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Le combat d’un gentil garçon

Publié le 17 août 2010 par Dodo44

En guise de cas de coaching, j’ose vous partager aujourd’hui un moment déterminant dans la vie de mon fils. Je dus un jour monopoliser toutes les ressources dont l’amour m’avait dotée pour qu’il puisse surmonter sa timidité, faire abstraction de sa bonté et s’affranchir des brutalités d’un écolier.

Il avait treize ans. Depuis le primaire, un compagnon de classe s’acharnait à le tourmenter. Maintenant au secondaire, il espérait s’en être débarrassé. Hélas! Mon fils, si gentil, si bon, ignorait la Loi de l’attraction-répulsion.

Ce que l’on fuit nous poursuit. C’est ainsi!

Mon œil de mère aux aguets avait remarqué un nuage de tristesse dans ses parages. Lumière de sa vie, les études semblaient soudain source d’ennui. Incroyable! Mon adolescent, déjà de la taille du réfrigérateur, n’avait plus d’intérêt pour ce qui pouvait se trouver à l’intérieur. Cherchons l’erreur!

Quand l’appétit n’est plus là, il est temps pour maman de mettre le oh là!

Devant mon inquiétude, mon fils accepta une ouverture. J’appris alors l’existence de celui qui l’intimidait depuis si longtemps. Le bousculait quotidiennement. L’humiliait publiquement. Silencieuse, je saisis alors l’horrible envers de la gentillesse. Mon fils, vivant dans un foyer où l’on s’exprime de façon civilisée, était totalement démuni devant la rudesse d’autrui.

Vous pouvez facilement imaginer les gros mots qui me trottaient dans la tête en écoutant sans broncher son calvaire. Pour nos amis d’outremer, je vous réfère aux objets sacrés qu’utilisent religieusement nos bons curés.

Je n’aurais fait qu’une bouchée de cette guimauve. Et mon fils, lui? Comment aurait-il appris à se faire respecter? À s’affirmer en société? À développer l’estime de lui-même? Rien. Une maman le sait bien.

J’entrepris donc de lui montrer à se battre. Comme un maître avec son apprenti Jedi, je le fis se mesurer à moi dans des simili-combats, jusqu’à ce que j’obtienne la conviction que mon gentil garçon pouvait offrir une solide opposition.

Un soir, rentrant du bureau, il m’accueillit, œil au beurre noir et sourire en coin. J’encaissai discrètement le coup au cœur. Puis voulus tout savoir. Il me dit simplement (et je cite textuellement) :  Je préfère t’épargner l’horreur de la scène. Ne t’en fais pas. Il n’est pas en meilleur état que moi. Tout va bien maintenant, Dominique.

Battant des paupières pour éponger mes larmes, j’admirai son visage radieux. Il lui avait fait voir quelques étoiles, à cette vieille terreur!

Un jour ou l’autre, nous devons tous confronter Darth Vader.

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Filed under: Coaching déboguant


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