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Le visage de Dieu !

Publié le 30 juillet 2010 par Rupteur

igor.jpgIgor et Grichka Bogdanoff, après une décennie de recherche et de multiples thèses de physique théorique et de mathématiques entres autres, reviennent dans la danse du sens avec le livre "Le visage de Dieu" qui questionne l'univers dans ses derniers ou plutôt ses premiers retranchements... La rupture est totale avec le discours "hasardien" de rigueur depuis la mécanique quantique, au point de générer des polémiques..

Le Big Bang questionné
Le Big Bang, cette "exposition" originelle qui inaugure l'univers et initie son existence mais aussi son expansion, obcède les chercheurs depuis plus d'un siècle. Le Big Bang, on a d'abord commencé par l'entendre, par hasard, comme souvent lorsqu'il s'agit de grandes découvertes. 30 ans après cette écoute du rayonnement originel, plusieurs satellites ont été lancés pour le voir, du moins pour étudier sa trace. 
En 1989, deux jeunes astronomes Georges Smoot et John C. Mather, observent grâce au satellite Cobe, le fond diffus cosmique, littéralement l'emprunte du Big Bang dans l'univers. Cette découverte leur vaudra le prix Nobel de physique en 2006. Fasciné par cette découverte et la possibilité d'observer les premiers instants de l'univers, George Smott dira cette phrase désormais célèbre, devenue le titre du livre des Bogdanoff : "nous avons vu le visage de Dieu ! "

Plus loin vers le mur
L'exploration et la recherche se sont poursuivis dans ce sens avec le lancement, en 2000, de WMAP, un autre satellite qui "voit"  plus en profondeur vers l'instant zéro du Big Bang. Et, depuis mai 2009, est lancé le satellite Européen Planck, avec l'objectif de se rapprocher de cette instant originel, appelé d'ailleurs "ère de Planck" et d'une durée follement courte (10 puissance -43 seconde). Le satellite Planck, 1000 fois plus puissant que ses prédecésseurs, est beaucoup plus ambitieux, il veut aller au-delà du Big Bang, s'intéresser à cet "avant" qui fascine scientifiques et philosophes depuis qu'on a mis à l'univers un début et donc une fin. Il veut franchir le mur de Planck ! C'est le moment où l'univers commence. C'était chaud et dense, puis cette énergie s'est dispersée dans l'univers, elle continue à le faire. 

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Pas de temps et pas encore d'espace
Le franchissement du mur de Planck nous fait arriver dans un monde où l'espace n'existe pas encore et le temps n'existe pas du tout, c'est en ces termes qu'Igor et Grichka Bogdanoff introduisent leur théorie, ou du moins leur lecture de cette histoire cosmique. 
"On s'est lancé dans deux thèses : d'ou vient cette énergie et qu'est ce qu'il y avait avant ?" explique Igor. Les deux chercheurs interpellent sur le fait que les "réglages" sont d'une finesse inouïe. Ils formulent l'hypothèse que ce bouquet de règles et de données très fines, à la quarantième décimale près (une seul variante et le château s'écroule), témoigne d'un certain "déterminisme". Ils se rapprochent ainsi des mots d'Einstein qui disait "Dieu ne joue pas aux dés". Les deux chercheurs pensent comme lui, que le hasard n'a pas de rôle lors du Big Bang, les réglages sont trop fins et la probabilité d'éclosion de l'univers puis de la vie, laissent très peu de place à l'aléatoire. 
ADN cosmique
Reprenant les mots de Smoot, Igor et Grichka parlent d'une sorte de génétique de l'espace, un "code de l'univers", présent dans les caractéristiques de ce déterminisme. Albert Einstein avait souligné ce "hasard" apparent, laissant place selon lui, à une mécanique trop précise pour cela. Igor et Grichka suggèrent alors que les lois universelles comme la vitesse de la lumière sont des choses qui étaient la "avant", mises en place par qui, par quel phénomène, les chercheurs ne se hasardent pas à répondre ! Hawking s'arrêtait au seuil de la même question : "Il y a des équations, mais qui a mis le feu aux équations ?"

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Dieu n'est pas superflu !
Se défendant d'un quelconque penchant pour le créationnisme, ils sugèrent néanmoins qu'étant donnée la construction de l'univers, "Dieu n'est pas une hypothèse superflue !".
Pour eux, la bonne réponse dépend de la manière dont on formule la question.
A l'instar de Saint Thomas d'Aquin qui propose l'approche rationnelle, pour eux, le code de l'univers, sugère la reconnaissance d'un dessin intelligent. "Nous observons qu'il y a un dessin et peut-être un dessein. On l'observe de manière immédiate. C'est ce que révèle Planck, que l'univers est bien réglé et ne laisse pas de place au tâtonnement".
La revanche du hasard 
Les scientifiques répondent que si on ne considère pas que l'univers est réglé par quelqu'un alors c'est réglé par hasard. Le hasard ne pouvant se concentrer sur une option et lui donner toutes ses chances, les même scientifiques "s'en sortent" avec la théorie des univers parallèles. Il y aurait un nombre de possibilités, nous n'en serions qu'une d'entre elles, et ça restaure le règne du hasard ! 

"On a du mal à faire un retour sur les choses installées par la science. Cette dernière peut régler mais aussi dérégler l'imaginaire", explique Igor, conscient de la polémique installée par le livre "Le visage de Dieu. Pour eux, l'univers ne peut être l'enfant du hasard et les lois étaient la avant. Le questionnement sur l'intention de l'univers reste la plus belle des réflexions. Ces interrogations scientifico-philosophiques nous rappelle à l'infime de notre condition dans l'univers, car nous ne sommes à l'aise ni avec les instants zéro, ni avec les infinis...
Et, enfin, ne jamais oublier que, paraît-il, "hasard est le nom que prend Dieu quand il veut voyager incognito"...


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