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la carrière de Normandoux

Publié le 06 août 2010 par Lironjeremy
la carrière de Normandoux

Qu’on ait creusé la pierre et le sol sur quoi d’ordinaire on marche devait forcément éveiller quelques tréfonds du monde. Alors de pencher la tête un peu, l’œil à l’aplomb des parois si lisses qu’on les dirait coupées d’un geste alors même que le mot de carrière vous rappelle le labeur et l’usure des hommes, longuement, la poussière et le bruit. On ne sait du reste rien de son exploitation, ni quand celle-ci a cessé, si la pierre fut fameuse, promise à quelques monuments (on n’a pas cherché à se renseigner). Et plutôt que d’extraction on dirait forteresse ancienne, une sorte de tranchée serrée comme une nasse en laquelle qui est pris voit du ciel venir l’accablement. Un cauchemar de Vauban. Au centre, l’île qui fait bloc comme un morceau réservé entre deux vallées, évoque vaguement la fascinante étrangeté du tableau de Böcklin : on y verrait sans surprise une barque portant quelque antique silhouette, un passeur légendaire, une bête cornue. Ce serait dans l’ordre des choses. Au fond, une eau laiteuse comme si tout cela flottait sur un mystère opaque. Et là-dessus la forêt jusqu’au bord ajoutant à l’impression d’être au fin fond du monde, au plus près des légendes. Le front de roche se lève en strates régulières, le ciel entier bascule, croise l’image vertigineuse et polie d’un temple Inca. C’est incroyablement clame. On ne sait, du bruissement ténu que l’on surprend parfois, s’il faut en chercher la cause dans les cimes des arbres ou au profond de soi : le monde on le porte au dedans.
Dans ces profondeurs mystiques, ce lieu quelque part hors du monde, on surprendra tout l’été les rumeurs de quelque fête, les notes de musiques et les lueurs d’images projetées aux parois. On pourra s’inviter comme on se glisse dans une foule, se laisser envouter par le charme étrange du navire. On y projettera ses songes, certains l’ont déjà fait, en recevra en retour l’écho dressé. Certainement, un musicien vous dira dans ces lieux jouer autrement, un danseur danser autrement ; même les films qu’on y projette apparaissent différents. Les arts eux-mêmes se mélangent et cette année encore quelques plasticiens mêleront au festival leurs interventions visuelles. On pourra passer outre, tout est à se guise, ou s’y laisser perdre. Sûr qu’on en sortira différent (…)
Détails pratiques et renseignements sur la Carrière, c'est : ici.


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