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Lionel Jospin nous parle de l'antifascisme.

Publié le 29 août 2010 par Vindex @BloggActualite
Lionel Jospin nous parle de l'antifascisme.-Lionel Jospin-
Cette semaine, nous nous tournons vers une vidéo relativement courte (plus une intervention radiophonique, en fait, datant de l'émission "Répliques" du 29 septembre 2007 sur France Culture), dans laquelle Lionel Jospin parle de l'antifascisme.
Dans ce passage, Lionel Jospin parle de l'époque où le Parti Socialiste était au pouvoir, notamment durant les 14 ans de présidence Mitterrand, époque durant laquelle le Front National prend de l'ampleur sur la scène politique nationale. Contrairement à ce qui fut longtemps affirmé (et même qui l'est encore), voire orchestré par la montée de l'anti-racisme, Lionel Jospin est ici tout disposé à reconnaître que ce parti n'appartient à aucune espèce d'idéologie fasciste, si ce n'est par l'emprunt du symbole enflammé au parti néo-fasciste italien "Mouvement Social Italien".
En effet, à l'époque, il faut savoir que la montée de ce parti d'extrême-droite qui, à grand renfort de slogans populistes -convenons-en - est passé de 1,33% des suffrages exprimés aux législatives de 1973 à 14,88% aux présidentielles de 1988 (donc seulement 15 ans après), sans oublier les 35 élus à l'Assemblée nationale par les législatives [proportionnelles] de 1986, suscite une réaction tout aussi importante, par la création des associations anti-racistes (comme SOS Racisme en 1983), mais également le combat électoral parfois orchestré par Bernard Tapie, ou encore François Mitterrand lui-même.
Le jeu était alors simple : chaque camp trouve un intérêt électoral à ce que l'autre se développe médiatiquement (ce qui justifie les coups de pouce médiatiques de Mitterrand envers le Front National), et peu à peu le Front National, prenant de l'ampleur, la gauche se saisira de l'occasion pour le diaboliser (le fasciser pour ainsi dire) et renforcer sa position par de nouveaux thèmes électoraux, qui se caractérisent comme étant plus sociaux qu'économiques.
Ce théâtre électoral n'est pas entièrement révélé par Lionel Jospin (qui ne révèle que la partie émergée de l'iceberg, sans évoquer tout l'intérêt que possédait François Mitterrand dans cette situation politique), mais il est au moins une bonne chose que de reconnaître que la dénomination -si commune- de "Le Pen facho" (en référence au fascisme, mais abusivement utilisée pour dénoncer une idéologie xénophobe le plus souvent) est pour le moins inappropriée.
De plus, la campagne de dénonciation du FN (rapproché à tort et à travers à la "bête immonde") dont Mitterrand avait pris la tête suite à l'affaire Carpentras était, elle aussi, partie intégrante de cette stratégie anti-Le Pen, et elle aussi injustifiée, car étant le fait, non de militants FN, mais de néo-nazis et autre skinheads en dehors du mouvement nationaliste.
En bref, malgré le peu de modération dont peut se doter le Front National, Lionel Jospin souligne sans doute avec raison (et même avec une certaine honnêteté) que ce parti n'a jamais été une menace fasciste sérieuse, et que ce prétexte était davantage le jouet de la gauche (qui, par conséquent, grippera longtemps la droite par cette stratégie) qu'une réalité objective et politique.
Sources : wikipedia.org ; metapedia.org ;"Histoire secrète de la Droite, 1958-2008". Eric Branca, Arnaud Folch, éditions Plon.
Rémi Decombe.

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