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Les chaises musicales du cyclisme

Publié le 04 août 2010 par Jeanpaulbrouchon

Pour la première fois sans doute dans l’histoire de l’épreuve, les quatre premiers du classement général final du récent Tour de France vont ou sont sur le point de changer de formation.

Conta saxo
 

Alberto Contador rejoint Bjarn Rijs en lieu et place des frères Schleck dont on ne connaît pas encore la destination finale. Denis Menchov est en pourparlers avec Katusha tandis que Samuel Sanchez et Astana sont en discussion.

Le départ de Contador d’Astana est surprenant. Certes, le bloc s’est fissuré au soir de l’étape du Tourmalet du Tour. On a vu alors les coureurs espagnols se rapprocher de façon inédite du futur vainqueur du Tour. C’est sans doute ce soir-là que le bruit du départ de Contador est devenu persistant. C’est peut-être la raison du contre la montre raté entre Bordeaux et Pauillac attribué par l’espagnol à une mauvaise nuit ... 

Au soir de sa troisième victoire, Contador est fêté par son encadrement, ses dirigeants et les coureurs de l’équipe. Chacun y va de son message de remerciements et d’autosatisfaction. Alexandre Vinokourov, toujours à la pointe de l’information, pose publiquement à Contador la question suivante : « Seras-tu avec nous l’an prochain ? » ce à quoi Contador sans hésiter répond « Bien sûr et je l’espère pour longtemps encore ». Trois jours plus tard, l’entourage de l’espagnol publie un communiqué pour indiquer le départ de Contador de la formation Astana. Fureur des dirigeants kazakh qui avaient dès le printemps dernier formulé auprès de l’espagnol leurs souhaits pour les années à venir mais n’ont jamais reçu de réponse. Normal, en cas de troisième victoire sur le Tour, Contador augmentait sa valeur marchande.

Bjarn Rijs, certain de ne plus collaborer avec les frères Schleck l’an prochain, n’a pas perdu son temps durant le Tour. Habile négociateur, il a obtenu le prolongement pour un an de Saxo Bank, le doublement du partenariat Sungard et surtout la prise en charge du salaire de Contador par la marque de cycles Specialized ( un salaire doublé par rapport à l’an dernier ). Bien évidemment, Contador rejoint Rijs accompagné de quelques coureurs qui étaient avec lui chez Astana. Les noms ne sont pas encore connus.

Les regards se portent alors sur Astana. Saignée l’an dernier avec les départs d’Armstrong et ses comparses vers RadioShack, Astana est de nouveau saignée cette année. Elle est entrée en contact avec Samuel Sanchez qui souhaite changer d’horizon après dix ans chez Euskaltel. Par aileurs, Specialized qui équipait cette année Saxo Bank et Astana limitera son effort l’an prochain à la seule formation danoise.   

Et la famille Schleck dans ce jeu de chaises musicales ? Pour le moment rien de nouveau. La structure luxembourgeoise qui devait être mise sur pied par un homme d’affaire luxembourgeois d’origine italienne, Flavio Beccia, n’est toujours pas sortie de terre. On y annonce pourtant les frères Feillu, mortifiés de ne pas avoir participé au Tour cette année, l’allemand Gerdemann et trois anciens coureurs de Saxo Bank O’Grady, Voigt et Fuglsang. Si d’aventure cette structure ne se montait pas, les frères Schleck auraient alors la possibilité de se tourner vers RadioShack qui a besoin de se rajeunir et dont Lance Armstrong souhaite la venue.

Enfin reste le cas Denis Menchov. Ce dernier a présenté à ses employeurs une nouvelle grille de salaire le concernant. Refus total de Rabobank qui comme toutes les banques européennes n’est pas décidé à casser sa tirelire. Menchov doit donc partir. Katusha espère finaliser prochainement sa venue dans l’équipe russe.

Je n’ai évoqué que les gros salaires et les grosses écuries. Je n’oublie pas ceux qui ont du mal à trouver des partenaires. En France, on attend toujours le nom du ou des repreneurs de la formation Bbox. En Espagne, la Caisse d’Epargne peine à se structurer à nouveau et sans doute devra revoir ses ambitions à la baisse. Il en est de même pour Euskaltel.

BMC cherche à se renforcer pour présenter aux côtés du champion du monde Cadel Evans une équipe digne du renom de son leader qui ne tardera pas à arrêter sa carrière.

Il n’est pas du tout certain que toutes les équipes actuelles du Pro-Tour soient encore dans cette catégorie l’an prochain. La crise économique sévit aussi dans le cyclisme et les équipes françaises attendent toujours de savoir quelles seront les nouvelles règles de participation au Tour afin de mettre au point leur stratégie future.

La saison des transferts n’est pas encore officiellement ouverte, la saison n’est pas encore terminée mais déjà les dirigeants des équipes oeuvrent pour l’avenir qui ne s’annonce pas forcément serein pour tout le monde.  


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