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Le puzzle de Kelli Scarr.

Publié le 22 août 2010 par Routedenuit

Folk – Storytelling / Américaine / Silence Breaks – 27 Juillet 2010

J’ai souvent eu envie d’écrire ce billet mais son album n’était pas encore sorti. Je t’ai déjà parlé d’elle il y a un peu moins d’un an. Kelli Scarr est en effet la voix du délicieusement mélancolique Wait for Me, le superbe dernier album de Moby. À l’époque, il l’avait aidée à sortir son EP baptisé Piece, titre repris pour son premier maxi sorti en juillet dernier.

Kelli Scarr, c’est l’histoire d’une infirmière de 28 ans, qui a grandi et travaillé à Brooklyn, pour ensuite y élever son fils de cinq ans. C’est l’histoire d’une fille qui a passé de longues nuits à jouer avec des groupes comme Color of Clouds (que les amateurs des séries de ABC reconnaîtront immédiatement tant leurs morceaux ont fait les beaux jours de leurs bandes son) ou Salt & Samovar. Alors bien connue à Brooklyn pour sa résidence au Zebulon, elle se fait repérer par Moby qui cherche une voix nouvelle pour son prochain album – une voix différente de celle de Joy Malcolm que l’on a souvent entendue sur les classiques Natural Blues ou Why Does My Heart Feel So Bad, une voix moins soul, plus folk. Bref, un peu d’éther.

Et c’est ainsi que Kelli Scarr enregistre Wait for Me et rejoint Moby pour une tournée qui va durer plus d’un an. Il l’emmène sur toutes les plus grosses scènes mondiales, les plus gros festivals – de New York à Sydney en passant par Londres, Paris et Mexico. Elle fait ses premières parties, joue du clavier et chante pendant les shows. Et les retours des publics sont unanimes. On se souvient notamment d’elle pour l’énergie qu’elle glisse crescendo sur scène, dans le narcoleptique titre éponyme… Kelli Scarr commence à se faire un nom.

Et en juillet sort enfin le tant attendu maxi, qui s’appelera donc Piece et qui reprend déjà certains titres de l’EP. On y retrouve ce qui fait Kelli Scarr: la texture de la voix, le piano aux allures rythmiques de xylophone, la guitare et les longues harmonies qui ne sont pas sans évoquer les univers de Washington ou de certaines chanteuses de jazz. Alors cet album se distingue par plusieurs choses. Les titres les plus efficaces sont ceux qui figuraient déjà sur l’EP, ce qui, il faut l’avouer, est un petit peu frustrant même si on se laisse bien volontiers cueillir par Pure Gold, notamment. On peut aussi lui reprocher quelques maladresses ou incohérences dans les arrangements qui peuvent souvent paraître un peu stricts et tranchants, néanmoins, les mélodies, qui sont d’une efficacité redoutables – notamment sur Anything et Brother – parviennent à peu près à compenser ces quelques désagréments.

Piece est un premier album, et c’est de cette manière là qu’il faut le percevoir. Même si elle a déjà sorti des choses avec d’autres groupes, c’est la première fois qu’elle dévoile son territoire. Cet album s’inscrit donc en demi-teinte par rapport aux attentes que l’on pouvait avoir, mais je garde à l’esprit l’impression qu’elle m’a faite il y a un an quand sur scène, elle a fait taire près de 2000 personnes avec trois mots et deux accords. Méfiance, même si l’album n’est pas forcément époustouflant, l’artiste de concert l’est sans aucun doute.

Son mySpace (Salt to The Sea / Brother)

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7/10

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