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Critiques en vrac 26: Dread – Twilight 3 – Sex and the City 2 – The Collector

Par Geouf

Dread

Critiques en vrac 26: Dread – Twilight 3 – Sex and the City 2 – The Collector

Résumé. Un groupe d’étudiants décide de réaliser un film de fin d’études sur le sujet de la peur. Pour cela, ils conduisent une série d’interviews sur les peurs les plus profondes de leurs camarades de promotion. Mais l’expérience tourne au drame lorsque l’un des membres du groupe décide de pousser celle-ci beaucoup plus loin, afin de découvrir la clé qui lui permettra peut-être de vaincre ses propres démons…

Depuis quelques années, l’écrivain / réalisateur Clive Barker a décidé de prendre en main les adaptations cinéma de ses écrits, soit en les confiant à des réalisateurs chevronnés (Ryûhei Kitmaura sur Midnight Meat Train), soit en les supervisant de près via sa toute nouvelle société de production. La première étape de cette réappropriation est la mise en image des nouvelles de l’anthologie Livres de Sang, dont fait partie ce Dread.

On aurait pu craindre le pire de cette adaptation, vu qu’il s’agit du premier film d’Anthony DiBlasi (producteur exécutif sur Midnight Meat Train), mais il n’en est rien, et Dread s’avère être une excellente surprise. La force du film  (et de la nouvelle dont il s’inspire), c’est qu’il s’attaque à un sujet universel : les peurs les plus intimes de tout un chacun. Pas de monstre ici, ni de fantômes ou autres boogeymen, mais des terreurs dues à des traumatismes pouvant arriver à n’importe qui, comme la mort d’un frère dans un accident de voiture, les attouchements d’un père abusif, une tâche de vin envahissante, une surdité inexpliquée pendant l’enfance… Ces traumatismes créent des névroses et peurs classiques chez des personnages auxquels ont s’identifie sans mal, d’autant que le film prend son temps pour les introduire et les rendre crédibles et attachants.

Le film ne joue donc pas sur les effets chocs faciles, mais sur un registre plus insidieux, posant petit à petit les pierres menant au drame qui va se dérouler par la suite. La tension monte crescendo, au travers des agissements du personnage de Quaid (Shaun Evans, habité), traumatisé durant son enfance parce qu’il a assiste au meurtre sauvage de ses parents, et persuadé qu’il peut trouver un moyen de se débarrasser de sa peur continuelle. Le basculement est progressif et les conséquences désastreuses pour son entourage. L’image délavée et granuleuse du film épouse parfaitement l’état d’instabilité mentale du personnage, et contribue à faire monter le stress du spectateur.

Et heureusement, DiBlasi ne laisse pas retomber la tension dans un dernier acte dérangeant et terrifiant, qui finit d’enfoncer le clou de ce fait divers sordide. Mais là encore, le réalisateur n’use pas d’effets gores faciles (alors qu’il aurait été très facile de tomber dans le torture porn), jouant plutôt sur les ressorts psychologiques (le sort réservé à la pauvre petite amie du héros est particulièrement horrible). On ressort du film lessivé, mais satisfait d’avoir vu une très bonne péloche horrifique que l’on n’oubliera pas de sitôt.

Note : 8/10


USA, 2009
Réalisation : Anthony DiBlasi
Scénario : Anthony DiBlasi
Avec: Jackson Rathbone, Shaun Evans, Hanne Steen, Laura Donnelly

Twilight Chapitre 3: Hésitation (The Twilight Saga: Eclipse)

Critiques en vrac 26: Dread – Twilight 3 – Sex and the City 2 – The Collector

Résumé : Alors que Bella est toujours au centre d’un triangle amoureux entre Edward et Jacob, un autre danger menace sa vie. De nombreuses personnes disparaissent à Seattle, ce qui mènent les Cullen à penser que quelqu’un est en train de recruter une armée de vampires dans un but indéterminé.

