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Gabriel Orozco

Publié le 11 août 2010 par Elisabeth1

gabriel-orozco-my-hands-are-my-heart.1281297091.jpgC’était le dernier jour de cette exposition au Kunstmuseum de Bâle, mais vous pourrez la voir à partir du 15 septembre au
Musée national d’art moderne de Paris.
Cette grande exposition propose une vue d’ensemble de l’oeuvre de l’artiste mexicain né en 1962 : des installations, sculptures, photographies, peintures et dessins qui ont tous vu le jour entre le début des années 1990 et aujourd’hui. Gabriel Orozco, qui est considéré comme l’un des artistes majeurs de notre temps, partage sa vie entre New York, Paris et Mexico-City. Caractéristique de sa génération, cette manière d’être sans cesse en déplacement, ce principe de mouvement perpétuel, se répercute de la façon la plus diverse dans son oeuvre, en parcourant un spectre qui va d’une trace de respiration que la photographie a su saisir, sur le vernis d’un piano, jusqu’à la Citroën DS reprofilée, découpée dans le sens de la longueur et réassemblée en véhicule monoplace. C’est la « DS » la voiture mythique du générale de Gaule qui acquiert ici le statut de sculpture autonome la « Déesse ».gabriel-orozco_la_ds_frontal.1281297050.jpg
Pour Four Bicycles « There is Always One Direction » l’artiste s’est procuré quatre vélos hollandais dont il a assemblé les cadres.
Les traces physiques à la surface du « Yiedling Stone » proposent des accès fondamentalement différents. La boule compacte en plastiline dont le poids correspond approximativement à celui de l’artiste, a été roulée dans la rue à l’occasion d’une performance publique. Sa surface s’est ainsi chargée des impuretés, des détritus et de la poussière. Ainsi se révèle la prédilection de GO pour la révélation du potentiel d’expressivité artistique de matériaux en apparence insignifiants et dénués de valeur.
De même que son installation  « Lintels » en salle 8, où l’on retrouve les résidus organiques, des dépôt du sèche linges, suspendus sur des fils à linges, telle une gigantesque lessive de déchets, (pourquoi ai-je mis depuis des années les miens, bêtement à la poubelle, alors que moi aussi je suis frappée par l’inanité, le côté éphémère des choses et l’illusoire vanité de la possession d’œuvres d’art)

Son regard se porte sur des situations fortuites qu’il répercute dans un contexte d’interrelations plus vastes. La subtilité de la trace de sa propre respiration sur la laque noire d’un piano à queue, photographiée, ou la drôlerie des boites de pâté pour chats, trônant sur des pastèques ventrues et rebondies dans un super marché.

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La photographie de la sculpture en terre cuite  dévoile le processus de la genèse de l’objet par l’empreinte de ses mains pressées, sur la masse molle, pour lui imprimer l’aspect souhaité, qui lui donne son titre « My hand is my heart » est mon coup de coeur !

Dans la salle 3 « Elevator » une cabine d’ascenseur démontée, inerte, dont l’intérieur immaculé, réduit à taille d’homme, donne envie d’y pénétrer et de s’y isoler.
“ Dial Tone“,  GO a détaché les pages d’un annuaire de la ville de Monterrey et en a éliminé les noms par découpage, seules demeurent ainsi les séquences de numéros. Tels les rouleaux de la Thora, ils sont collés sur un rouleau de papier Japon de 25 mètres de long et présentés sous verre, les habitants demeurant anonymes.
Comme dans Elevator et la DS, l’intervention n’occulte pas la fonction originelle de l’objet, mais elle crée de nouveaux rapports de nature artistique.

Orozco montre une prédilection pour la force d’expression de l’éphémère, il pointe son regard sur des situations et des matériaux insignifiants, dont il s’empare avec subtilité, légèreté et souplesse, en les combinant et en les manipulant pour les inscrire dans un contexte plus large. Toute sa démarche porte l’empreinte d’un nomadisme, d’une ouverture et d’une disponibilité constantes à l’instant, qui se cristallise en une image.

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Ainsi ses ” Working Tables ” 1991–2006, de la collection du Kunstmuseum Basel, réunissent-elles une multitude d’objets trouvés et petites sculptures exécutées à Mexico-City. Entre - vue de l’atelier et image du monde, elles déclinent toute une variété de métamorphoses organiques et témoignent de l’indéfectible dynamisme de l’artiste. Cela renvoie aux Fischli et David Weiss vus au Schaulager .
Ici ce ne sont pas des pots de peintures ou des outils, mais des objets trouvés, l’intérieur d’un ballon de football, des balles en peau d’oranges, des boites de carton, les os d’une baleine, un carré de tôle rouillé sur lequel il a collé un autoportrait jeune de Rembrandt. Vision du monde et déclinaison de travaux d’atelier et de recherche. Cette salle 4 occupe le centre de l’exposition.

Les “Spumes” suspendus au plafond, tel des objets volants, témoignent des recherches incessantes de l’artiste. La mousse de polyuréthane expansée, injectée sous forme de liquide leur donne un aspect insolite d’os ou d’un objet totalement délavé par les intempéries.

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Des formes circulaires ” Samurai’s tree“  en salle 7 font penser à des tableaux de Kandinsky, par le côté géométrique, mais aussi par la couleur intense, tantôt fond vert, noir, or, avec des cercles couleurs or, jaunes rouges et bleus.

Puis l’”Under Elephant foot”, énorme sculpture intrigante.

Artiste à la création multiple, touche à tout avec bonheur.

san de catalogues et photo Iphone la dernière


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