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Emma ou « comment on fait les bébés… ? »  Episode 3

Publié le 02 septembre 2010 par Mamandouceur

Emma ou « comment on fait les bébés… ? »  Episode 3

Acte III

Scène 1

9 mois pour toi, 8 mois pour nous

Emma ou « comment on fait les bébés… ? »  Episode 3
Apprendre qu’on en enceinte quand on l’est d’un mois, ça n’en laisse finalement que 8 pour se préparer à accueillir cette nouvelle petite vie que l’on porte.

C’est 8 mois pour faire grandir une idée de paternité dans la tête d’un papa qui dit que non, il ne veut rien avoir à faire avec un bébé… un papa qui dit aussi que non, il ne voudra même plus avoir à faire avec la maman… puis qui finalement comprend une décision qu’il désapprouve néanmoins, et qui ne s’enfuit pas en courant malgré ses mots et ses attitudes parfois durs, qui reste, plus ou moins près, plus ou moins là… et qui ne ferme pas la porte de façon définitive.

C’est 8 mois de ténacité et de patience pour faire en sorte qu’une enfant ne grandisse pas sans papa, 8 mois d’amour pour une maman qui ne perd pas espoir que l’amour d’un enfant soit plus fort que la peur d’être père.

Je dois dire que j’aborde cette grossesse miraculeuse avec pas mal d’inquiétudes. 10 ans de maladie ont rendu mon utérus fragile, et, physiologiquement, je ne sais pas comment je vais vivre cet évènement, je ne sais pas si mon corps tiendra le coup et pourra porter cette petite vie jusqu’à un terme suffisant pour qu’elle soit viable. Je m’attends plus ou moins à une fausse couche, comme 12 ans plus tôt, ou à une naissance prématurée. Malgré ça, je dois dire qu’émotionnellement je me lance dans l’aventure sans aucune réserve, quitte à me ramasser plus fort encore si jamais ça se passe mal. Ce petit cœur que j’ai vu battre à l’écho résonne en moi comme une promesse, comme une revanche sur la vie, la maladie et sur toutes ces années passées à pleurer.

Bien entendu, je trouve très dur de devoir vivre ma maternité seule. Avoir attendu si longtemps d’être enceinte pour au final l’être seule, je trouve ça terriblement injuste. C’est comme si à chaque bonheur que la vie me donne, j’étais obligée d’en rendre un pour équilibrer les choses. On m’accorde un enfant biologique mais on me reprend son papa, comme si je n’avais pas assez de points pour bénéficier de la Carte Or du club qui me permettrait d’avoir accès à tous les avantages client. J’aurais aimé pouvoir partager les joies et les difficultés de la grossesse avec le père de mon enfant, j’aurais aimé être soutenue dans les moments difficiles mais là, ayant décidé de garder cet enfant seule, en désaccord avec lui, il m’est difficile de me plaindre… je n’ai qu’à assumer ma décision. Et au tout début, je me pense assez forte pour assumer complètement mes choix. L’euphorie me donne du courage et occulte les problèmes potentiels… j’en ai conscience, mais je ne pensais pas, à ce moment là, que ce serait si dur certains jours.

Je crois que ma porte de salut pendant ces mois, mon remonte moral, mon booster de courage, ce sont les fanzoniens*. Les mamans et le(s) papa(s) du post des naissances, les Follass’, les Lyonnaises, Gaëlle, Ginie, Jacquette et Laurent, Dorothée … j’en oublie, pardon… tous vous avez été un soutien précieux dans les moments de creux, de doute, de douleur, de peine. Je me suis sentie soutenue comme jamais. Jamais jugée pour mes choix, toujours encouragée et entourée. Vous êtes ma béquille quand je flanche, mes réponses quand je me questionne et vous êtes avant tout mes ami(e)s. Un petit mot de réconfort dans le post des bébés, des encouragements, de la compassion, des mp de soutien. Même si dans l’aventure j’ai perdu une des personnes les plus précieuses pour moi, une sœur, une amie que j’aimais profondément, je dois bien admettre que tout le soutien et toute l’amitié que vous m’avez témoignés durant ces mois m’ont permis de faire face à toute la souffrance que ça a engendré en moi… je ne saurai jamais vous remercier à la hauteur du bonheur que vous me faites.

