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Camarade Antho

Publié le 23 décembre 2007 par Hugo Jolly

Comme promis, c’est le temps des fêtes et voici un conte de noël qui met en scène des choses pas mal d’actualité comme les mercenaires de Blackwater ou le réchauffement climatique. Nous tenons à remercier notre camarade Étienne Hallé pour la rédaction de cette histoire. Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes ! L’équipe du Reactionism Watch.

UNE VRAIE HISTOIRE DE PÈRE NOËL 

Depuis maintenant plus de six heures que Godefroy marchait d’un pas lent au travers de la tempête. Après avoir ressenti la morsure du froid sur ses doigts et son visage, il commençait maintenant à sentir ses extrémités s’engourdir. Où était-il? Avait-il parcouru plusieurs kilomètres depuis que sa motoneige était tombée en panne sèche? Il se damnait de ne pas avoir écouté les conseils d’Armstrong, le responsable de l’expédition internationale de recherche sur la fonte de la calotte polaire. Plutôt que d’être resté tranquillement bien au chaud dans leurs installations avec leur relatif confort, il avait décidé en cette avant-veille de Noël de partir à la recherche de l’équipe de prélèvement de carottes glacières, avec laquelle ils avaient perdu tout contact depuis plusieurs heures. « La tempête qui va bientôt se lever pourrait bien être fatal pour eux, il fait que j’y aille! » avait-il lancé avant d’enfourcher une motoneige munie d’un traîneau. Il se trouvait maintenant vraiment ridicule de ne pas avoir fait le plein avant de partir. La moitié du réservoir aurait dû suffire, n’eut été de cette damnée tempête qui s’était levé après seulement quelques kilomètres de parcourus. Les rafales de neige dans la pénombre de la perpétuelle nuit de l’hiver nordique; la panne; la marche; l’espoir; le désespoir… à chaque pas l’engourdissement minait peu à peu sa volonté de vivre. Il songea à ses proches; à Cassandra de l’équipe vers laquelle il s’était lancé si négligemment à la recherche, puis – alors qu’il était sur le point de tout abandonner – il vit une lueur aux travers de ses cils enneigés, une lueur diffuse qui embrumait sa vue au-delà des flocons de neige. 

Il se traîna péniblement vers elle, se disant que cette lumière était synonyme de présence humaine. Peu à peu, pas à pas, la forme d’une vieille bicoque se dessina devant lui, lui livrant un ultime espoir. « Mais que fait une cabane ici en plein Pôle Nord? Peu importe pourvu que je m’en sorte… » Pensa-t-il en respirant une vague odeur de feu de bois au travers de la poudrerie. Il s’approcha de la petite maison et constata qu’elle plutôt délabrée; ses vitres recouvertes de givre l’empêchaient de voir clairement à l’intérieur où seule la vision d’une lueur dansante lui indiquait qu’elle était habitée. Il frappa à la vieille porte de bois une première fois sans réponse. Il frappa à nouveau, puis il entendit une vieille voix rauque, qui semblait sortir d’une bouche édentée, dire sur un ton impatient : « Foutez-moi le camp d’ici bande d’abrutis; chiens puants dévoreurs de vidanges; vous avez ce que vous voulez, alors dégagez de ma propriété avant que je vous fasse goûter aux fruits de mon tromblon1! ». Au point où il était rendu, Godefroy était prêt à prendre le risque de recevoir une volée de plombs. Toutefois, avant de frapper à nouveau, il ne resta pas devant la porte et s’exécuta à l’aide de sa main gauche maintenant insensible. Poum! Une détonation se fit entendre et une décharge de tromblon transperça la porte la faisant craquer en deux avant de se briser définitivement en s’écrasant au sol. « Foutez-moi le camp sales mercenaires merdeux; j’en ai assez de vous! Ha! C’est terminé, comprenez-vous? Ha! C’est fini!!! ». Notre jeune désoeuvré pensa : « Heureusement que je ne suis pas resté devant cette damnée porte… mais qui est ce fou? ». « Ha! Ha! Attendez un peu, vous ne perdez rien pour attendre! » dit la voix du vieil homme qui s’affairait à recharger son fusil.  

Godefroy décida de tenter quelque chose :

  • Excusez-moi, mais je ne suis manifestement pas celui que vous croyez! Je ne suis qu’un environnementaliste perdu dans la tempête et je vais mourir de froid!
  • Alors foutez le camp! Vous n’avez rien à faire ici… Voyez ce que vous m’avez fait faire à ma porte… dit la voix d’un vieil homme qui s’approchait de l’embrassure de l’entrée par laquelle la neige pénétrait abondamment.

