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The Velvet Underground – All Tomorrow’s Parties

Publié le 18 juin 2010 par Guilman

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Le Velvet Underground, c’était un peu le mauvais élève dans la classe bien docile du rock’n'roll du milieu des années 60. Alors que les deux « plus grands groupes de rock du 20ème siècle » (je ne pense pas qu’il faille les nommer, vous les connaissez…) écoulaient leurs galettes par centaines de milliers d’exemplaires et écumaient les plus grandes et les plus prestigieuses salles de concert, s’offrant même le luxe de jouer devant 500000 personnes un jour de juillet 69 à Hyde Park (ça c’était les Stones), une formation rock, expérimentale, sombre, portée sur les drogues dures, l’alcool et l’art contemporain, voyait le jour. Un groupe étroitement lié à l’histoire de la Factory de Warhol, qui les prendra sous son aile et qui produira non sans encombre leur premier album, The Velvet Underground and Nico, dont est extrait le morceau qui pour moi symbolise à lui seul le son et la vision du rock’n'roll de l’époque psychédélique, All Tomorrow’s Parties.

Pourquoi The Velvet Underground and Nico ? Andy Warhol, à l’époque ou le Velvet n’en était qu’à ses balbutiements et qu’il ne comptait que quatre membres, Lou Reed, Sterling Morrison, John Cale et Moe Tucker, a imposé, contre l’avis de Lou Reed, fondateur et pilier du groupe, que Nico, alors actrice, mannequin et égérie du roi du pop art, vienne pousser la chansonnette sur trois des onze morceaux de l’album. D’où le titre légèrement poussif de leur premier opus, The Velvet Underground and Nico, qui attribue sans raison valable l’honneur de ce classique du genre à la membrane féminine et féministe du groupe. Très peu de monde connaissait le Velvet à la sortie de leur premier album. Leurs seuls « fans » étaient des pré-bobos new-yorkais squattant sous acide les galeries d’art contemporain (je caricature mais je ne dois pas être très loin de la vérité). Pourtant, le Velvet Underground est un groupe fondateur et visionnaire dans la culture pop rock. Brian Eno disait « Un très petit nombre de personnes les connaissait, mais tous ceux qui les ont entendus ont ensuite formé un groupe. » Ce disque est en quelque sorte la quintessence du rock, représentant et comptant à peu près toutes ses gloires et ses misères. Naviguant entre une pop brillante teintée d’atmosphères sombres et pesantes, et un bruitisme destructeur et novateur à faire pâlir (bien plus tard) les pionniers de la no wave, le son de l’album est crado et raccord avec les thèmes abordés par Lou Reed le parolier : le sado-masochisme (Venis In Furs), l’héroïne (Heroin), l’interminable attente stressante du dealer (I’m Waiting For The Man)…

All Tomorrow’s Parties fait figure de morceau hybride, à cheval entre la pop sucrée de Nico et le noise rock du reste du groupe. Le chant est à la limite faux, la guitare sombre, les paroles inintelligibles et tripées… Un vrai concentré de psychédélisme. Le titre fait référence à la fois à un festival cinématographique d’avant-garde, à un roman de Willian Gibson et à une nouvelle de l’écrivain et journaliste mexicain  Miguel Cane. Un hymne tortueux, vicelard et poussiéreux qui paraît pourtant si facile d’accès et tellement essentiel. La marque des grands.

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