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Une romance d’aujourd’hui

Publié le 20 août 2010 par Theguywhisperer

La société est malade; elle a une migraine, pis c’est le genre de migraine qui fait mal en Motrin.

J’en ai la preuve. La preuve prend la forme d’une histoire, mais avant de vous la raconter, je dois vous avertir. Après l’avoir lue, vous allez m’haïr.

Alors c’est l’histoire vraie d’une fille qui rencontre un gars dans un bar. Évidemment, ils se draguent un peu, toute la soirée en fait. Quand les lumières du bar ouvrent, le gars demande poliment s’il peut la raccompagner chez elle. Une histoire classique (et c’est bien là que ça cloche, vous comprendrez plus tard  pourquoi).

Alors la fille accepte; après tout, le gars lui plaît beaucoup. Mais la fille n’habite pas dans une immense maison de banlieue avec un terrain de 10 000 hectares. Elle habite dans un bloc appartement montréalais, le genre de bloc avec tout plein de logements qui ont des murs en carton.

Une fois que les tourtereaux sont arrivés dans l’appart de la fille, elle est surprise, voire troublée, par le fait que le gars se met à chanter soudainement, pour aucune raison apparente. Non, vraiment, la fille a beau chercher un lien, la seule conclusion qu’elle réussit à tirer, c’est qu’il est en train d’essayer de la séduire. Comme genre, un paon, mais vraiment plus bruyant. En fait, plus que bruyant; strident, parce que le gars chante de plus en plus fort, jusqu’au point où il hurle littéralement dans l’appartement. La fille a un choix; soit elle laisse le gars s’époumoner en espérant qu’il perde éventuellement connaissance, soit elle intervient.

Elle choisit donc d’intervenir avant que la police débarque.

- Eille, c’est quoi ton ostie de problème? Tu veux réveiller tout le bloc?, qu’elle lui dit, en essayant de rester calme, mais trahie par la proéminence de la veine qui traverse son front.

- Oh, t’as raison, t’as raison, j’aurais jamais dû faire ça, qu’il répond, plein de honte et de culpabilité. J’aurais jamais dû faire ça. Suce-moi, bébé.

Je vais vous laisser quelques secondes pour bien loader la dernière réplique du gars.

What. The. Fuck. Le pire, c’est pas tant le «suce-moi» que le «bébé» qui vient après, pis le contexte dans lequel tous ces beaux mots-là ont été dits. C’est comme… un triple fail. Vous comprendrez que la fille a doucement demandé au gars de quitter les lieux. Y’a fort à parier qu’elle a aussi verrouillé la porte après l’avoir fermée.

Ce qui fait peur dans cette histoire-là, c’est que c’est tellement une parmi tant d’autres. On a toutes eu un moment akward du genre, pis c’est pas normal. Je me demande juste si nos mères ont vécu des situations semblables, ou si l’espèce humaine a simplement fini d’évoluer rendue à notre génération, pis là ben, on régresse tout le monde ensemble vers le stade du singe. Venez surtout pas me dire que ça porte pas à réflexion.

J’aime mieux pas trop penser à ça. Je me suis seulement dit qu’en partageant le récit, ça allait peut-être empêcher des événements comme ça de se reproduire.

Oh, c’est vrai. Et la raison pour laquelle j’ai dit que vous alliez m’haïr après avoir lu tout ça, c’est parce que le gars, dans l’histoire, c’est un chanteur populaire québécois. Ouais, il est bien connu.

Mais je vous dirai pas c’est qui.


Filed under: Une autre affaire dont on n'avait pas besoin

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