*de la Fanzone, site internet du chanteur Calogero.

Les mois les plus difficiles moralement furent sans doute ceux du 1er trimestre, surtout janvier, et les 2 premiers du 2ème trimestre, surtout fin mars. A partir d’avril, je vais mieux. J’ai réussi à discuter avec papa après un très gros passage à vide et ça a considérablement amélioré mon état d’esprit et notre relation un peu chaotique parfois. J’ai réussi, non sans mal, à lui faire admettre que s’il ne s’était pas enfui comme il me l’avait dit au départ, c’est parce que je n’étais pas non plus n’importe qui dans sa vie, pas une simple « copine » comme il me le disait, parfois brutalement, depuis des mois. Savoir que l’on compte quand même dans la vie de l’autre, surtout quand on attend son enfant, c’est capital. Il dit qu’il est dur avec moi pour me protéger, pour m’éviter de trop espérer et de me ramasser encore plus quand je m’apercevrais que mes espoirs sont déçus… mais au lieu de me protéger, il m’enfonce dans le vide. Je sais où j’en suis avec mes espoirs, mes non espoirs, je sais où j’en suis dans la relation, et je n’ai pas envie ni besoin qu’il soit dur et blessant… surtout en ce moment. Je crois que le message est passé…

Les hormones pendant la grossesse exacerbent tout, les émotions, les choses banales, tout devient problème insurmontable ou joie intense. Tout est sujet à larmes, à catastrophe, ou au contraire à euphorie… et on passe d’un état à l’autre en moins d’une demie seconde certains jours. Le moindre grain de sable peut mettre une belle humeur d’optimiste plus bas que terre et donner envie à la pessimiste que nous devenons instantanément de rester au lit des jours à pleurer sur son sort… un seul petit grain de sable… alors imaginez quand on a à faire à un énorme caillou sur lequel on se casse les dents depuis des mois… malgré ça je ne lui en veux pas… folle que je suis ? Peut-être bien oui… mais je ne contrôle pas grand-chose à vrai dire, surtout pas ce qui se passe dans mon cœur… et si ma fille a la moindre chance d’avoir finalement un papa dans sa vie, je ne veux pas la gâcher. Pour elle, je dois tenir. Et je le fais pour moi aussi, parce que je ne peux pas faire autrement, que je ne peux pas tirer un trait et tout envoyer valser, « m’enfuir » avec mon bébé sans jamais le revoir… c’est au dessus de mes forces. Même si j’ai mal, souvent, et que je pleure, tout le temps, je n’arrive pas à me résoudre à briser mon lien avec lui. Je n’arrive pas à ne plus avoir d’espoir…

Physiquement, tout se passe plutôt bien. L’écho des 12 semaines me conforte dans l’idée que j’ai bien fait de garder bébé. Ce 24 décembre fut magique. RDV à 9 h 30 pour l’écho. Le gynécologue est en retard et ne me prend qu’à 10 h 30 ! Mon impatience monte au fur et à mesure que le temps passe, j’ai envie de voir mon bébé et je me demande ce qu’il fait… en même temps que peut-il faire d’autre dans mon utérus que ce qu’on fait habituellement dans un utérus quand on a 12 semaines ? Ben… heu… je sais pas… on fait quoi dans un utérus habituellement ?

La découverte fut émouvante et je regrette infiniment d’être seule. Les échos sont des moments que j’aurais aimé partager avec papa. Tant pis, je sais que je partagerai par téléphone après, c’est mieux que rien, même si ce n’est pas tout à fait pareil.

J’ai donc le plaisir de voir ce petit bout de cul qui a enfin la forme d’un petit être humain. Des petits bras, des petites jambes, toujours ce petit cœur qui bat, mais une tête bien faite, une clarté nucale comme il faut, et tout ce qu’il faut pour un bébé en pleine forme, énergique, qui remue bien. Impossible encore de dire fille ou garçon, mais moi, je sens que c’est une fille.