Godefroy eut devant ses yeux la vision d’un vieil homme barbu en combinaisons une pièce crasseuses qui pointait sur son visage un vieux fusil dont l’embouchure du canon était en forme de trompette. Ses cheveux hirsutes étaient gris et sales et son odeur se mélangeait avec celle de la vieille maison; mélange de moisi, de crasse et de fumée de poudre noire. Son nez était rouge, gonflé et quelque peu difforme; il ressemblait à celui d’un vieil ivrogne. Ses yeux globuleux, d’un mélange de rouge sang et de jaune, exprimaient bien son désarroi sous ses sourcils broussailleux. Et sa bouche… était sans dents cachée derrière une grande barbe blanche jaunie par la fumée du tabac.

  • Allez-vous en, ou bien la prochaine décharge sera la bonne et je ne serai plus le seul édenté de la place! Mourir de froid… soyez patient, le jour où des Clubs Med vont ouvrir au Pôle Nord n’est pas loin! Ha! Ça réchauffe, ça réchauffe… Patience!

Godefroy n’en pouvait plus; il était épuisé et ce vieux cinglé l’exaspérait au plus haut point. Il tenta de risquer le tout pour le tout et, réunissant ses dernières forces, il s’élança vers le vieil homme dont l’arme n’émit qu’un « clic » avant que notre déshérité ne lui enlève.

  • Merde, dit le vieillard, j’avais oublié que mon bon fusil n’est pas très fiable par temps humide. Pas pour rien qu’ils me l’ont laissé… Ha! Les abrutis; les chiens puants dévoreurs de vidanges… Godefroy le coupa.
  • Assez! hurla-t-il, je ne suis pas un de ceux dont vous parlez et j’ai simplement besoin de partager votre maison le temps que la tempête passe. Entrons, voulez-vous!

Le vieillard le regarda de ses yeux vitreux et acquiesça en lui faisant signe de pénétrer à l’intérieur.

II 

Les deux hommes pénétrèrent à l’intérieur, et notre vieillard barbu en combinaison une pièce, sans se soucier de son invité obligé, regarda pensivement quelques instants l’entrée par laquelle soufflait la poudrerie tout en se grattant les cheveux d’une main  et l’entrejambe de l’autre. Soudain, il regarda le buffet, qui était juste à côté du cadre de porte, puis observa l’ouverture, puis s’écria : « Ha! Aidez-moi à pousser le buffet à la place de la porte! » Godefroy s’exécuta lentement, épuisé par tous ces événements. Ensemble, ils poussèrent avec difficulté le meuble massif devant l’entrée.  

Godefroy, qui s’était assis devant le feu du foyer, sentait enfin ses membres revivre avec d’abord une sensation de picotement, puis d’élancement. Le vieillard, de son côté, buvait à même la bouteille un vin rouge Saint-Émilion 1986, ne disant mot, les yeux absents et la respiration sifflante. Après une dizaine de minutes de silence, il s’adressa à celui qui était son invité forcé:

  • Tu as été chanceux d’arriver jusqu’ici sans qu’ils ne te tuent! Du vin?
  • Merci, ça va aller… dit Godefroy en laissant transparaître malgré lui un certain dédain.
  • Prend-toi une bouteille, il y en a pour tous les goûts… le vieil homme lui pointa un cellier au fond de la pièce. J’ai des Bordeaux, des Cahors, des Bourgognes, que des grands crus, de toute façon, c’est tout ce qu’ils me donnent…Ha! les hyènes puantes, les putois merdeux…
  • Mais qui ils? De qui parlez-vous?
  • Les mercenaires de Blackwater qui surveillent le périmètre interdit! Ceux qui me tiennent prisonnier ici! Ha! En voilà des questions!

Godefroy n’en croyait pas ses oreilles : Blackwater au pôle nord qui tenaient un vieux fou prisonnier? Le pauvre devait être proie à des troubles mentaux… Le vieillard s’adressa à lui :

  • Vous croyez que je suis fou, n’est-ce pas? Vous vous dites que le vieux n’a plus toute sa tête… vous ne savez manifestement pas qui je suis!
  • Vous êtes qui, le Père Noël? lui lança Godefroy avec sarcasme, visiblement fatigué.
  • Exactement! répliqua le vieux.

