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Philorupture, les contes revisités

Publié le 27 juillet 2010 par Rupteur

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Conter c'est permettre une rupture fragile et tranquille entre le réel et le féérique ou vers un autre réel tout simplement. J'ai découvert les contes lorsque j'avais sept ans et ils ne m'ont jamais quitté. J'avais alors en moi un sens aigu de l'injustice, et je savourais ces belles histoires, parce qu'elles constituaient des lieux d'utopie ! Le bon y était récompensé, le malade guéri, l'étranger accueillli, le faible triomphant, le tyran moqué... De cet âge où la personnalité se forge, j'ai gardé le goût pour des histoires courtes dont on peut tirer une réflexion : les apologues, les paraboles, les fables, les contes de sagesse. Aux contes merveilleux, dans lesquels tout se résout par le biais de forces magiques et d'êtes surnaturels (fées, sorcières, elfes, lutins, ...), j'ai toujours préféré les fables morales, celles qui donnent envie de lutter, d'avancer, parce qu'elles nous convainquent qu'il existe un ordre légitime au-dessus de l'injustice du monde et qu'il ne tient qu'à nous de le faire advenir.

En grandissant, j'ai découvert un peu plus avant les sagesse de mon Orient. La sagesse subtile de nos contes philosophiques devraient inciter certains à sortir d'une vision manichéenne du monde. En effet, la philosophie occidentale n'a malheureusement forgé que très peu d'histoires. Elle a laissé le goût de la parabole à l'Orient, s'attachant, elle, à définir et creuser des concepts, ce qui lui donne cet aspect sévère et ardu qui nous effraie souvent. A l'inverse, les grands penseurs arabes et persants (Ibn Arabi, Attar ou encore Rûmi, le La Fontaine oriental) dispensaient leur enseignement sous forme de paraboles qui posent autant de questions qu'elles donnent de réponses. Leur morale n'est pas figée, mais soumise à notre réflexion.

En ces temps où le sens fait défaut alors que, paradoxalement, les changements et ruptures sont multiples et frappent à nos portes, il est bon de redessiner le rêve pour que ses lignes de fuites emportent le réel vers le meilleur de nous et de ce que nous pouvons être.

A lire : "Les philo-fables" de Michel Piquemal


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