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Le golf du Mexique, catalyseur de conscience.

Publié le 23 juillet 2010 par Laurelen
Tout à commencé en 1951 en Union Soviétique par l'intuition fondée sur une convergence de donnée d'un ingénieur russe, Nikolaï Kudryavtsev, qui présenta lors d'un congrès soviétique sur le pétrole la théorie dite « russo-ukrainienne » du pétrole abiotique. La science soviétique démontra alors l'impossibilité thermodynamique de la création biotique et sédimentaire du pétrole, théorie qui prévaut encore en occident, et précisa les critères physiques nécessaires à la création de pétrole abiotique, notamment une pression d'au moins 30 kbar pression que l'on trouve au niveau du manteau terrestre. Des expériences combinant du marbre et de l'oxyde de fer sous une pression de 50 kbar et une température de 2000°C générèrent spontanément des suites hydrocarbonées caractéristiques du pétrole naturel.

Après la seconde guerre mondiale, les stocks de pétrole du Moyen-Orient et de diverses régions sous contrôle allié confortèrent la science occidentale dans la nature purement biologique du pétrole (car ce pétrole se trouve dans des couches sédimentaires) et tout autre interprétation, comme toujours quand l'argent et la politique se mêlent de trop près à la science, fut rejetée d'office.

Les Soviétiques, eux, n'avaient pas accès à ce pétrole « facile » et Staline mit en place un programme de recherche pour trouver des sources alternatives. En 1970 les Russes ont creusé le puit SG3 dans la péninsule de Kola, un puis d'exploration pétrolière qui a atteint la profondeur record hallucinante de 40230 pieds ( 12 230 mètres). Depuis les russes (compagnie pétrolière Yukos) ont discrètement creusé 310 puis en profondeur et les ont mis en production. En 2009 la Russie a dépassé en production l'Arabie Saoudite comme premier producteur mondial de pétrole.

Comme le confirme le journal économique « La Tribune » du 04/01/2010 « La production pétrolière russe a renoué avec la croissance en 2009, progressant de quelque 1,5% pour atteindre un nouveau plus haut post-ère soviétique (...) D'après des données du ministère de l'Energie publiées samedi, la Russie a extrait 9,925 millions de barils par jour l'an dernier, devançant de 10 ans les prévisions de croissance ce qui fait du pays le premier producteur mondial de brut. La reprise d'une tendance haussière est plutôt une surprise puisque, à la fin de 2008, les analystes avaient tous tablé sur une poursuite de la baisse en 2009 au vu de l'absence de nouveaux développements de champs et du recul des cours du brut. »

Comme la croûte océanique est plus mince que les plaques continentales, plusieurs projets de forage océanique ont vu le jour et les compagnies pétrolières occidentales dont BP ont tenté de rattraper leur retard en s'attaquant aux forages en grande profondeur sans en maîtriser comme les russes la technique et en prenant de grands risques. Dans le golf du Mexique BP aurait foré en réalité jusqu’à 12 000 mètres, 12 km dans la croûte terrestre à une profondeur de 1500 mètres sous la surface de l’eau. A cette profondeur la pression de l'eau y est d'environ 151 Bar ( 2 bar pour la pression dans un pneu !)… et le pétrole abiotique qui a jailli avec d’autres gaz très toxiques sortent à une pression de près de 5000 Bar soit entre 40 et 50 fois plus que la pression d’un puis classique foré dans une couche sédimentaire. C'est cette pression phénoménale et inattendue par la compagnie qui a brisé tous les dispositifs de sécurité et causé l'explosion du puit le 22 avril 2010.

Depuis 4 mois on nous a menti sur la qualité et la quantité de pétrole qui jailli de ce volcan sous marin et également par omission sur la nature des gaz et des composés hyper toxiques qui accompagnent ce brut abiotique. Dans la mer du golf du Mexique, d'importantes nappes de pétrole ont en effet été découvertes en profondeur par des scientifiques de plusieurs universités américaines. Ces nappes qui ne sont pas apparentes, sont épaisses d'une centaine de mètres et s'étendent sur 16 km de long et sur 5 km de large.

