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Optimisation, résilience et report de coûts

Publié le 08 juillet 2010 par Dedu

Le modèle économique de la quasi-totalité des entreprises est construit sur l’optimisation d’une chaine de production, qu’il s’agisse d’un produit manufacturé ou d’un service.

Cette optimisation prend en compte l’environnement "habituel" de l’entreprise et ses fluctuations moyennes. Mais, du fait de la concurrence acharnée et des habitudes de couverture assurantielle par les Etats, vis-à-vis de différents risques notamment naturels, elles ont "externalisé" la prise en compte de nombreux risques.
Cela s’observe à des multiples échelles. Ainsi, l’externalisation de la production de pièces détachées dans l’automobile ou l’aviation est souvent justifiée par une volonté d’externaliser le risque associé à l’évolution du coût de production (main d’oeuvre ou matière première). Dans le domaine de l’agriculture, c’est la dépendance à la météo qui se trouve externalisé vers les Etats, pour des évènements de "faible" fréquence, même sans qu’ils soient extraordinaires.

Ces externalisations engendrent, quoique que puissent en dire certains, une augmentation de la vulnérabilité des activités économiques concernées.
Il est évident que ce principe a un avantage : en fonctionnement courant, les bénéfices de l’activité économique sont améliorés puisque les coûts de couverture du risque n’ont pas été intégrés. D’ailleurs, en cas de survenance du risque, ce coût est généralement supporté par d’autres acteurs (les sous-traitants, les contribuables via les états ...). Cela est simplement pas très moral, mais très rentable économiquement.

Cependant, cela pose diverses difficultés :

  • Lorsque les défaillances sont rares, le système économique et la solidarité apportée via les états peuvent amortir les effets et permettre aux acteurs économiques de rebondir, sans impact majeur sur l’économie générale. Or la situation actuelle, a fortement réduit le volume des richesses "libres et disponibles". Toute défaillance a donc un impact important, soit par disparition de l’activité, soit par le coût supporté par les contribuables pour l’éviter. La crise financière illustre parfaitement ce phénomène ;
  • L’hyper-financiarisation de notre économie ne favorise pas (au contraire) le retour à un "ancien" modèle, plus résilient. Cela fragilise d’autant notre tissu économique, car force est de constater que les évènements hors norme (climatiques ou autres) se multiplient. Et le système assurantiel ne peut répondre à ce besoin car il ne peut pas couvrir un risque qu’il ne sait pas évaluer.

Ainsi, dans une recherche de rentabilité économique toujours accrue, le système économique a généré une perte globale de résilience du système, principalement basé sur un report des coûts qui pèse actuellement de plus en plus sur les contribuables des pays "riches".
Cette situation ne pourra pas perdurer très longtemps ...


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