Quel beau cadeau de Noël ces images, une belle « rencontre » en quelques sortes. Je n’irai pas jusqu’à dire une rencontre avec le petit Jésus mais le miracle de la vie prend tout son sens devant l’écran.

Je sens aussi que mon corps change, mon ventre prend de l’ampleur, et même si en cette fin décembre, je rentre encore dans mes vêtements normaux, ils sont plutôt serrés et il est probable que d’ici quelques jours je doive passer le cap des vêtements de grossesse ! J’en suis fière d’ailleurs ! Je vais ENFIN avoir MON ventre rond !!

Et effectivement, pour le réveillon du 1er de l’an, c’est avec des vêtements de grossesse tous neufs que je vais fièrement montrer mon bidon chez mes amis ! Il est encore petit, mais suffisant pour que tout le monde le remarque !! Oh la la, ce que j’ai pu attendre ce moment !! Je ne doutais pas une seconde que mon ventre se verrait très vite, et à 2 mois ½ seulement de grossesse, que mon entourage remarque que je suis enceinte est… jubilatoire !

Au fur et à mesure que le temps passe, je m’arrondis. J’ai la chance de porter mon enfant devant et non seulement je suis grosse rapidement (ce qui me vaudra de la part de Zikette un merveilleux « t’es sûre que tu n’attends pas des doublés ?? » en févier à la Cigale !!) mais en plus, cerise sur le gâteau, je sens bébé bouger très très rapidement. Dès la 1ère semaine de janvier, je sens ses petits mouvements, comme des petites bulles, des petits sauts de puce dans une piscine chauffée, et qui me ravissent.

Je crois que le rendez-vous que j’attends le plus est l’échographie des 22 semaines. C’est celle où l’on voit le mieux son bébé, si on a de la chance on aura de belles photos, on verra son joli minois de profil, ses petits pieds, ses petites mains et son sexe.

RDV est pris pour le 29 février. Ça ne fera pas tout à fait 22 semaines mais ce n’est pas très grave. Je suis d’autant plus impatiente qu’en début de mois, suite à de fortes douleurs, je suis allée aux urgences gynécologiques de ma maternité et l’interne qui m’examine et me fait l’écho de contrôle me dit que pour lui j’attends un petit garçon ! 2 semaines avant, à la visite de fin janvier, mon gynécologue, qui a accepté de me faire une écho de plus, me dit que pour lui, c’est une fille à 70 % !! Les 30 % restant étaient comblés par ma certitude d’attendre une fille mais j’avoue que là, c’est un peu le bordel dans ma tête… alors je suis vraiment pressée de lever le voile !! Adam ou Emma ? Pour moi ça ne peut être qu’Emma… mais si mon instinct se trompait ?

J’aurais aimé que papa soit là pour cette écho, car j’ai aussi un peu de stress. Normal, une écho est aussi un examen médical qui peut révéler des problèmes, on n’est jamais à l’abri. Mais il travaille (en tous cas il fait semblant, parce qu’il ne fout jamais rien au bureau !!). « Sinon je serais sans doute venu » me dit-il. Ça me réconforte de l’entendre. C’est au moins ça et c’est déjà un premier pas vers ce petit bébé.

L’impatience de savoir, de voir, de rencontrer mon enfant en images est difficilement contenue dans la salle d’attente. La sage-femme a une demie-heure de retard… qui me semble un siècle !

Je rentre enfin dans la salle d’écho et après les questions d’usage (âge, c’est votre premier bébé ? etc) je m’allonge sur la table et c’est parti pour une heure de visite guidée dans mon utérus. Il y a un écran supplémentaire sur le mur, en hauteur, pour que les futures mamans ne loupent rien de la découverte.

