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La culture de l’exploit

Publié le 19 août 2010 par Ptimek
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Coupe du Monde 2007 > 1/4 de finale France - Nouvelle-Zélande

7 octobre 2007. La France se prépare à un match titanesque. Un quart de finale de coupe du monde de rugby face à la Nouvelle-Zélande, les invincibles « All-Blacks ». De plus, les français sont les hôtes de ce mondial, il est donc plus que nécessaire de briller, il est toujours de mauvais goût de se faire éliminer prématurément d’une compétition lorsqu’on l’organise, même si ce soir le match aura lieu au Millenium Stadium de Cardiff.

Cependant, il faut reconnaître avant cette rencontre que la France n’a pas négocié au mieux son mondial. Perdre en match d’ouverture face à l’Argentine (12-17) n’était pas de bonne inspiration et condamnait quasiment les Bleus à ce quart de finale de luxe. Battre l’Irlande (25-3) était devenu même vital, sous peine d’élimination pure et simple. Quant à la Géorgie (64-7) et la Namibie (87-10) ces matchs étaient purement anecdotiques, car contrairement au football, le rugby laisse encore peu de chance aux surprises de cet acabit.

De surcroît, et pour ne citer que quelques noms, les Blacks ont des joueurs extrêmement talentueux (McCaw, Carter, Kelleher, Rokocoko…). Les français n’ont pas le choix, il leur faut sortir un match de tout premier ordre, d’autant qu’ils n’ont plus battus leur adversaire du jour depuis 2000 et une victoire à Marseille (42-33). Lors du traditionnel haka néo-zélandais, les français ne bougent pas et ne se montrent pas du tout intimidés à l’image de Sébastien Chabal, nouvelle coqueluche du peuple français, soutenant le regard. Le match est lancé!

C’est loin d’être le départ idéal, Carter réussit une première pénalité à 20 mètres entre les poteaux consécutivement à une faute au sol de Pelous à la 3eme minute, et suite à un placage musclé de Rokocoko, Betsen sort complètement K-O deux minutes plus tard….Les accrochages se multiplient surtout sur les phases de regroupement durant tout le premier acte. A la 17eme minute, l’arrière McAlistair marque le premier essai du match après avoir transpercé la défense française et un relai avec Collins. Carter transforme.  Ce même Daniel Carter, réussit une nouvelle pénalité à la 30eme minute suite à une nouvelle faute au sol, de Dusautoir.  Malgré une belle pénalité de 46 mètres à la 40eme à droite des poteaux de Beauxis, à la pause le score de 13-3 compromet la campagne des Bleus.

Mais la France possède en elle une force, celle de la culture de l’exploit. Et la deuxième mi-temps va être l’occasion pour le Quinze Tricolore de montrer qu’impossible n’est pas français. Beauxis se charge dans un premier temps de réduire le score à la 46eme minute sur une pénalité à quinze mètres. Puis à la 54eme minute, Jean-Baptiste Ellisalde libère côté droit pour Jauzion, qui donne le ballon à Clerc. Ce dernier donne dans l’intervalle à Thierry Dusautoir qui aplatit. Lionel Beauxis transforme, la France égalise.

Cependant, les grandes équipes sont reconnaissables par leur capacité à marquer  dans les temps faibles. Les All-Blacks profitent d’une perte de ballon en touche des français pour percuter. Ils se font stopper à deux mètres de la ligne d’en-but sur le côté gauche. Le ballon sort pour So’oialo qui enfonce Thion et marque un nouvel essai, les néo-zélandais reprennent l’avantage mais ne transforment pas.

Les Tricolores ne perdent pas espoir et continuent à jouer. à dix minutes de la fin, à la sortie d’une mêlée aux 50 mètres, Traille trouve Frédéric Michalak sur la gauche (qui semble faire un en-avant). Ce dernier s’infiltre et est plaqué à dix mètres de la ligne néo-zélandaise. Il se retourne et passe à Yannick Jauzion qui aplatit. Nouvelle égalisation française, à ce détail près qu’il reste encore la transformation au bout du pied d’Elissalde. Devant des millions de français qui commencent à y croire devant leurs postes de télévision, Elissalde transforme et donne l’avantage à la France pour la première fois de la rencontre (20-18).

Les dix dernières minutes ressembleront à un remake de Fort Alamo avec une défense française courageuse, héroïque face à des vagues grises déferlantes de puissance. L »équipe de France plie mais ne rompt pas. le temps additionnel est pour tous les spectateurs français une angoisse stressante. Et puis, Elissalde se trouve avec le ballon et file en touche avec. L’arbitre anglais de la rencontre siffle la fin du match. La France vient de faire tomber LE favori!!!

Les conséquences de ce match: la France retrouve une nouvelle demi-finale de coupe du monde et son « ennemie » de toujours l’Angleterre, mais n’arrivera pas à s’imposer face à une équipe de son niveau (9-14), et terminera bien tristement son mondial comme elle l’avait commencée…par une défaite contre l’Argentine (10-34). Le rugby s’est définitivement démocratisé grâce à ce match suivi par des millions de personnes, et s’ensuivit une grande fête de la victoire rappelant un certain soir de 1998. Quant aux néo-zélandais, cette élimination prématurée constitue leur pire parcours en mondial.


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