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Rencontre France – Etats-Unis (Ep 1)

Publié le 20 juillet 2010 par Monartiste

Rencontre France – Etats-Unis (Ep 1)

Le 24 juin a eu lieu à la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis à Paris, une rencontre entre entrepreneurs culturels des deux continents pour confronter, partager, susciter des ambitions artistiques. L’objectif était bien là…, se comprendre, mieux appréhender les forces et les faiblesses de chacun pour continuer à innover à prendre des risques dans l’entreprenariat culturel malgré la crise.
Nous étion là, petits français privilégiés à l’écoute…à la recherche de la formule miracle qui fait que tous qu’ils entreprennent….réussissent (où du moins ce qu’ils arrivent à faire croire…)
Mais malheureusement, l’un des intervenants, John Maeda, président de Rhode Island School of Design,  nous a fait descendre très rapidement, en nous rappelant que si nous étions à la recherche de réponses, nous ne les trouverions pas là (!) et continua en tant que fossoyeur de nos illusions, la formule magique n’existe pas…la solution vient de vous et de votre travail…

Est-ce que tout était dit ?  Mais Que faisions-nous donc là ?

Heureusement, voyant notre désarroi, il termina  : « Nous sommes là pour prendre des vitamines et non des anti-douleurs, nous espérons que vous sortirez avec plus d’envie et de confiance, mais aussi plus de questions… »

Pour poser le contexte et la raison de cette rencontre

L’ambassadeur américain Charles H. Rivkin à l’origine de l’événement ne cache pas l’importance politique qu’il donne à la création artistique. L’administration américaine a conscience du tournant qui s’opère, les Etats-Unis n’ont plus un poids économique aussi important qu’avant, les pays asiatiques et évidemment la Chine prennent de plus en plus d’importance dans l’échiquier mondial. Si elle veut conserver sa place, les Etats-unis, doivent non seulement être une puissance économique forte,  mais elle doit pouvoir renvoyer une image positive et être apprécié pour ses valeurs, elle ne peut plus, comme elle s’est contenté longtemps de le faire d’imposer ses choix et sa vision. Tout comme la France, qui conserve une position internationale grâce son aura culturelle,  Les Etats-Unis souhaitent pouvoir s’appuyer sur sa culture pour défendre sa position et ses valeurs.

Mais en quoi ces deux pays sont-ils si différents ? Que signifie Mainstream ou entertainment ?  Pourquoi l’art est défendu en France, alors que les artistes américains sont soumis à la loi du marché ? Comment expliquer alors qu’il y a autant d’artistes aux Etats-Unis, qu’en France (par rapport à la population) ?

On ne va pas réussir à répondre d’une manière exhaustive à toutes ces questions…mais l’on peut au moins donner quelques petits éclaircissements et tenterons dans un second temps de rentrer dans le vif du sujet et s’intéresser à ce qui s’est dit entre les deux groupes.

Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

On a longtemps considéré que parce qu’il n’existait pas de ministère de la culture au sein du gouvernement américain.

longtemps considéré que parce qu’il n’existait pas de ministère de la culture au gouvernement américain, il n’existait aucun soutien public à la culture. Ce qui est dans la réalité totalement faux, la culture est tout autant aidé si ce n’est plus, des milliers d’acteurs, des milliers de ministères interviennent (philanthropes, universités, institutions culturelles à but non lucratif…). Pour preuve de la vitalité du monde artistique aux Etats-Unis, il y a près de deux millions d’artistes contre 400 000 en France, ce qui est très proche, compte tenu d’une population cinq fois supérieure aux Etats-Unis.

Pour autant, l’administration américaine reste frileuse, lorsqu’il s’agit de financer des projets artistiques ou culturels, mais elle comprend que son influence économique diminuant de plus en plus au profit de l’Asie, elle devra faire comme la France, qui par son soutien à l’art conserve une aura internationale.

La créativité au service de l’entreprise.

Ensuite, Alors qu’en France, la défense et le soutien de la création passent nécessairement par l’état et restent l’une de ses prérogatives. Le monde de l’entreprise et les artistes se toisent et se dédaignent. Peu d’efforts sont faits d’un côté comme de l’autre pour essayer de se rencontrer et de travailler ensemble.

Aux Etats-Unis, il n’y a aucun clivage, ils ont très bien compris la nécessité de faire appel aux artistes et à leur créativité. Le monde économique et artistique ne s’oppose pas, des passerelles se créent, pour bénéficier de tout ce que peut apporter le regard d’un artiste.

Comme l’a présenté John Maeda « l’art pose des questions, le design est là pour y répondre ». Les créateurs américains n’ont aucun complexe à mettre leur créativité au service du « business ». Dans le Design ou la recherche, leur première question est le plus souvent, devant leur création « comment je vais pouvoir gagner de l’argent ? ».

En France, demeure un certain complexe et paradoxalement certains artistes ont encore l’impression de se vendre en vendant une toile ou une oeuvre.


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