Première question que je pose : c’est une fille hein ? Dites moi que c’est une fille. Petit tour rapide sur la partie qui suscite mon impatience et… OUI c’est une fille ! Vous êtes sûre ? Pas de doute possible ! Mon cœur palpite de joie ! C’est Emma, j’en étais sûre ! Le reste de l’examen se passe bien, le stress s’envole au fur et à mesure qu’on me rassure sur l’état de développement et de santé de ma petite fille. Je vois le profil de son visage, elle est merveilleuse ! Je la trouve déjà si belle ! Elle a un petit nez en trompette, comme son père. Les petits pieds, les petites mains, les petites jambes, le ventre, le petit cœur qui bat… tout est passé à la loupe, difficilement d’ailleurs, mademoiselle est tonique et il n’est pas facile pour la sage-femme de prendre les mesures nécessaires tant elle gigote ! Je suis en train de faire une chieuse me dis-je !! Du coup, l’écho dure une bonne heure, et moi je voudrais qu’elle ne s’arrête jamais, je voudrais pouvoir voir ma petite fille pendant des heures encore.

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Je ressors de là avec une joie et une énergie que rien ne pourra altérer pour au moins plusieurs jours ! J’ai hâte d’être à ce soir pour appeler son papa et lui dire que nous allons avoir une merveilleuse petite fille, en pleine forme et bien tonique.

J’ai hâte aussi de vous l’annoncer et d’aller écrire Emma en gros dans le post des bébés. Mais personne ne saura avant que son père sache, même si je dois attendre 3 jours pour le dire, je tiens absolument à ce qu’il soit le 1er à savoir ! Oui, je sais, c’est débile… c’est peut-être ma façon de l’impliquer plus ou moins dans ma grossesse…

Si jusqu’à présent tout s’est bien passé pour moi physiquement, mise à part quelques douleurs ligamentaires sans gravité, je dois dire que mars apporte son lot d’inquiétudes.

Vers le milieu du mois, on découvre que j’ai une pyélonéphrite et je dois être hospitalisée en urgence pour être mise sous perfusion d’antibiotique et de spasfon au plus vite… Evidemment, même si les symptômes avaient commencé à se manifester à Fécamp, c’est lors d’un séjour à Paris que cela s’est intensifié et a été découvert. J’ai donc visité les urgences gynécologiques de l’hôpital de Créteil ! Là, j’avoue, heureusement que Cédric était là. Il a été moins con que d’habitude sur ce coup là !!! Départ en ambulance mercredi soir, comique car on ne savait pas où on devait aller et je ne comprenais pas bien tout ce que le monsieur au fort accent disait… Grande joie quand même dans la panique, papa a pu assister à l’échographie de contrôle que l’interne m’a fait le 1er soir. Emma suçait son pouce et je crois qu’il l’a vraiment bien vue ! L’interne a été super gentil, comme je lui ai dit que papa n’avait encore jamais assisté à une échographie, il a fait les choses bien pour qu’il la voit au mieux et a bien pris son temps. Cédric étant encore dans le déni de paternité à ce moment là, il a faillit dire à l’interne qui était allé le chercher à ma demande dans la salle d’attente que ce n’était pas lui le père et qu’il n’y était pour rien ! S’il n’était pas venu, je crois que je l’aurais claqué ! Pendant qu’il regardait sa fille à la télé, mine de rien, son émotion était palpable. Il me tenait la main en même temps, pas seulement pour me rassurer de mon inquiétude, mais aussi sûrement par émotion de la voir elle, de la voir bouger, de la voir vivre… elle prenait sans doute un peu plus de sens pour lui. Retour à la maison tard, avec une ordonnance, et rassurée quand même.

Le lendemain, c’est une autre affaire… je dois retourner aux urgences pour être hospitalisée quelques jours. Mes résultats d’analyses étant revenus pas bons du tout, il me fallait rester… dire que j’étais venue à Paris pour faire une exposition de mes photos à l’OPUS pendant le concert de Mehdi ! Non seulement l’expo s’est faite sans moi (on avait juste eu le temps de faire l’accrochage l’après-midi avec Cédric, Ginie et Noémie (quasiment sur le point d’avoir Timéo) quand l’hôpital m’a rappelée pour que je revienne illico) mais en plus j’ai loupé un super concert. J’ai même loupé 2 concerts en fait. Le 1er soir, c’est au concert de Stanislas que j’aurais dû être ! Pardon Laurie de ne pas avoir pu tenir mes engagements de racheter ta place.

