Magnus

de Sylvie Germain
Roman - 275 pages
Editions Albin Michel - septembre 2005
Editions poche Folio - juin 2007
Prix Goncourt des lycéens - 2005

Franz-Georg est un enfant discret, à l'écoute, attentif à cette histoire de famille que sa mère lui expose. Mais c'est aussi un enfant sans mémoire, ayant oublié les cinq premières années de sa vie. De ce qu'il apprend, il lui faut demêler le vrai du faux concernant son passé, il lui faut admettre que son prénom n'est peut-être pas celui-là, que son ourson en peluche provient peut-être d'une autre famille que celle qui l'élève actuellement. Il lui faut admettre aussi que son père est un personnage actif dans l'univers nazi des années 40. Il lui faut vivre avec et tout faire pour renaître autrement.

Magnus, c'est un roman sur la mémoire, sur une vie de tâtonnements à la recherche du passé, et un présent aux accents souvent tragiques. Le personnage principal à l'identité très floue est peu matérialisé, sa voix est presque absente, seuls ses ressentis, ses douleurs, ses souvenirs nous le font imaginer. Au cours de sa vie, il va croiser différents personnages qui le marqueront, qui le guideront ou le dérouteront.

Extrait :
"May a choisi le vent, le vide pour tombeau, et ce vide se creuse autour de Magnus, le présent s'abîme dans le gouffre du ciel d'un blanc bleuté, lisse à pleurer. Debout dans la nacelle qui vogue au ralenti, Magnus a l'impression d'être un lourd oiseau enlisé dans les airs, qui ne sait d'où il vient, ni surtout où il va."

Si le style littéraire est singulier (chapîtres nommés 'fragments' pour un roman entrecoupé de pauses philosophiques, poétiques ou bibliques), si le livre est empreint d'une grande poésie, qu'il laisse une place importante aux sensations, aux rêves, aux pensées, Magnus ne m'a pas séduite, cette lecture m'a laissée perplexe, peu enthousiaste de retrouver l'auteure dans un autre roman...
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