Critique : Pièce Montée (par Jango)

Synopsis :
Bérengère et Vincent se marient dans le respect des traditions bourgeoises. Selon la coutume, familles et amis se réunissent à la campagne par une belle journée de printemps. Journée joyeuse pour certains, douloureuse pour d'autres, en tous les cas déterminante et inoubliable pour tous. Mais comme les liens du sang ne sont pas toujours ceux du coeur, cette journée va vite devenir "L'heure de vérité", toute génération confondue...

Critique :
Adaptation du roman de Blandine Le Callet, Pièce Montée est le quatrième film de Denys Granier-Deferre réalisateur plus connu pour œuvrer, avec succès pour le petit écran, après l’échec de Blanc de Chine en 1988. 22 ans plus tard, il retrouve un casting prestigieux pour son retour au cinéma mais n’arrive, ironie du sort, qu’à produire un téléfilm relativement moyen.
Évidemment, la marge de manœuvre était réduite s’agissant d’une adaptation mais le tout aurait pu donner une comédie agréable voire surprenante. En lieu et place, cette « Pièce Montée » accumule les clichés du mariage mondain, les tensions entre les deux familles et la batterie de personnalités qui va avec. Pourtant, le casting se révèle astucieusement choisi mais le sentiment récurrent de ne pas aller au fond des choses agace rapidement. Construit comme une succession de saynètes plus que comme un tout homogène, le film part dans tous les sens sans emporter vraiment l’adhésion de ses spectateurs. On aurait aimé par exemple avoir davantage du grincheux Christophe Alévêque ou de la charmante Louise Monnot à l’écran. La multiplicité des personnages secondaires qui font pourtant le charme de ce type de comédies va rapidement poser problème au réalisateur, qui par faute de temps n’arrivera jamais à les exploiter. La sympathie que l’on peut dès lors éprouver pour eux devient vite frustration étant donné que le couple principal n’est clairement pas le plus passionnant à suivre.

La première partie du métrage introduisant les différents membres des deux familles se révèle être clairement la plus réussie mais une fois que nous entrons dans le vif du sujet, à savoir le mariage, la narration tout comme la réalisation, deviennent d’un classicisme désolant (et je passe outre le plan final d’un romantisme bas de gamme assez affligeant). On ne pourra que regretter de voir autant de talents réunis dans un produit finalement bien mineur.
Le mariage est ici prétexte à une grosse révélation qui interviendra dans le dernier tiers et qui justifiera notamment l’interprétation bourrue mais non moins excellente de Jean-Pierre Marielle (le meilleur personnage du film), en prêtre énervé par tant de chichi et par la perte des –vraies- valeurs.
Pièce Montée, s’il est fait avec de nobles intentions de revenir à une comédie presque à l’ancienne rate à mon avis son coup, la faute à un ensemble trop classique et trop bancal pour que l’on ne conserve notre intérêt très longtemps. Alors il est vrai que le film offrira quelques bons moments, ne mentons pas mais dans sa globalité, cela restait quelque chose bien plus calibré pour France 2 en soirée que pour la sortie en salles.