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Nevada est mort d’Yves Trottier

Par Ngiroux

 

Nevada est mort d’Yves Trottier
Rocky Surprenant détient son nom du boxeur Rocky Graziano, n’étant pas boxeur lui-même, mais la boxe fait partie de son identité et celle de sa famille. En toile de fond, ce milieu familial de boxeur, boxeur amateur, boxeur champion, vieux boxeur, grand-père, surnommé Furious et son père Raymond Surprenant, alias Punching Ray, dont la carrière s’était terminée dans un combat contre Marvelous Hagler, vendait du fumier pour fertiliser les jardins. Il faut tout de même du talent pour faire fortune dans l’excrément biologique. Punching Ray est maintenant retraité sous le soleil de Floride, mais encore et toujours il rêve d’un combat de championnat mondial. 

 Rocky nous présente sa femme Sophie, ses deux enfants Nobel et Cléopâtre. Mais notre héros depuis la noyade de son ainé Nevada, souffre du mal de vivre et se meurt chaque nuit devant son ordinateur. «Je hais mon travail ! Un métier d’un ennui coupable de haute trahison envers la condition humaine.  Je suis comptable agréé, mais non de mon plein gré. Son malheur, dans sa jeunesse lointaine, Rocky Surprenant excellait en math.» 

Mais un ami d’enfance viendra changer tout cela, Jésus Chavez, immigré chilien en 73, réapparaît dans l’entourage après une absence de 14 ans, père de la fille d’Argentina sœur de Rocky. Jésus ne prend rien au sérieux, sauf le poker. On ne meurt pas pour des idées.  On ne tue pas pour des idées ! Mieux vaut changer d’idées. Life is fucking good proclame Jésus.  Un bon pote, du cash et la liberté.  La tournée des bars débute sur les chapeaux de roues et d’ecstasy, Jésus connaît Montréal comme le tatouage sur le revers de sa main. Notre héros, Rocky, part vers un voyage au fond des abimes, New York et l’enfer des enfers Las Vegas. « L’étrange sensation d’être trop vivant, comme une dimension de lucidité extrême par-delà les faits divers de l’existence.  L’adrénaline, toujours cette drogue, gonfle mes veines et mes muscles tordus par la volonté de rompre avec la douleur d’errer sans but. » 

Yves Trottier à son troisième roman et comme le souligne le verso de la jaquette un roman plein de rebondissements et d’humour.  Une écriture enjouée et originale et l’auteur rempli très bien cette promesse. Un récit captivant, palpitant, décapant du début à la fin.  Un cv que je ne pouvais passer sous silence. Professeur à l’École nationale de l’humour, diplômé en histoire, en sciences politiques et en philosophie, il est aussi scénariste pour la télévision. Il a publié un essai sur Albert Camus et signé deux pièces de théâtre.



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