Décidément, le vieux était vraiment maboul. Le Père Noël et quoi encore… Le jeune homme se dit alors en lui-même que tant qu’à être pris ici, il pourrait peut-être essayer de s’amuser un peu en attendant que la tempête ne passe. 

  • Ah oui, bien sûr! Comme je suis con de ne pas m’en être aperçu… Mais Père Noël, où donc avez-vous mis Mère Noël, vos lutins et vos rennes?
  • Ma femme? Pfff… partie avec Jim Morrison en 1971.
  • Quoi??? s’esclaffa Godefroy, le chanteur des Doors?
  • Absolument!
  • À bien y penser, Père Noël, je prendrais bien un peu de vin!

« Finalement, pensa-t-il, ce n’est pas si pire que ça. Je vais m’amuser un bon coup: de toute façon, je ne peux rien pour l’équipe de prélèvement. Ils devraient être en mesure de passer une nuit sous la tente dans la tempête. Et Cassandra… 

Le vieillard le fit sortir de ses pensées en lui tendant une bouteille Cahors 1998, puis s’assied. Il fouilla dans sa poche et en sortit un sac « ziplock » de taille « sandwich » contenant une substance verte ressemblant à du cannabis. « Non, pas possible, ce vieux fou va se rouler un joint! », pensa Godefroy. Après avoir collé trois papiers et roulé un joint grotesque en forme de trompette, il l’alluma et prit une longue bouffée qu’il conserva dans ses poumons plusieurs secondes, puis après avoir réprimé une toux, souffla lentement la fumée, l’air satisfait. 

  • Tiens, dit le vieillard en tendant le joint au jeune homme, c’est de la qualité, d’ailleurs tout ce qu’ils me donnent est de qualité…
  • Pourquoi pas, mon cher Père Noël! prenant la cigarette illicite entre ses doigts avant d’en tirer une bouffée qui enclencha une longue quinte de toux.

Godefroy n’en revenait pas, il était là dans une vieille cabane sans porte au Pôle Nord et ce, au beau milieu d’une tempête avec un vieux cinglé alcoolique et toxicomane qui se prenait pour le Père Noël : personne n’allait le croire. 

  • Printemps 1971, à Paris, elle a rencontré le jeune chanteur et a organisé sa « mort » avec le concours de la CIA. Après quoi ils sont partis sur l’île.
  • L’île?
  • Celle achetée par la CIA en 1960 pour ceux qui menaçaient le système. Ils y ont envoyé d’abord Marilyn Monroe en 1962, puis Le Kennedy en 1963…
  • Marilyn Monroe, une menace pour le système? dit le jeune homme en riant.
  • Bien sur que non, mais ils l’ont envoyé là pour que JFK accepte d’y aller. Comme ils avaient une liaison, il a accepté d’y aller en 1963.
  • Et les images de sa mort? dit Godefroy hilare.
  • Il avait des sosies pour certaines apparitions en public. Pensiez vous qu’il était assez fou pour s’exposer ainsi dans une voiture décapotable dans un État comme le Texas?
  • Et sa femme, elle ne s’en serait pas aperçue?
  • Ha! Des substances comme celle-ci peuvent altérer le jugement, mon cher! lança joyeusement le vieillard en lui tendant le joint. Tout ça pour dire que le président Nixon, qui avait engagé ma femme après l’avoir convaincu de me quitter lui a demandé de séduire Morrison afin qu’elle le convainc de venir avec elle sur l’île; ce qu’il a accepté. Bah, Jimmy Hendrix et Janis Joplin étaient déjà là, alors il s’est dit pourquoi pas! C’est pas mal des vacances tout-inclus à vie! Ha! En plus, Mère Noël avec lui… Cette femme connaissait bien des façon de procurer du plaisir à son homme… termina-t-il en laissant transparaître un brin de nostalgie dans sa voix.

« Fou à lier, le vieux » pensa Godefroy. Mais la substance fumée aidant, il avait tout de même envie de savoir le reste de l’histoire.

