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Critique : Cyprien (par Jango)

Par Jango
Mars Distribution

Synopsis :

A 35 ans, toujours puceau, Cyprien est un garçon timide et mal dans sa peau dont la vie n'a rien à voir avec celle des mannequins qui peuplent les pages de Dress Code, le magazine de mode pour lequel il travaille comme responsable informatique. Cyprien aime les ordinateurs, Retour vers le futur, les ordinateurs, les jeux vidéos en réseau, les ordinateurs, ses potes du cybercafé, et surtout les ordinateurs. Il est bien gentil, mais les filles pour lui, c'est comme achever le dernier monstre du dernier niveau du plus dur des jeux vidéos sans manettes : un rêve inaccessible.
Lorsque Cyprien perd son job, sa vie s'effondre. Mais c'est sans compter sur un petit coup de pouce du destin... Il va en effet découvrir un déodorant magique qui le transforme en beau gosse ultime et irrésistible en quelques pschitts. La chance va peut-être enfin lui sourire...
Léa Drucker. Mars DistributionElie Semoun et Vincent Desagnat. Mars DistributionLéa Drucker, Elie Semoun et Laurent Stocker. Mars Distribution
Critique :
D’aucun se demanderont pourquoi je m’évertue à regarder ce genre de films alors que la conclusion ne diffère pas de mon pressentiment. Non je n’aime pas me faire volontairement du mal mais cela me permet de pouvoir légitimement en parler et pointer tous les points qui font que ce type de production demeure exécrable. J’annonce donc que je regarderai aussi « Protéger et servir » et « le coursier » en espérant toujours avoir de bonnes surprises même si le doute l’emporte.
L’idée de base de Cyprien n’est pas en soit mauvaise. Le personnage inventé et interprété par Elie Semoun n’est pas dénué de sympathie même s’il est porté par tous les clichés les plus faciles et moqueurs à l’égard des « geeks ». Stéréotype parfait de l’adulte fan d’informatique et de jeux vidéo mais socialement dégénéré, Cyprien demeurait un personnage comique dans la série de sketchs que l’humoriste proposait sur le petit écran. Mais, ce n’est évidemment par la première ni la dernière fois que nous le dirons mais ce qui fonctionne sur 40s ne marche pas toujours aussi bien sur un format 1h30, Cyprien –le film- en étant une nouvelle fois la démonstration.
En lui donnant un entourage tout aussi hardcore que lui mais avec un placement professionnel dans une boite aux antipodes de tout ce que ce stéréotype représente, le fine équipe du film s’est dit que forcément cela allait faire banco sans trop se creuser les méninges. Le magasine de mode au sein duquel Cyprien évolue est donc lui aussi un pur stéréotype et évidemment, la collaboration ne colle pas toujours permettant une série de gags plus ou moins drôles sur le binoclard.
Elie Semoun. Mars DistributionCatherine Deneuve. Mars Distribution
Alors qu’il est fond du trou, un miracle va arriver, l’élément super important justifiant à lui seul la mise en chantier d’un film, la livraison par un postier futuriste aux allures de Daft Punk d’un spray magique permettant à Cyprien de devenir beau. Et attention, à partir de ce moment là, le film prend une tournure plus risible que drôle par la succession de messages que le réalisateur et Elie Semoun essayent de nous faire passer.
Premier point, quand Cyprien devient beau, il devient Jack Price. Jack Price ressemble exactement à Elie Semoun au naturel avec juste un peu plus de cheveux et de l’highliner et ça…et bien ça rend beau, oui monsieur ! Là où Ben Stiller arrivait avec le personnage de Zoolander à proposer une véritable satire du monde de la mode, Cyprien joue, peut-être involontairement, la carte du mannequin beau gosse trop sérieux pour que l’on pense que cela ne soit pas fait exprès.
Le segment central de l’intrigue est une nouvelle version du moche qui devient beau et qui, de fait, devient tout ce qu’il avait jadis méprisé et combattu. C’est prévisible à 10km d’autant que le résultat ne se trouve être qu’un vulgaire copié collé de ce qui pouvait marcher ailleurs.
Léa Drucker. Mars DistributionLaurent Stocker. Mars Distribution
On sent très clairement qu’Elie Semoun a chercher à piquer les bonnes recettes à droite à gauche pour les réinvestir dans Cyprien. Manque de bol, le scénario ne se trouve jamais à la hauteur des volontés initiales et il est clair que l’ensemble ressemble plus à une grosse farce digne d’un direct en télévision qu’à un vrai film destiné pour le cinéma.
Là où le film dépasse clairement les bornes, c’est lorsqu’en l’espace de 5 minutes, il vient délivrer un monologue moqueur, méprisable et à la limite d’être insultant aux personnes identifiées comme geeks. Alors que l’on pouvait penser que Semoun éprouvait dans sa caricature une certaine sympathie à leur encontre, le discours de fin porté par ce même geek vient sonner comme un gros doigt d’honneur dans leur figure. Un mépris et une condescendance détestable qui vient enterrer un film déjà clairement bas de gamme.
Grosso modo, Cyprien ressemble plus à une thérapie pour Elie Semoun qu’à autre chose. Alors que ses petits copain humoristes percent au cinéma (Elmaleh, Boon, Dubosc (même si…bon)), le petit Elie était resté seul sur le coté, sans premier rôle pour lequel se vanter. C’est maintenant chose faite et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est franchement raté.
 

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