"Il y a une quantité abominable de pétrole dans les profondeurs en comparaison avec ce vous voyez à la surface. Il y a une énorme quantité de pétrole sur plusieurs couches, qui s'étagent sur trois, quatre ou cinq niveaux", a expliqué une chercheuse de l'université de Géorgie, Samantha Joye, au New York Times. « Ces nappes ont provoqué une baisse de 30% de la quantité d'oxygène dans la zone, menaçant de tuer la majorité de la faune marine dans les deux mois. Cette découverte laisse à penser que l'estimation de la quantité de pétrole s'échappant de la plate-forme Deepwater, qui a sombré le 22 avril dernier suite à une explosion, a été largement et volontairement sous-évaluée. BP, l'exploitant du site, estime que 800.000 litres de pétrole se sont déversés chaque jour dans le golfe du Mexique. Mais plusieurs experts parlent d'une quantité 5 à 20 fois plus élevée. » Source La Tribune

De plus ce pétrole qui vient du manteau terrestre n'est pas un pétrole ordinaire. Il est accompagné de substances organiques volatiles qui ont été mesurées sur le site par l’organisme officiel américain de contrôle EPA : N°1 du sulfure d’hydrogène dont le niveau autorisé est de 5 à 10 part par milliard, le niveau mesuré sur site est de 1200 PPM , N°2 du benzène extrêmement toxique et particulièrement cancérigène : niveau sûr de 0 à 4PPM , mesuré au dessus de la fuite 3000 PPM, N°3 Chlorure de méthylène : niveau respirable 61 PPM, niveau mesuré sur place 3000 à 3400 PPM. Même dilués dans l’atmosphère ces composés organiques hyper toxiques représentent pour tous les habitants du golf du Mexique une grave menace de santé publique à court et moyen terme, menace dont les populations ne sont pas informées. Que dire de la menace qui pèse sur ceux qui travaillent directement sur le site et à la dépollution !

Non content de cette avalanche de produits toxiques naturels BP a décidé pour des raisons économiques d’en rajouter avec l'utilisation massive du dispersant « Corexit » produit par la société NALCO, dont ils sont actionnaires, sur la nappe de pétrole pour tenter de la faire disparaître à la vue des observateurs. Des millions de litres de Corexit 9500 sont pulvérisés par avions sur la nappe de pétrole. C'est un dispersant extrêmement toxique et volatile ( Dr. Rron Tjeerdema de l’UC Davis ). Après l'analyse par BP des coûts pour le nettoyage des côtes et le coût de l'utilisation des dispersants chimiques il a été décidé que ce serait les dispersants pulvérisés dans la mer qui seraient privilégiés. Ils transforment un problème en deux dimension (à la surface) en un problème en trois dimensions en diluant le nouveau composé pétrole/dispersant dans l'eau de mer, nouveau composé dont on ne sait que peu de chose quant à sa rémanence et à sa toxicité. L'accréditation donnée par l’organisme de contrôle américain EPA pour ce dispersant est faite sur un délai d'expérimentation de 96 heures sur ce dispersant et le milieu ou il est placé. Les rythmes cardiaques des poissons et des larves sont modifiés mais au bout de 96 heures, limite de durée de l'étude pour l'accréditation, aucun poisson n’est mort. Par contre les scientifiques montrent que dans temps, au bout de 15 jours 90% des poissons meurent. Le dispersant fait perdre au pétrole sa capacité naturelle d'adhérer à lui-même et de se dissocier de l'eau environnante. Il fond en quelque sorte et se dilue dans l'océan en une nouvelle molécule. Les couches lipidiques du pétrole sont très proches des couches lipidiques qui isolent l'intérieur des cellules vivantes du milieu extérieur. Ces couches sont l'essence même de la vie sur la planète et dans les océans. La dilution de millions de litre de ce dispersant dans l'océan remet en cause tout le processus de la reproduction des organismes unicellulaires, de toutes les larves, du plancton et in fine de toute vie. Déjà de nombreuses pathologies apparaissent pour ceux qui sont au contact de ce mélange de dispersant et de pétrole car le Corexit permet à la substance toxique de traverser la barrière lipidique de la peau et fait éclater les globules rouges ! Ce produit n'a jamais été utilisé à une telle échelle, c'est une expérimentation en directe et grandeur nature sans filets… Le but étant, je le rappelle, de cacher la marée noire et d'économiser sur la dépollution physique des côtes.

