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Comment retrouver son compte Facebook désactivé

Publié le 23 août 2010 par Gillesp
Le Monde publiait la semaine dernière un article intéressant sur Facebook. En fait, mon jugement est purement égocentrique, puisque le témoignage de Mahor Chiche sur son compte désactivé est paru le même jour que ma propre désactivation. Après de multiples doutes, j'ai succombé à la pression sociale en juin dernier et créé un profil sur le célèbre réseau social aux 500 millions d'utilisateurs, soit le 3e pays numérique ! Un pays ou presque... Car la citoyenneté sur Facebook a encore des progrès à faire.
Difficile de se faire entendre comme utilisateur de Facebook pour la reconnaissance de ses préoccupations par l'entreprise. En témoignent ainsi les récentes controverses autour de la protection par défaut minimaliste de la vie privée ou autour du droit d'auteur : à qui appartient la photo publiée par un utilisateur ? Son auteur ou Facebook ? Désormais une autre controverse pourrait éclater avec la désactivation des comptes, comme d'autres l'ont déjà souligné.
Du jour au lendemain, on peut retrouver sa page d'accueil qui affiche un message sybillin :Votre compte a été désactivé. Si vous avez des questions ou des interrogations, vous pouvez visiter notre Foire aux Questions.
Et c'est le drame. Comme Facebook ne permet ni la sauvegarde, ni l'export, on perd tout : sa liste d'amis (dont parfois le seul lien avec certains était devenu Facebook), les photos auxquelles on avait été associé, ses messages privés, ses évènements.
On disparaît aux yeux de ses contacts : impossible de nous retrouver, on semble ne jamais avoir existé car toutes nos traces, tous nos commentaires disparaissent ensuite. On ressent davantage cette vulnérabilité quand on perd tout sans aucune précaution, sans aucun avertissement préalable. Pour Mahor Chiche, on peine à deviner les motifs de sa désactivation :
Trop de pokes (taquineries) et de demandes d'amis, trop d'articles mis en ligne, peut-être
Non ce n'est pas un motif possible prévu par la Déclaration des droits et responsabilités. Pour ma part, j'ai enfreint cette règle sciemment, sans savoir que la sentence deux mois plus tard allait être irrévocable. Facebook n'autorise pas l'usage d'un nom d'emprunt. En effet, pour revendre des données personnelles au meilleur prix, il est essentiel de connaître l'identité réelle des gens. Beaucoup jouent le jeu. Pour les besoins d'un pari, j'avais utilisé un pseudonyme qui faisait allusion à un personnage politique français associé à la pratique de la torture en Algérie. Je poussais même le vice à dire dans ma biographie que j'avais passé mes meilleures années à la Villa Sesini.
Ce pseudonyme était pratique pour débattre. Je me suis certainement fait remarquer en appelant un peu partout à signer l'appel citoyen organisé par la Ligue des Droits de l'Homme qui refuse la politique du pilori initiée par les récentes déclarations au sommet de l'Etat. Que mon profil surenchère aussi sur les propos sarkozystes sur la page des amis de l'action de Nicolas Sarkozy ne manquait pas d'ironie...
Me voilà banni sans précaution alors qu'on aurait pu simplement me demander de. Faut-il se réinscrire quand d'autres décident d'arrêter ? Cette expérience m'a confirmé que Facebook était chronophage, utile pour les invitations, fermé technologiquement, utile pour le partage de vidéos et la fonction de commentaires, sans aucune garantie pour la protection des données personnelles. Si j'étais une association et que je faisais la promotion des formats ouverts, je serais hésitant pour utiliser ce mode de communication. Ce n'est pas la constitution d'un réseau de pression des utilisateurs de Facebook qui va changer la donne (sauf à aller manifester dans le comté de Santa Clara en Californie).
La fréquentation croissante de Facebook va de pair avec l'intérêt des entreprises, des collectivités et des organisations. Comme naguère pour les navigateurs avec la bataille entre Netscape et Internet Explorer, c'est le devoir de ces organisations de préparer la transition et de sensibiliser à d'autres réseaux sociaux ouverts, décentralisés et protecteurs de la vie privée. qui que l'on doit accepter unilatéralement sans avoir le poids suffisant pour peser dans les futures modifications. L'alternative se prépare et exister à l'automne avec Diaspora.

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