Malgré les changements de réalisateurs, les épisodes de Twilight se suivent et se ressemblent tous. Pas de nouveauté donc ici, malgré l’espoir suscité par une bande-annonce un peu plus énergique qu’à l’accoutumée et l’arrivée de David Slade (30 Jours de Nuit) a la barre de ce troisième chapitre. Bella (Kristen Stewart, un peu plus dynamique que dans les autres chapitres) roucoule toujours avec son ténébreux (ou plutôt mollasson) et coincé du cul Edward (Robert Pattinson, toujours aussi charismatique qu’une huitre), Jacob (Taylor Lautner, plutôt convainquant) roule toujours des pectoraux et tentant de séduire la belle, et le film passe 1h45 à diluer son intrigue minimaliste dans de longs dialogues sirupeux pour à peine dix minutes d’action à la fin.

David Slade réussit tout de même à rendre le tout regardable, à défaut d’être passionnant, notamment grâce aux quelques scènes montrant la préparation de l’armée de vampires. Dommage cependant que celles-ci fassent monter la pression pour pas grand-chose, la bataille finale étant très vite expédiée et très peu sanglante. Aucune perte à déplorer du côté des gentils, pour une bataille qu’on nous annonce durant tout le film comme sauvage et difficile, ça la fout un peu mal. Dommage aussi que certaines scènes n’évitent pas le comique involontaire (la réaction outrée d’Edward et son explication lorsque Bella essaie de coucher avec lui), même si de ce côté le réalisateur fait beaucoup mieux que ses prédécesseurs. Il nous fait même le coup à plusieurs reprises du « dialogue dans les champs de fleurs » dans des scènes qu’on croirait tout droit sorties du kitsch Star Wars Episode 2.

On passera rapidement sur les idées limites que véhiculent le script, notamment sur le fait qu’a chaque fois que Bella tente de s’affirmer elle se fait remettre a sa place de « femme soumise devant suivre ce qu’on lui dit » par Jacob tout autant qu’Edward. De toute façon, cela fait deux films que c’est comme ça, cela ne va pas changer d’un coup… Disons juste que ce troisième épisode est le moins pire des trois, même si cela n’en fait pas un bon film pour autant…

Note : 5.5/10

USA, 2010
Réalisation : David Slade
Scénario : Melissa Rosenberg
Avec: Kristen Stewart, Edward Pattinson, Taylor Lautner, Bryce Dallas Howard

Sex and the City 2

Critiques en vrac 26: Dread – Twilight 3 – Sex and the City 2 – The Collector

Résumé : Alors que Carrie craint que son couple avec Big ne s’enfonce dans la routine, elle saisit au bond une invitation de Samantha. Celle-ci a en effet été invitée à passer une semaine dans un luxueux hôtel à Abu Dabi. Carrie, Samantha, Charlotte et Miranda s’envolent donc pour le Moyen-Orient pour de nouvelles aventures…

Le premier Sex and the City avait déjà commence à trahir le concept de la bonne série d’HBO en se transformant en une (très) longue et basique comédie romantique, mais finalement ce n’était rien en comparaison de cet abominable deuxième épisode. Difficile en effet de rester de marbre devant cet infâme objet qui se prétend un film.

Impossible pour le fan de reconnaitre les femmes modernes et indépendantes de la série dans ces quatre poufs vulgaires (Samantha, mais que t’ont-ils fait ?) et cruches (on a l’impression de voir des ados de 13 ans en goguette). Le scenario prétexte d’une bêtise et d’une vulgarité rare (les allusions sexuelles feraient presque passer les films des frères Farelly pour le summum de l’humour fin) n’est là que pour enchainer les scènes de défilés de mode ridicules au cours desquels les filles se baladent dans des tenues toutes plus moches les unes que les autres.