J’avoue que tout le long, le papa a été exemplaire. Il est allé décrocher l’expo le soir après le concert, est venu me tenir compagnie autant que possible à l’hôpital, a pris soin de moi après ma sortie… bref, j’ai été vraiment bichonnée. Et je vais vous dire une chose, ça fait un bien fou ! Bien entendu je me serais bien passé de cette pyélonéphrite, mais si j’avais dû être hospitalisée au Havre, finalement, j’aurais passé 3 ou 4 jours seule comme une nouille dans ma chambre, sans visite, sans lui, sans personne, seule à déprimer. Là au moins, j’ai eu LN qui a passé le samedi avec moi, j’ai eu Cédric tous les jours… ça aide pour se remettre d’aplomb. Mon amie Agnès m’a même fait envoyer un superbe bouquet de fleurs.

Je me sors finalement pas trop mal de cette mauvaise passe. Heureusement j’ai été soignée à temps, l’infection avait

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gagné le sang mais n’était pas assez avancée malgré tout pour avoir abîmé le rein et causé du tort à Emma. Je disais à papa le 1er soir, quand on attendait de savoir ce que j’avais, que si je devais la perdre cette petite fille, je ne m’

en remettrais jamais… la perte de Rose, ma 1ère petite fille, a été si dure, si révoltante, que perdre Emma aurait été un cauchemar de plus, un de ceux dont on ne se relève pas. Et là, je ne sais pas pourquoi, j’ai eu une furtive pensée (cachée, la honte !) pour Charles Ingalls qui, lui, avait la poisse avec les garçons… je me voyais, moi, avoir la poisse avec les filles… oui… je sais… je suis irrécupérable…

Vers la mi avril, on remet ça !

Nouvelle hospitalisation… je me demande si je vais pouvoir finir ma grossesse sereinement ou si je vais être embêtée comme ça sans arrêt jusqu’à la fin. Cette fois c’est au Havre, dans ma maternité, que je suis admise. C’est la 2ème semaine des vacances scolaires, et je viens de récupérer les enfants le matin même. Vers midi, douleurs très fortes dans le ventre, côté droit, sans que je n’ai fait quoi que ce soit. Etrange. Je prends du spasfon et du dafalgan, je fais manger les garçons et je vais me coucher pendant 2 h 30. Au réveil de sieste, toujours la même douleur forte… je décide de téléphoner à la maternité, par prudence et pour savoir ce que je dois faire. La sage femme me dit qu’il vaut mieux que je vienne. Je prends mes deux garçons sous le bras et nous voilà partis au Havre.

L’interne du service des urgences gynéco me fait une écho d’abord pour vérifier si je n’ai pas un décollement placentaire. Gros coup de stress pour moi du coup… même si je ne perds pas de sang, ça fait peur de vérifier ça !

Finalement il appellera la gynécologue titulaire de garde pour qu’elle fasse l’échographie car il n’est pas sûr de son diagnostique. Pendant ce temps les garçons m’attendaient dans le bureau à côté… et la pensée qu’ils pourraient bien dévaster le bureau parce que sans surveillance me traverse l’esprit…

Le seul bénéfice que j’ai pu retirer de tout ça fut que j’ai eu la possibilité de voir ma fille à l’échographie des tas de fois !!! Et ça, je ne m’en lasse pas ! Je suis si impatiente de la découvrir ! Chaque nouveau RDV avec elle, qu’il soit programmé ou non, est une vraie joie.

La gynécologue de garde qui vient est celle qui m’a opérée il y a 8 ans quand mon ovaire a explosé sous la pression d’un kyste gros comme un pamplemousse qui l’avait pris pour une chambre d’hôtel long séjour ! Un jour la chambre d’hôtel a pris feu ! C’est marrant que ce soit elle qui soit de garde justement ce jour là, tout comme elle l’était il y a 8 ans, environ à la même période de l’année puisque c’était en mars.

Elle me fait donc l’écho, baragouine avec l’interne et ils vont dans le bureau à côté sans rien me dire… je me rhabille, je les rejoins, et là… elle appelle la sage femme de la maternité pour demander s’il y a de la place en chambre o_O !

