Magazine Médias

The Big C [Pilot]

Publié le 18 août 2010 par Lulla

19444764_jpg_r_760_x_f_jpg_q_x_20100507_031832

Pilot // 1 55o ooo tlsp.

44030378

What About ?

Cathy Jamison, une mère de famille tout ce qu'il y a de plus normale, professeur dans un lycée, apprend qu'elle est atteinte d'un cancer en phase terminale. Il ne lui reste plus qu'un an à vivre et elle compte bien en profiter pour devenir celle qu'a toujours voulu être, ou celle qu'elle a été mais qu'elle a perdu sur son trajet...

So What ?

Après Weeds, United States Of Tara et Nurse Jackie, Showtime continue de creuser un sillon qui lui réussit : celui de la dramédie centrée sur un quarantenaire à qui il arrive des petites et grandes bricoles, entre préoccupations du quotidien et coups de folie passagers. The Big C aurait pu faire redite mais son pilote est trop bien écrit pour cela. Laura Linney ne s'y est pas trompée en acceptant ce rôle qui lui sied à ravir. Il faut dire que l'actrice a le nez creux, que ce soit au cinéma (The Truman Show, Peur Primale, La Famille Savage, Love Actually, Mystic River) ou à la télévision (Les Chroniques de San-Francisco, Frasier, John Adams). Cathy est un personnage attachant dès le premier instant, dès la première scène, et aucune autre scène tout au long des 28 minutes que dure pilote ne viendra perturber ce fait établi. La prestation de l'actrice, toute en finesse, en accord avec l'écriture ciselée des dialogues, ne peut qu'être récompensée par une pluie de nominations aux futures grandes cérémonies. Elle est parfaite. Il est même inutile d'en débattre tant il s'agit d'une évidence. Et elle est radieuse avec ses rides, ses hanches et ses beaux seins aux contours divins.

Quand on pense cancer, on pense à la mort. Forcément. Ne dit-on pas que c'est la maladie du siècle et qu'on en mourra tous, d'une façon ou d'une autre, un jour ? C'est sans doute pour cela et parce que des tas de cas similaires nous entourent que la série résonne comme une réalité qu'il nous faut accepter. C'est exactement ce que fait Cathy et son élan d'amour soudain pour la vie en est la parfaite illustration. On prend plaisir à la voir s'illuminer là où d'autres se seraient effondrés. La bonne idée des scénaristes -quoiqu'ils n'en ont pas eu qu'une- c'est d'éviter d'emblée la scène de l'annonce de la maladie. On y assiste mais de manière subtilement détournée dans les dernières minutes du pilote. A aucun moment on ne tombe dans le pathos. Même la dernière scène, qui s'annonçait pourtant belle mais plombante, réussit simplement à être touchante et amusante. Le juste équilibre entre rires et larmes ne nous lâche pas d'un passage à un autre, d'une rencontre à une autre, et il se dégage une grande simplicité de ce rythme effrené. Tous les personnages secondaires, du mari grossier et immature au fils qui l'est tout autant en passant par l'élève rebelle (géniale Gabourey "Precious" Sidibé) et le frère révolté, constituent une matière consistante et prometteuse pour la suite des événements. A la limite, il n'y a que le médecin qui ne m'inspire pas grand chose. Et je suis déjà fan de la voisine (incarnée par Phyllis Somerville) qui, par effet de miroir inversé, n'attend qu'une chose : quitter ce monde et rejoindre ceux qu'elle aime. Une belle amitié devrait naître entre les deux femmes. Encore une bonne raison, comme s'il en fallait une autre, pour poursuivre l'aventure avec Cathy.

En bref, le pilote de The Big C est un beau bijou d'humour noir, efficace, très accessible mais exigeant. Après cela, qui oserait dire qu'il n'a pas envie de passer l'été aux cotés de Cathy ? Et puis l'automne, l'hiver et le printemps, avant qu'elle ne nous quitte déjà. Heureusement que les saisons télévisuelles peuvent durer des années...


Retour à La Une de Logo Paperblog