Mais le plus dérangeant, c’est probablement le sous-texte à gerber d’un film montrant ses héroïnes se comportant comme de vulgaires beaufs américains voulant imposer leur culture où qu’elles aillent, et se moquant des us et coutumes locales. Outre une scène pitoyable au cours de laquelle les quatre héroïnes se moquent d’une femme portant le voile, tous les personnages d’origine arabe du film sont décrits comme des sales coincés du cul conservateurs et agressifs. Les scénaristes osent même utiliser la caricature du « gentil arabe du souk » histoire de faire passer la pilule, mais cela ne fait qu’enfoncer le clou du racisme larvé du long métrage.

Avec cet étron cinématographique d’un mauvais goût hallucinant, Michael Patrick King finit d’enterrer des personnages en bout de course, et malheureusement, il ne s’agit pas de funérailles en grandes pompes…

Note : 1/10


USA, 2010
Réalisation : Michael Patrick King
Scénario : Michael Patrick King
Avec: Sarah Jessica Parker, Kristin Davis, Cynthia Nixon, Kim Cattrall

The Collector

Critiques en vrac 26: Dread – Twilight 3 – Sex and the City 2 – The Collector

Résumé: Afin d’éponger ses dettes aurpès de son ex-femme, un ancien criminel décide de cambrioler la villa de ses nouveaux employeurs pendant que ceux-ci sont partis en vacances. Mais lorsqu’il arrive sur les lieux, il découvre qu’il n’est pas seul. En effet, un psychopathe a capturé la famille et truffé la maison de pièges. Un véritable jeu du chat et de la souris s’engage entre le tueur et le cambrioleur…

Co-scénariste (avec son compère Patrick Melton) de la trilogie Feast, mais aussi des quatre derniers Saw, Marcus Dunstan se lance dans la réalisation avec The Collector. Un film une fois de plus coécrit avec Melton, ce qui n’est pas vraiment un gage de qualité (bien que le premier Feast soit très fun). Pourtant, si est loin d’être un excellent film, The Collector n’est pas la purge attendue et surpasse allègrement en qualité les dernières aventures de Jigsaw.

L’influence de la saga interminable du tueur au puzzle est évidente (notamment au niveau des filtres assez moches sur l’image et des pièges sadiques du tueur), mais The Collector tire son épingle du jeu en présentant des personnages un peu plus attachants que dans les Saw. Le héros du film est ici clairement le cambrioleur victime du jeu sadique du tueur, et il a une certaine moralité, ce qui permet de développer suffisamment d’empathie à son égard pour être concerné par ce qui lui arrive (contrairement aux Saw où le héros est le tueur et les personnages sont généralement tous insupportables). Dunstan réussit de plus à maintenir un suspense plutôt efficace (certains pièges sont vraiment bien trouvés, notamment celui de l’acide collant sur le sol de la chambre), tout en ne tombant pas trop dans la tripaille gratuite (même si on a droit à 2-3 scènes dégueu, on est loin des canons habituels du torture porn). Autre bon point, la personnalité du tueur, imposant et effrayant par son mutisme (il ne prononcera pas une seule parole de tout le film), et dont on ne connaîtra jamais vraiment les motivations.

Mais malgré son efficacité, le film pêche surtout au niveau de son scénario assez confus. Car s’il n’est pas très grave de ne pas connaître dans le détail les raisons poussant le tueur à faire ce qu’il fait, il est cependant plus gênant que son mode opératoire soit aussi flou. On a en effet l’impression qu’il planifie tout au millimètre (en posant des pièges redoutables dans toute la maison), mais qu’il est surpris par l’intrusion du cambrioleur (alors que la fin du film laisse à penser qu’il avait aussi prévu son arrivée). Du coup il donne à la fois l’impression de maîtriser tout ce qui se passe, tout en étant pris au dépourvu, et le final prévisible laisse pourtant l’image d’un twist rajouté à la dernière minute, ce qui est très paradoxal.

Malgré ses qualités, The Collector reste tout de même assez bancal et laisse au final une impression mitigée.

Note : 5.5/10


USA, 2009
Réalisation : Marcus Dunstan
Scénario : Marcus Dunstan, Patrick Melton
Avec: Josh Stewart, Michael Reilly Burke, Andrea Roth, Madeline Zima

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