-Heu… madame, je ne peux pas rester moi, je suis avec mes enfants là… j’en fais quoi ?

-Ben oui, mais on pense que vous avez un calcul qui migre et comme la douleur est très forte, on va vous mettre sous spasfon et anti douleurs par perfusion et surveiller votre bébé…

-Heu… mince, c’est ennuyeux…

Me voilà partie pour un petit séjour de plus à l’hôtel de la sécurité sociale. Tssss ce n’est pas possible ça.

La galère commence pour savoir comment je vais gérer le problème Colin et Noah. J’appelle une amie du Havre… comme ce sont les vacances, ben elle est partie en famille… heu… je n’ai personne d’autre là sous la main… je fais quoi ? Si j’appelle le père des garçons, ça ne va pas être triste tiens ! Pourtant, je n’ai que cette solution.

J’appelle donc… je savais que ce n’était pas une idée lumineuse. Le flan commence… mais comment je vais faire, je travaille, et gnagnagna… et moi, comment je fais ??? Je les attache au radiateur de la chambre tout mon séjour pour pas qu’ils foutent le bordel ? Et puis ils ne mangent pas non plus, ils dorment par terre, ils me regardent souffrir ? Bref, il finit par venir les prendre, pas le choix de toutes façons…

Je suis restée 24 h, sous perf, et avec obligation de filtrer mes urines pour recueillir le calcul qui posait problème.

1ère constatation : qu’est ce qu’on peut faire souvent pipi en 24 h ! Hallucinant !

2ème constatation : je n’ai aucune habileté pour les jeux de filtrages et de transvasement ! Je devais faire pipi dans un récipient et verser dans un autre qui avait une compresse en guise de filtre, elastiquée sur l’ouverture ! Heu, je peux vous dire que j’ai renversé plus d’une fois par terre, et sur mes pieds, et que je me suis retrouvée plus d’une fois à 4 pattes dans le petit cabinet de toilette de la chambre en train d’essuyer le sol et mes pieds avec du papier essuie mains !!!! Non mais c’était vraiment pas pratique, et imaginez en plus que j’avais une espèce de chemise de nuit de l’hôpital très moche et ouverte derrière (donc les fesses à l’air dès que je faisais le moindre mouvement), et que j’avais en plus la main entravée par la perf que je devais trimballer avec moi tant bien que mal ! Et là je remercie le Saint Patron des femmes-enceintes-qui-ont-des-calculs-et-qui-doivent-filtrer-leur-pipi-à-l’hôpital de m’avoir permis de ne pas être en chambre double !!! Le pire dans tout ça, c’est que ce foutu calcul n’a pas daigné sortir pendant les exercices obligatoires de « je joue au pipi » ! C’était bien la peine tiens, de faire des efforts, de devoir se laver les pieds toutes les 2 heures dans le petit lavabo de la chambre, de devoir éponger le sol et prier avec ferveur pour ne pas en oublier une goutte par terre afin que personne ne se rende compte de rien… Bref, ce calcul a préféré sortir dans la cuvette des toilettes de Dédé pendant mon séjour à Lyon !!!!

Pour pouvoir sortir de l’hôpital et récupérer mes enfants, j’ai un peu menti au médecin en disant que je n’avais plus mal (pas bien !). Avec ma tête d’ange Sainte Innocente, il m’a crue ! Même pas besoin de faire mes yeux de cocker battu !

Voilà, ce furent les 2 seuls épisodes vraiment flippant de ma grossesse, ça et quand je me suis cassée la figure dans mes escaliers à 36 semaines ! Les boules ! Je me suis fait mal aux fesses ! Du coup j’ai filé à nouveau à la maternité pour un contrôle de bébé et tout allait bien, je m’en suis tirée avec un coude écorché, mal aux fesses et une peur bleue. Grosse comme j’étais, je me suis vue rouler jusqu’en bas des escaliers ! Mais non, je suis restée le cul sur la marche sans rouler plus bas ! Plus de peur que de mal.

A suivre…


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