Pour ce qui est du volcan de pétrole, après de nombreuses tentatives toutes infructueuses pendant 4 mois, BP a finalement réussi le 15 juillet à poser un dôme de confinement pour tenter d'interrompre le flot de brut. Sans crier victoire un début de sortie de crise semblait possible mais c'était sans compter sur la formidable pression de ce pétrole des profondeurs car comme l'annonce le journal « France soir »dans son édition du 21 juillet 2010 : « Le dôme paraissait pourtant tenir toutes ses promesses. BP avait affiché son intention de le maintenir fermé jusqu'en août afin de permettre d'achever la création de puits secondaires. Seulement, les autorités américaines ont diffusé, dimanche dans la soirée, une lettre de l'ex-amiral de la garde-côtes, Thad Allen, chargé des opérations de nettoyage, adressée au directeur général de BP, Bob Dudley. Celle-ci évoque une nouvelle fuite et des «anomalies de nature indéterminée à la tête du puits ». « Je vous invite à me fournir au plus vite une procédure écrite pour l'ouverture de la vanne (du dôme de confinement), si la fuite d'hydrocarbure décelée près du puits se confirme », ajoute le courrier qui n'exige pas pour autant de BP qu'il enlève l'entonnoir qui empêche le jaillissement du pétrole depuis jeudi. « Nous voulons éviter tout dégât irréparable qui déboucherait sur une des fuites non contrôlée au fond de l'océan », a expliqué Thad Allen dimanche. Depuis de nouvelles fuite à 13 kilomètres du puis ont été détectées. Le fond marin fragilisé, soumis aux pressions opposées de la colonne d’eau et de la pression tellurique du pétrole des profondeurs, est en passe de céder !

Un certain nombre de conclusions s'imposent suite à cette catastrophe écologique majeure ou nous sommes tous plongés par l'avidité des compagnies pétrolières internationales et des lobbies financiers.

1- Le pétrole n'est pas une ressource finie et limitée produite par la décomposition au cours des millénaires de matières organiques emprisonnées dans des couches sédimentaires mais il est produit en permanence à partir de la roche ferrugineuse grâce aux conditions de pression et de température qui règnent entre la croute terrestre et le manteau profond. Le pétrole que nous exploitons actuellement correspond à la migration naturelle de ce pétrole profond abiotique à travers des fractures de la roche mère et retenu par des couches sédimentaires superficielles. C’est en quelque sorte le sang de notre planète et notre cupidité particulière et collective pourrait aboutir à une hémorragie définitive !

2- L'avidité dans laquelle s'est engagée l'humanité guidée par une élite assoiffée de pouvoir et d'argent est sur le point d'emporter toute vie sur notre planète. S'enfoncer la tête dans le sable en attendant que ça aille mieux est maintenant suicidaire. Le but de notre vie est il d'avoir des véhicules de plus en plus rapides et des écrans de plus en plus plats ? Eviter maintenant cette question, source possible d’une prise de conscience individuelle et collective, nous amènera à une fin logique. Si c'est notre choix et si c'est le non avenir que nous choisissons pour nos enfants, qu'il en soit ainsi !

3- A qui profite le crime ? Une nature exsangue et une humanité passablement décérébrée par des divertissements puériles et fuyant ses peurs dans toujours plus d'avoir est un constat difficilement discutable. Est-ce vraiment notre choix conscient ou sommes manipulés depuis des millénaires pour servir des intérêts qui ne sont pas les nôtres ? Existe-t-il des forces anti humaines qui conditionnement notre abrutissement collectif ou sommes nous « naturellement » débiles ? Les réponses et les révélations sont maintenant accessibles à qui fera l'effort de les chercher. Abandonnerons nous notre pouvoir personnel et collectif comme des moutons qui après avoir été tondus sont finalement menés à l'abattoir ?

Ou peut être pensons nous encore que « tout va très bien, madame la marquise »

Sans ironie et avec toute mon énergie,

Erik Gruchet, Saint Pierre le vendredi 23 juillet 2010.

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