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Homélie Assomption de la Vierge Marie 2010 – Dieu veille toujours

Publié le 14 août 2010 par Walterman

Nous autres, humains, nous sommes des créatures bizarres. Nous avons la capacité d’anticiper et de faire des projets. Nous sommes capables de nous souvenir des événements du passé. Nous pouvons rêvasser, faire preuve d’imagination et résoudre des problèmes. De toutes ces diverses manières, et de bien d’autres encore, nous sommes en mesure de poser des actes qui transcendent les limites du temps et de l’espace.

La raison en est que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Nos âmes sont spirituelles, nous avons une conscience, nous sommes capables de connaissance et d’appréhender les vérités éternelles.

Mais nous ne sommes pas que spirituels. Nous sommes des esprits incarnés. Notre intelligence et notre volonté sont unies à notre corps. Par conséquent, nous sommes bel et bien limités par le temps et l’espace. Nous ne sommes pas en mesure de penser sans interruption à quelqu’un que nous aimons. Nous sommes dans l’obligation de nous occuper d’autres choses.

Dieu n’a pas ce problème. Il pense toujours à chacun de nous. Sa sollicitude pour chacun de nous ne souffre d’aucun répit. Regardez Jean Baptiste… Dès avant sa naissance, il s’acquitte déjà d’une mission que Dieu lui a confiée. Dieu s’occupait déjà de lui.

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La Vierge Marie, elle aussi, avait reçu une mission, non seulement avant sa naissance, mais dès avant sa conception même. Elle était présente dans la pensée de Dieu et elle a été conçue sans péché. C’est une des raisons pour lesquelles il convenait que Dieu, au terme de sa mission terrestre, l’assume au ciel avec son corps et son âme. C’est ce que nous célébrons en ce jour.

Dans le livre de l’Apocalypse, si haut en couleurs, nous voyons comment Dieu intervient exactement au moment où la femme enfante, en sauvant l’enfant de l’appétit de destruction du dragon. Dans le genre littéraire symbolique de l’Apocalypse, cela veut dire que Dieu veille tout le temps. Rien n’échappe à sa sollicitude aimante.

Dieu prend soin de chacun de nous, bien avant que nous nous en apercevions, exactement  comme il l’a fait pour Jean Baptiste, pour la Vierge Marie et pour l’enfant que le dragon voulait dévorer.

C’est un thème récurant chez Natalia Tsarkova, l’un des plus grands peintres contemporains. Âgée d’une quarantaine d’années, elle travaille à Rome. Après avoir obtenu son diplôme à l’Académie des Beaux Arts à Moscou, elle a émigré vers l’Italie. Sa renommée se répand très rapidement, et elle reçoit une commande du Vatican pour peindre le portrait officiel du pape Jean Paul II. Le résultat donnant entière satisfaction, on lui demande de peindre un portrait posthume de Jean Paul Ier, qui était décédé trop tôt pour avoir un portrait de son vivant. Au cours du printemps 2007 elle a achevé une troisième commande : le portrait de Benoît XVI. Elle fait partie sans aucun doute des plus grands artistes de notre temps.

Dans deux des ses compositions les plus remarquables, elle illustre cette vérité cruciale que Dieu veille toujours sur chacun de nous, comme il l’a fait pour la Vierge Marie, depuis son Immaculée Conception jusqu’à sa glorieuse Assomption. L’un de ces tableaux est une représentation magnifique de la Dernière Cène. L’autre est appelé Notre-Dame de Lumière, le premier d’une série de peintures représentant les vingt mystères du Rosaire tels que Jean Paul II les avait institués.

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Les deux tableaux ont ceci de commun qu’ils comportent une multiplicité de personnages, avec beaucoup d’action, de mouvement. Il y a un autre point commun : dans les deux cas, le visage de Jésus est détourné de l’action débordante, et se dirige vers celui qui regarde le tableau. Son regard est vigilant, presque hypnotisant, tout à la fois réconfortant et étrangement exigeant. C’est comme s’il disait : "Oui, je m’occupe de tout l’univers, mais en ce moment, je ne pense qu’à toi." Et c’est la vérité. Jésus s’occupe de l’univers entier, mais en cet instant, à chaque instant, il ne pense qu’à toi.

Il y a une application très concrète de cette vérité de notre foi à propos de la prière. La prière est une conversation avec Dieu. Elle implique toujours deux personnes : nous et Dieu. Si nous n’étions pas sûrs que Dieu était toujours à notre écoute, toujours attentif à nous, notre vie de prière serait pleine de tensions et d’hésitations. Sans cette assurance, notre vie de prière ressemblerait à quelqu’un qui voudrait s’asseoir sur une chaise qui ne pourrait pas supporter notre poids.

C’était le problème permanent des religions pré-chrétiennes. Dans l’Antiquité gréco-romaine, et dans le paganisme en général, il n’y avait aucune assurance que les dieux parlent et écoutent ce qu’on leur disait. Dans ces conditions, la prière était comme un jeu de hasard, un pari, un jeu de poker. La relation avec la divinité avait un caractère d’instabilité et manquait de fiabilité.

Pour un chrétien, par contre, la prière est une relation bâtie sur le roc, une relation d’amitié et de confiance avec le Christ. Dans toutes les circonstances de notre vie, que ce soit dans un bouchon sur la route, dans la maladie, à l’école ou au travail, sur un terrain de sport, etc... nous pouvons toujours nous mettre à l’écoute de ce que Dieu veut nous dire, et lui dire à notre tour ce que nous avons sur le cœur, car nous savons qu’il fait toujours attention à nous. Il est toujours là pour nous guider, nous enseigner ou nous demander de faire quelque chose pour son Royaume, exactement comme pour la Vierge Marie jusqu’au dernier souffle de sa vie sur terre.

La Vierge Marie l’avait compris. L’Evangile nous la montre toujours comme quelqu’un qui parle avec Dieu et qui écoute ce que Dieu lui dit dans son cœur. Dans sa rencontre avec Elisabeth, le Seigneur nous laisse entrevoir les fruits d’une telle vie de prière que sont la joie et la sagesse.

Cette semaine, suivons son exemple. Nous savons que nous sommes toujours l’objet de la sollicitude de Dieu. Prenons la résolution, cette semaine, de faire davantage attention à lui tout au long de la journée, et pas seulement quand nous "récitons nos prières" du matin et du soir. Dieu saura l’apprécier, car il nous aime, et il voudrait tant donner libre cours à la puissance de son amour dans notre vie.


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