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Airnadettes !

Publié le 22 juillet 2010 par Auroretaupin
Airnadettes !

Hier j'ai découvert les Airnadettes, et depuis, c'est décidé, plus tard, quand je serai grande, je ferai du air-band !
(notez la rime)

Sceptique devant le air guitar, la air batterie et autres air-ésies d'aujourd'hui, je l'étais également à l'idée d'observer les Airnadettes en action, qui devaient intervenir en première partie d'un karaoké géant spécial "Comédies musicales" organisé au 104 à Paris. Je m'imaginais déjà reprenant en coeur avec une foule de passionnés "La chanson du cake d'amour" de Peau d'Âne, dansant synchro avec la masse sur les pas de Jennifer Beals dans Flashdance, bref, un rêve éveillé pour les irréductibles amateurs de comédies musicales un peu cul-cul-la-praloche* dont je suis. Toi qui aimes le rap et te demande pourquoi tu lis ces âneries, attends voir la suite.

Du coup, j'arrivais agacée à l'idée de cette première partie (attention, pléonasme) rasante, avec ce groupe au nom ridicule, évocateur du bichon maltais de Jacques et du brushing de Bernadette, bref l'éclate.

A peine la première note lancée, j'ai ravalé vite fait bien fait mes réticences, me suis assise dessus avec toute la dignité que me permettaient 10 minutes de râleries sur le thème de ce-groupe-naze-qui-vient-nous-polluer-les-demoiselles-de-rochefort, et comme tout le monde, je suis tombée baba du airband.

Le principe du air-band, faire semblant d'être un groupe sur scène. En l'occurence pour les Airnadettes, 7 personnages délurés qui miment tour à tour une vingtaine de chansons pour finir en apothéose sur la version complète de "Bohemian Rhapsody" de Queen. Dès la 1ère minute, on approuve des deux pouces, on applaudit des deux mains, on se trémousse des deux fesses et on sautille des deux pieds, en rythme avec le reste de l'assistance, comme vous, survoltée. Parce qu'entre la cagole des années 80 inspiration Lio, le tech(très)tonic, la rappeuse flex ou encore le rockeur des années 70 tout en rouflaquettes, chaque personnage est à mourir de rire et (d'admiration) de précision et de justesse. Sur chaque chanson, un ou deux air-chanteurs et les autres en air-musiciens : rien n'est laissé au hasard, même pas les trois petits coups de grelots d'une fin de chanson ou les choeurs.

Au bout de 5 minutes, on comprend aussi qu'en plus d'être une performance artistique assez impressionnante, les Airnadettes doivent surtout bien se bidonner en concoctant tout ça, et ça ça parle à la chanteuse de salle de bain qui est en nous. On est presque jaloux en les voyant refaire "Mel, assieds toi, faut qu'j'te parle, j'ai passé ma journée dans le noioioioioir, Mel, je le sens, je le sais, je le suis, il se fout de moi" (Diam's en duo avec Vitaa pour toi, inculte) mais pas autant que sur Bohemian Rhapsody, hymne du air-band par excellence, chanson sur laquelle on a tous forcément un jour ou l'autre un peu air-chanter nous aussi.

On est ébaubi pendant 30 minutes d'un spectacle intense et loufoque, qui reprend des classiques de tous les genres, rap, rock, variétoche, et même classiques avec la mélodie d'Amélie Poulain, porté par le champion du monde d'air guitar, Gunther Love.

On sort de là en se disant qu'avec toutes nos imitations de Whitney Houston en salle de bains, on aurait quand même pu avoir l'idée de air-chanter avant, parce que c'est une sacré bonne idée. On jette un dernier coup d'oeil à Gunther Love et ses acolytes encore en pleine représentation pour se rendre compte que le air-band, c'est un peu + que chanter Elvis en play-back, c'est une vraie performance artistique, et même un métier. Alors, chapeau très bas et longue vie aux Airnadettes !

Un extrait parmi d'autres :

* je dis ça pour me dédouaner, mais en fait, les mots "chefs d'oeuvre" correspondent plus réalistiquement à ce que je pense de tout ça


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