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L’INRA passe au crible les campagnes de communication

Publié le 29 juillet 2010 par Obobs

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Les campagnes de communication ne portent pas leurs 5 fruits et légumes par jour... Bien que les bonnes volontés sont présentes, les campagnes diffusées pour nous inciter à manger davantage de fruits et légumes, moins gras ou moins sucré, font florès. Mais à observer les chiffres en augmentation constante des taux d’obésité en France, on se pose la question de l’efficacité réelle de ces campagnes institutionnelles. L’Obobs s’était déjà posé la question, l’INRA confirme nos doutes.

Deux données avant tout : 1999 : 8,5% de personnes obèses en France. 2009 : 14,5 % d’obèses et plus de 70 % d’augmentation des cas de surpoids entre 1997 et 2009.

Que s’est-il passé en dix ans ? visiblement pas grand-chose tant au niveau des prises de décision que des actes.  Les JEO qui devaient être organisées à Paris ont été annulées en dernière minute, faute de volonté réelle d’agir semble-t-il, par la Mairie de Paris, faute également de lieu pour que les associations se réunissent, cependant que la plupart des capitales européennes se mobilisaient et agissaient.

Si la communication est active avec la démultiplication des campagnes de prévention, on sait, à l’instar des campagnes anti-drogue, anti-tabac, que leur efficacité est sommes toutes relative. Tout un chacun connait les dangers d’une mauvaise alimentation, pourtant, les messages de prévention ont beaucoup de mal à toucher les cibles principales : les personnes en surpoids ou les obèses.

L’utilité des campagnes actuelles

L’enquête de l’INRA met en avant deux erreurs principales : mauvaises cibles et messages mal positionnés. Les personnes devant être touchées, à qui ces messages sont destinés, ne les perçoivent pas correctement. Elles culpabilisent quand elles les voient, elles se retrouvent face à un miroir social les renvoyant à leur propre situation.

Ces populations socialement fragiles ne peuvent appliquer les « conseils » des campagnes mangerbouger.fr ou émises par le PNNS dans son ensemble. Non qu’elles soient inutiles mais elles se trompent d’objectifs.

Comment agir plus efficacement contre l’obésité ?

- Des campagnes crédibles notamment en termes de programmes courts destinés à l’éducation nutritionnelle.

- Des messages ciblés et déculpabilisants avec des objectifs pertinents pour toucher les populations fragiles socialement (comportements alimentaires déviants, défaut de pouvoir d’achat, problèmes psychologiques provoquant une mauvaise alimentation, etc.). L’obésité montre des problématiques multiples, les messages doivent donc en tenir compte.

- Une plus grande offre à prix bas de denrées alimentaires non industrielles dont on connaît les ravages potentiels.

- Adopter une démarche pédagogique dès le plus jeune âge dans tous les lieux de vie des enfants et des parents en développant l’exemple du programme EPODE.

- Ré-impliquer les parents dans le processus d’éducation nutritionnelle : leurs pratiques alimentaires, si elles évoluent, feront changer celles des enfants.

Si tant est que les dirigeants, les industriels, écoutent les recommandations du Pr. Basdevant, peut-être pourra-t-on alors envisager des campagnes de communication efficaces, pertinentes, bien ciblées, déculpabilisantes, apportant une information réelle plus que du vague conseil injonctif. La santé publique est à ce prix, les institutionnels doivent revoir leur copie.

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