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Bilan mitigé de la politique environnementale des Etats membres de l’UE

Publié le 16 août 2010 par Sequovia
Bilan mitigé de la politique environnementale des Etats membres de l’UELe 10 août dernier les autorités européennes ont publié le rapport annuel d’examen des politiques environnementales. Malgré quelques avancées dans certains domaines, le bilan reste largement en deçà des expectatives. Il s’agit même pour certains experts de données assez préoccupantes. Point sur la politique environnementale européenne de 2009.
  • Bilan général du rapport :
Comme l’indique M. Janez Potočnik, membre de la Commission chargé de l’environnement, à ce sujet: «L’Examen de la politique environnementale 2009 montre que les États membres ont adopté et mis en œuvre toute une série de mesures environnementales. Il donne des exemples intéressants de possibilités d’intégration des objectifs environnementaux dans d’autres domaines politiques. Certaines données et tendances restent toutefois préoccupantes. Il faut impérativement maintenir la dynamique engagée pour promouvoir une croissance verte et adopter d’autres mesures à l’échelle européenne et nationale afin que l’Europe utilise ses ressources de manière plus efficace».L’Examen de la politique environnementale détaille l’évolution de la politique de l’UE sous l’angle des quatre domaines d’action prioritaires fixés par le 6e programme d’action pour l’environnement, à savoir le changement climatique, la nature et la biodiversité, l’environnement et la santé, ainsi que les ressources naturelles et les déchets. Il répertorie également les grands défis à relever en 2010 et au cours des années à venir.La problématique de l’environnement étant transversale, le rapport révèle que les États membres ont intégré de nombreuses initiatives écologiques dans leurs plans de relance économique en vue de s’orienter vers une économie à faible intensité de carbone et à haut rendement énergétique. La stratégie Europe 2020, proposée par la Commission en 2009 et adoptée officiellement par le Conseil européen de juin 2010, soutient cette évolution vers une Europe efficace dans l’utilisation des ressources.Le rapport fournit également un aperçu des données et tendances environnementales dans les domaines d’action prioritaires du 6e programme d’action pour l’environnement. Des progrès ont certes été réalisés dans certains domaines environnementaux, mais des efforts supplémentaires doivent être déployés dans de nombreux autres et notamment en ce qui concerne la lutte contre la perte de biodiversité.
  • Changement climatique :
Dans l’Union européenne, les efforts déployés pour atténuer les effets du changement climatiques ont été renforcés en 2009 et le paquet de mesures relatif au climat et à l’énergie a été officiellement adopté. À l’échelle internationale, bien que les résultats de la conférence des Nations unies sur le changement climatique de Copenhague n’aient pas été à la hauteur des objectifs de l’UE, l’accord de Copenhague qui en découle et qui prévoit de limiter le réchauffement global à 2 °C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle, est un pas dans la bonne direction.Néanmoins, les négociations de Bonn qui se sont tenues récemment ont révélé un piétinement flagrant en matière de prise de décisions pour enrayer le réchauffement climatique.
  • Nature et biodiversité :
Les conclusions du rapport 2009 intitulé «Économie des écosystèmes et de la biodiversité», qui démontre l’intérêt économique d’investir dans la protection des écosystèmes, ont mis en évidence la nécessité d’utiliser les écosystèmes et les services de biodiversité de manière efficace. L’évolution de la biodiversité présente des signes alarmants, tant à l’échelle de l’Union européenne qu’à l’échelle mondiale. Pour assurer une protection efficace de la nature et de la biodiversité, il faut adopter des mesures au niveau international. En 2009, l’Union européenne a donc soutenu activement des initiatives mondiales telles que la création d’une plateforme scientifique intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques. Au cours des prochaines années, la crédibilité et l’efficacité de la politique de l’Union européenne et des politiques élaborées à l’échelle mondiale dans le domaine de la biodiversité seront mises à l’épreuve. C’est le cas notamment de la sauvegarde des oiseaux communs, de la conservation des habitats et espèces ou du stockage carbone dans les sols qui obtiennent tous de très mauvais indicateurs.
  • Santé et environnement :
Un environnement sain et propre est une condition essentielle au bien être de l’humanité. Pour limiter les menaces environnementales qui pèsent sur la santé publique, l’Union européenne a continué, en 2009, à prendre des mesures et à progresser dans divers domaines, grâce notamment à la mise en œuvre de la législation REACH sur les substances chimiques, à l’adoption de la directive cadre sur l’eau et à la conclusion d’un accord concernant la directive sur les émissions industrielles.
  • Déchets et ressources naturelles :
Les modèles actuels de consommation et de production mènent à l’épuisement des ressources naturelles tout en exerçant d’importantes pressions environnementales. Outre le train de mesures existantes qu’elle a adoptées pour s’orienter vers des modes de consommation et de production plus durables et vers une meilleure gestion des déchets, la Commission a institué en 2009 le Forum de la distribution, dont l’objectif est d’améliorer la compréhension des mesures concrètes nécessaires. Même si la part de déchets recyclés est en constante augmentation, il faut également noter que la quantité de déchets produits est toujours plus importante au fil du temps.En ce qui concerne les énergies renouvelables, l’UE s’est engagée à produire 20% de son énergie  à partie de sources renouvelables dès 2020 et 21% de son électricité dès 2010. Notez qu’en 2008 cette part dépassait à peine la barre des 10% pour la production d’énergie et 16,7% pour l’électricité. Les résultats ne sont donc pas véritablement à la hauteur des déclarations.
  • L’avis Sequovia :
Le rapport liste les avancées de chacun des pays de l’Union. La France est ainsi gratifiée pour avoir lancé de grands projets comme le Grenelle 1 et le Grenelle 2. Mais malheureusement, malgré ces tentatives, la France occupe une très mauvaise place dans le classement : en effet,  sur 451 infractions environnementales commises par les Etats membres, 26 sont imputables à la France, qui se trouve reléguée au 22ème rang européen… sur 27 !Alors que la question de l’impact du réchauffement climatique sur l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles se discute de plus en plus, les belles déclarations ne suffisent plus. Il est temps à présent de passer véritablement à l’action pour que des mesures sérieuses soient mises en place en  faveur du développement durable et éviter que de futurs désastres ne se produisent.

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