  • Continuez, je vous écoute!
  • Voilà pour mon ex. Mes lutins ont été envoyé d’abord au Mexique, dans une usine de jouets, puis ensuite en Chine…
  • Votre traîneau et vos rennes?
  • Dans un laboratoire, dans leur base secrète à quelque kilomètre d’ici. Ça fait plus de quarante ans qu’ils font des expériences sur eux afin de découvrir le gène qui les fait voler pour l’implanter aux humains pour en faire des super soldats!
  • Et vous, que faites-vous ici?
  • En 1969, l’année où ma femme m’a quittée, les pressions des magasins à grandes surfaces états-uniens sur le gouvernement ont finalement eu du succès. Ce que je veux dire, c’est que ça faisait plusieurs années qu’ils se plaignaient de ce qu’ils appelaient une « concurrence déloyale » de ma part. Je donnais de cadeaux à tous les enfants du monde gratuitement! Alors bien entendu c’était contre les principes du libéralisme. Les lobbys des grands magasins ont réussi à convaincre - avec l’aide d’économistes à leur solde - le gouvernement que s’il ne faisait pas cesser mes activités, une terrible crise économique - pire encore que celle qui a suivi le crash de 1929 - allait survenir. Nixon est donc arrivé ici en hélicoptère et m’a offert d’aller sur l’île, ce que j’ai bien entendu refusé! Toutefois, ma femme – qui en avait assez de passer ses journées à tricoter et qui trouvait que je déclinait un peu, un tant soit peu faut bien le dire, disons… au lit – décida de repartir avec lui, m’abandonnant ici. Je dois préciser, mon garçon, que Mère Noël ne se satisfaisait pas d’une fois ou deux par jour! Non, non! Un fois, deux fois, trois fois à la limite ça me va, mais cinq ou six, alors là! Sans compter tout ce qu’elle me faisait faire. Imaginez, une fois elle m’a même…
  • Ça va pour les détails, je comprends… dit Godefroy en riant.
  • Alors voilà! Depuis ce temps, je suis prisonnier ici, surveillé par un groupe de mercenaires. D’ailleurs, ils devraient venir m’approvisionner demain, et figurez-vous que je les attends de pied ferme, cette fois… Bon ça suffit pour ce soir : allez vous coucher, jeune homme. Prenez la chambre de mon épouse; c’est celle de droite, en haut de l’échelle.

Godefroy, grimpa jusqu’en haut  et entra dans la chambre que son hôte lui avait indiqué. La pièce était exiguë et ses murs étaient parsemés de photos de Jim Morrison et d’accessoires fétichiste et sado-masoscistes. Avant de se laisser tomber dans le lit qui aurait appartenu à Mère Noël, il enleva le fouet et les menottes qui y étaient posés puis sombra dans un sommeil profond. 
 

III 

Une odeur d’œufs et de poisson le réveilla. Non, il n’avait pas rêvé. Tout cela était bien vrai : la motoneige; la panne; la marche dans la tempête; la cabane; le vieux fou. Le vieux fou! C’était incroyable, il était dans une cabane au beau milieu du Pôle Nord chez un cinglé qui se prenait pour le Père Noël. La tempête avait cessé. Il eut l’impression que la chambre lui semblait plus propre que la veille. « Il faut que je parte d’ici au plus tôt et que je retrouve l’équipe » se dit-il. Il sortit de la chambre et remarqua, sur le mur près de l’échelle, un cadre avec la photo de son hôte habillé en Père Noël. Il remarqua au bas du cadrage une plaque munie du marteau et de la faucille – emblème du mouvement communiste – et l’inscription « Père-Noël, premier secrétaire du Parti communiste du Pôle Nord ». Perplexe, il descendit l’échelle et eut toute une surprise : tout était maintenant si propre! La pièce était bien rangée et même qu’une nouvelle porte était en place. Le vieil homme, rajeuni de plusieurs années n’avait plus les allures d’un ivrogne, mais ressemblait vraiment au Père Noël : il était maintenant vêtu de rouge et avait manifestement prit un bain. Il s’adressa à lui :

  • Venez, cher ami, que je vous serve des œufs au caviar!

Godefroy s’assied à table.

  • Mais comment avez-vous fait pour changer à ce point l’allure de la maison?
  • J’ai fait un peu de ménage cette nuit…
  • Ah, oui… Godefroy avait quelque peu de difficulté à comprendre. Vous mangez des œufs au caviar?
  • Oui, dans le pays où j’ai habité si longtemps, nous mangeons du caviar et comme je vous l’ai dit hier, Blackwater ne me donnent que de la qualité!
  • Vous êtes Russe?
  • Pas tout à fait. Mais réfléchissez un peu, voyons! Je suis le Père Noël…

« Bon, pensa Godefroy, il recommence à divaguer… »

