que le lundi c’est sodomie) et la météo magnifique digne d’un vrai solstice d’été (d’hiver plutôt). Voilà en gros les raisons pour lesquelles je n’irai pas traînasser ce soir dans les rues à la conquête de groupes locaux envinassés s’exhibant au son de leur ska festif micro-ondé. Parce qu’il faut le dire, la fête de la musique est l’occasion rêvée pour des musiciens en herbe (ou plus expérimentés) de faire subir leurs compositions à un auditoire composé de badauds blasés ou bourrés (ou les deux). La fête de la musique c’est aussi ça, un joyeux (ou pas) melting pot de gens prêts à faire la fête… et à se faire embrouiller !

Ce jour saint m’évoque tout de suite ce titre de l’Atelier qui définit salement bien la fête officielle de la musique avec humour et brio. « Au coin de la rue il y a pleins de guitares rockeuses qui me fatiguent l’oreille, aussi usées que le cul d’une hardeuse ». L’Atelier c’est le supermegacollectiffrançaisdehiphopdécalé composé des grosses pointures du genre (Fuzati, James Delleck, Teki Latex et Cyanure ainsi que les deux DJ’s Paraone et Tacteel). La Fête de La Musique est extrait de leur seul et unique album sorti en 2003, Buffet des Anciens Elèves, sorte de recueil de « poèmes » de la rue bien crados comme il faut : Le Hop Hop C’Est Mon Pote, Sans Fin, La Fille A Cinq Sous…

On sent que les lascards de L’Atelier ont squatté des années durant cette jolie fête. Et ils semblent en revenir complètement blasés en dressant un portrait au vitriol du jour censé être celui de la musique. Pas étonnant me direz-vous quand on connaît les bonshommes, plus attirés par le désenchantement des choses de la vie que par leur enthousiasme. Voici un florilège des lyrics de ce morceau qui se passe de commentaires :
- « C’est la fête de la musique, mais comme à toutes les fêtes, je n’ai pas été invité. La musique ne m’a jamais aimé » (Fuzati, positiviste devant l’éternel)
- « Canettes de coke à balles treize pendant que des pick-pockets se fondent dans la fumée des revendeurs illicites de sandwichs merguez » (Cyanure, qui porte plutôt bien son blase)
- « Certains s’amusent, d’autres vident le stock de bières brunes renfloué le matin-même par l’épicier malin du coin qui fera fortune contre ouverture nocturne ce soir » (Cyanure)
J’en passe et des meilleures…

En tout cas, faites ce que bon vous semble ce soir, mais ne dites pas que je ne vous avais pas prévenu : « Sortir dehors le 21 juin, ça sert à rien, rends-toi à la raison. »

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