Godley & Creme, respectivement Kevin Godley et Lol Creme, sont un peu les oubliés de la new wave expérimentale naissante de la fin des années 70 et du début des années 80. Pourtant la carrière des deux anglais commençait bien. Membres du collectif 10cc, ils ont connu la gloire dans les années 70 avec le tube I’m Not In Love, qui pourrait trouver son équivalent dans le Dreams Are My Reality de Richard Sanderson (vous savez le titre le plus connu de la BO de la Boom qui faisait rêver toutes le jeunes filles en fleur). Mais contrairement à la bouse de Sanderson, I’m Not In Love montrait déjà une certaine propension à l’expérimentation vocale et sonore.
Mais revenons à Freeze Frame, trosième album de Godley & Creme, et plus particulièrement à I Pity Inanimate Objects. A la première écoute, on croirait ce titre tout droit sorti de la discographie d’un groupe pop oublié des années 2000, tellement l’ampleur de la production et les moyens mis en oeuvre sont surprenants. Ce titre révèle l’étendue de la folie des deux bidouilleurs : une voix maquillée d’effets (sans en faire trop) comme on en entendait rarement à l’époque, une rythmique mid-tempo très new wave, des guitares saturées à l’extrême, et des lyrics inintelligibles racontant la pitié du groupe pour les objets inanimés « Mon sofa est-il heureux dans un coin ? et qu’en pense la pièce ? ». La présence de la voix et l’importance de la mélodie au profit des sons criards et des rythmiques disco qui polluaient (pour le meilleur et pour le pire) les productions d’antan ont permis à ce titre de ne pas prendre une ride ni une once de kitsch, même 30 ans après. Une vrai pépite !
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