  • …et vous savez que le Père Noël, ou Santa Claus s’appelait auparavant Saint Nicolas, et que Saint Nicolas a habité longtemps la Russie. En fait, j’y ai habité à partir d’après ma mort à Constantinople en 343, jusqu’en 1929; année ou Staline m’a exilé en Sibérie. Toutefois, il a bien pris soin de garder le père fouettard comme conseiller du GPU… Imaginez! Un saint, membre du Parti communiste d’Union soviétique! Ha! et bolchévik-léniniste en plus, Ha! ça c’en était trop pour Joseph… Alors je me suis évadé du goulag et me suis rendu au Pôle Nord, zone internationale, là ou Staline ne penserait pas me retrouver. J’ai changé de nom et voilà!
  • C’est donc ça le cadre avec l’inscription de « premier secrétaire du parti communiste du Pôle Nord »… dit Godefroy semblant quelque peu découragé.
  • Mais oui! Pourquoi m’habillerai-je en rouge si je n’étais pas communiste, jeune homme? Comme je suis le seul citoyen du Pôle Nord, je me suis élu chef du PCPN, le parti au gouvernement. Mais le Pôle Nord est sous occupation illégitime depuis 1969, depuis qu’ils ont mis leur base secrète et qu’ils me tiennent prisonnier ici. Mais c’est terminé! Nous allons changer tout ça!
  • Qui ça vous?
  • Nous! Vous et moi! Ha! Des œufs? dit le vieil homme en lui présentant un poêlon impeccablement propre.
  • Oui, oui … dit Godefroy un peu troublé, mais…
  • Merci d’avoir accepté de m’aider à mettre en pièce ces foutus mercenaires!
  • Euh, non, j’ai dit oui pour les œufs, mais…
  • Vous allez m’aider à récupérer mon traîneau et mes rennes et je vous aide à libérer vos amis!
  • Comment, libérer mes amis??!
  • Ah oui, vous l’ignorez… Vos amis que vous recherchez se sont aventurés sur le territoire interdit et se sont fait prendre par les mercenaires.
  • Comment pouvez-vous savoir ça? Vous n’avez aucun moyen de communication…
  • Mais vous devenez agaçant à la fin! Combien de fois vais-je devoir vous le répéter? JE-SUIS-LE-PÈRE-NO-ËL!!! Ha!

Un bruit de motoneige qui s’approchait se fit entendre. 

  • Ha! Les voilà!
  • Ça doit être les secours de l’expédition! dit Godefroy en se levant de table.
  • Prenez l’échelle et retournez en haut, si vous voulez vivre! Allez!

Au même moment, au travers de la fenêtre, la vision de deux homme descendant d’une motoneige vêtu d’une tenue militaire hivernale, M-16 en bandoulière, le décida d’obtempérer. Rapidement, il monta dans l’échelle qui menait à l’étage supérieure.  

  • Ouvre, vieux schnock! on vient te porter ta bouffe et ta merde pour le mois! dit le premier en frappant à la porte.

Poum! Le tromblon du vieil homme pulvérisa la porte, de même que l’homme en arme qui était derrière. Son compagnon se jeta au sol, armant son fusil d’assaut derrière son compagnon qui gisait dans la neige la poitrine ensanglantée. Il tira quelques coups de feu à l’aveuglette dans l’embrasure de la porte. Soudain, un bâton de dynamite allumé lancé de la maison fut la dernière image qu’il vit. Boum! Toutes les vitres de la maison volèrent en éclat et seul un cratère noir et rouge, d’où s’échappait de la fumée, venait contraster avec le blanc de la neige. Godefroy descendit, constatant avec effroi le drame qui s’était déroulé devant lui :

  • Merde! Vous êtes fou? Vous avez tué ces hommes; probablement des policiers ou des militaires!
  • Des mercenaires! Ha! Regarde, ici.

Le vieil homme prit un morceau déchiqueté d’uniforme et lui montra un badge à l’effigie de Blackwater.

  • Tu vois? Prend-toi une arme et suis-moi!
  • Mais elles sont maintenant en mille miettes avec la dynamite!
  • Non, regarde!

Godefroy n’y comprenait plus rien : il était certain d’avoir bien vu des pièces d’armes brisées éparpillés autour de l’onde de choc. Pourtant, le vieil homme lui pointait deux M-16 en parfaite condition et aucune arme démantibulée ne se trouvait sur le sol. Même que des étuis à chargeur étaient à côté d’elles, impeccables. « Allez, habillez-vous! Nous devons délivrer vos amis! » 

Étienne Hallé


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