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30 à 40 milles polonaises avortent à l'étranger

Publié le 25 août 2010 par Calineczka

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campagne anti-avortement à Poznan en mars dernier

Le message : "L'avortement en Pologne : introduit par Hitler le 9 mars 1943."

Quelques dates (source):

* L’avortement était légal en Pologne entre 1955 et 1993 et était gratuit dans les hôpitaux publics et payant dans les cliniques privées.

* En avril 1989, au moment de la fin du régime communiste, le chrétien-démocrate allié au régime sort un projet de loi « pour la protection de l’enfant conçu » interdisant l’avortement sous peine de prison pour le médecin pratiquant. Grâce aux manifestations et à une pétition, le projet ne fut pas examiné au Parlement.

* Dans les années 1989-1992, alors que se mettait en place un système politique parlementaire, les partis d’extrême droite fondamentaliste catholique ont ressorti ce projet et ont tenté de le faire voter.  Les associations luttant contre la criminalisation de l’avortement unirent leur force dans la Fédération pour la Promotion des Femmes et pour le Planning Familial en 1991 et organisèrent des manifestations avec le soutien notamment du Planning Familial Français. 

* Fin 1992 la transformation ultralibérale de la Pologne était garantie, notamment par des gouvernements auxquels participa l’extrême droite fondamentaliste.

* En janvier 1993, après une spectaculaire apparition du chef de l’Eglise Polonaise au Parlement où il menaça de retirer le soutien de l’Eglise aux réformes ultralibérales, les députés, soucieux de sauvegarder leurs privilèges de nouvelle élite, acquis aux thèses ultralibérales et masculins dans l’écrasante majorité, votèrent l’interdiction de l’avortement.

* Un projet de loi autorisant l’avortement en cas de danger pour la mère, de malformation de fœtus, en cas de viol et en cas de « situation sociale difficile de la mère » fut promulguée, mais le Tribunal Constitutionnel abrogea en 1996 la dernière disposition, comme étant contraire à la Constitution.

* Depuis, l’avortement n’est autorisé que dans les trois premiers cas, mais les obstructions du corps médical sont telles que le nombre d’avortements légaux pratiqués est ridiculement bas. La Fédération pour le Planning Familial souligne que la majorité des avortements légaux sont refusés et donc pratiqués dans l’illégalité. Selon cette association, il y entre 80 000 et 200 000 avortements illégaux en Pologne pratiqués par des médecins dans des cabinets privés pour des sommes allant de 2000 à 4000 Zlotys (500-1000 Euros).

  • http://bi.gazeta.pl/im/1/7955/z7955281X.jpg

Dans un article de ce jour, et selon l'ancien ministre de la santé Marek Balicki (homme politique de gauche), il y aurait de plus en plus de femme qui vont avorter dans les pays voisins: Allemagne, République Tchèque, Slovaquie ...

Demain Marek Balicki rencontrera la Fédération pour les femmes et des représentants du planning familial polonais pour discuter de "ce tourisme de l'avortement". Il a déclaré à la radio TOK FM qu'ils vont parler de ce que sont les effets d'une loi très restrictive sur la planification familiale, la protection du fœtus humain et les conditions de licéité de l'avortement. Il juge que la loi est mauvaise, parce que l'action souterraine favorise l'avortement dans des conditions désastreuses. - Il est vrai que selon les chiffres il y a moins d'avortements a-t-il déclaré ajoutant il s'agit d'une humiliation, et une menace pour la santé des femmes.

Outre les complications que peuvent poser certains de ces actes illégaux (le médecin risque 3 ans de prison), il s’avère que l’interdiction de l’avortement est une façon facile de privatiser l’accès aux soins, un des objectifs majeurs des politiques ultralibérales. Car ce sont les mêmes médecins qui pratiquaient avant 1993 des avortements gratuits et légaux qui effectuent les mêmes actes devenus illégaux pour des sommes extrêmement élevées. C’est le montant de cette somme qui détermine aujourd’hui l’accès des femmes polonaises à l’avortement. Une femme aisée peut payer cette somme et ne pas ressentir l’injustice de la loi criminalisant l’acte médical, mais une femme issue des classes défavorisée ou de la campagne n’a comme choix que les avortements sauvages pratiqués par les non-spécialistes avec tous les risques que cela comporte pour sa vie et sa santé, l’endettement ou l’infanticide, sans parler que l’accès à un avortement médical illégal peut être impossible dans certaines régions du fait de l’inaccessibilité des services de soins.

La Fédération pour les femmes et le Planning familial estiment que le nombre de polonaises qui "voyagent"  est d'environ 30 à 40000 par an, a déclaré Marek Balicki. De plus, selon lui il est difficile de compter précisément, parce que heureusement, dans ces cliniques, on ne pose de questions sur la nationalité. La seule chose qui est important pour les polonaises, c'est que contrairement aux citoyens de ces pays elle doivent payer pour le traitement - a-t- il expliqué.

L'article (pl.)

La fédération pour les femmes et le planning familial (pl)

article de France24 sur la campagne anti-avortement


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