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2007, l'année des reformations !

Publié le 22 décembre 2007 par Chantal Doumont

2007, l'année des reformations !

"J'espère mourir avant d'être vieux", chantaient les Who en 1965. 42 ans après, la rengaine n'est plus d'actualité: de Led Zeppelin à The Police en passant par Genesis ou les Sex Pistols, peu de groupes historiques ont résisté cette année à la tentation de se reformer. 

Deux motivations peuvent expliquer cette foule de reconstitutions: la recherche de la jeunesse éternelle, en écho à la fameuse phrase de Neil Young "Rock and Roll Will Never Die" (Le rock ne mourra jamais), et l'attrait de recettes conséquentes, digne du We're Only in It For the Money ("On ne fait ça que pour l'argent") de Frank Zappa

Led Zeppelin a fermé le ban avec un concert à Londres lundi, après deux brefs épisodes à visée caritative en 1985 et 88. Le chanteur Robert Plant a affirmé que ce concert unique ne serait pas suivi d'une tournée, mais le guitariste Jimmy Page et le bassiste John Paul Jones ont été moins catégoriques. Comme un signe, le batteur John Bonham, mort en 1980, a été remplacé par son fils Jason. 

C'est The Police qui, début 2007, avait lancé le mouvement en annonçant son retour sur scène, ou plutôt la fin d'une année sabbatique débutée en... 1984 (le groupe ne s'était officiellement jamais dissous). La tournée mondiale du trio composé de Sting, Stewart Copeland et Andy Summers se prolongera en 2008. 

Dans cette catégorie digne des films Retour vers le futur, Genesis a donné cette année sa première tournée depuis 1993. Il s'agit là du Genesis deuxième époque, avec Phil Collins, Tony Banks et Mike Rutherford mais sans Peter Gabriel, qui avait quitté le groupe en 1975. 

De leur côté, les Who ont poursuivi la tournée mondiale qu'ils avaient entamée l'an passé. Ils ont sorti fin 2006 "Endless Wire", leur premier album studio depuis 1982. Il ne reste que deux membres de la formation originelle, le chanteur Roger Daltrey et le guitariste Pete Townshend, qui, à la batterie, ont fait appel à Zak Starkey, le fils du Beatle Ringo Starr. 

Iggy Pop et les Stooges y ont eux aussi été de leur tournée, tandis que les anciens Doors Ray Manzarek et Robbie Krieger se produisent sous le nom de Riders on the Storm, avec le chanteur Brett Scallions à la place de feu Jim Morrison.

A des années lumière du "No future" punk, les Sex Pistols ont retrouvé la scène le 8 novembre à Londres. Sly et sa Family Stone, Black Sabbath (sous le nom de Heaven and Hell) ou les Eagles ont eux aussi fait leur retour ces derniers mois. 

Les quinquas, voire sexagénaires, ne sont pas les seuls concernés et le phénomène touche aussi des groupes des années 80 et 90: Van Halen, Rage Against the Machine, The Smashing Pumpkins, The Verve, les Happy Mondays, Jesus and Mary Chain, My Bloody Valentine ou, dans un tout autre genre, les Spice Girls, qui ont lancé leur tournée mondiale le 2 décembre. 

Il est souvent frappant de voir des spectateurs de tous âges aux concerts des plus anciens de ces groupes reconstitués, signe que leur musique a traversé les générations. Plus prosaïquement, leurs fans de la première heure ont eux aussi vieilli et leur pouvoir d'achat actuel leur permet de s'offrir des billets aux tarifs souvent élevés. 

Car si la nostalgie peut sembler incompatible avec l'essence du rock, elle a l'avantage de payer. Selon le site du magazine américain Forbes, les increvables Rolling Stones sont les musiciens qui ont gagné le plus d'argent entre juin 2006 et juin 2007, avec 88 millions de dollars essentiellement amassés grâce à leur tournée "A Bigger Bang".

belga


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