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Rocard: la loi sur les mineurs délinquants, inédite « depuis les nazis »

Publié le 06 août 2010 par Citerne

Dans un interview qui tranche avec le niveau délétère du débat sur la sécurité de ces derniers jours, l’ancien Premier Ministre socialiste, conscience morale de la gauche, dénonce avec virulence les dérapages non-contrôlés du chef de l’Etat et de ses troupes sur la sécurité.

Rocard mesures sécurité Sarkozy

Enfin une lueur d’espoir dans ce ciel de plus en plus brun de ce début du mois d’Août, qui rappelle étrangement 1940.

L’ancien premier ministre Michel Rocard critique violemment dans un interview à Marianne les dernières mesures du chef de l’Etat, estimant « qu’il le paiera » et que le projet de condamner les parents d’enfants délinquants remonte à « Vichy » et aux « nazis ». Il va plus loin, comparant les mesures proposées à celles en place à Vichy et critiquant la politique du tout sécuritaire:

Quand on va chercher l’électorat au Front national, voilà sur quels scandales on débouche. La loi sur les mineurs délinquants passe de la responsabilité pénale individuelle à la responsabilité collective. On n’avait pas vu ça depuis Vichy, on n’avait pas vu ça depuis les nazis. Mettre la priorité sur la répression, c’est une politique de guerre civile.

Il continue sur le même thème, affirmant que « la politique du tout-répression accroît la délinquance ».

L’ancien chef du gouvernement s’indigne aussi avec force contre la volonté de Nicolas Sarkozy de retirer la nationalité aux Français d’origine étrangère condamnés pour atteintes à la vie d’un policier ou d’un gendarme:

Je condamne la substance et le procédé. (…) Je sais bien que le Président recherche d’abord les effets d’annonce. (…) Les intentions sont scandaleuses.

Il se dit persuadé que le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel ne laisseront pas passer ce texte qui sera discuté à la rentrée à l’Assemblée nationale. « Je dis qu’il le paiera et qu’il l’aura mérité », dit l’ancien Premier ministre, « indigné » à propos du chef de l’État.

Selon Michel Rocard, « la répression, c’est l’échec de la prévention. Avoir supprimé la police de proximité, c’est dramatique. Et on le paie. » « La politique du tout-répression favorise les tensions, accroît la délinquance. Et pourquoi ? Parce qu’on donne priorité à l’électoral. C’est exécrable, scandaleux », renchérit-il.

Des propos utiles à méditer en ces temps de droitisation dangereuse du programme du président.



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