Magazine Médias

No Ordinary Family : un Heroes à la sauce Disney

Publié le 03 septembre 2010 par Godsavemyscreen

no-ordinary-family1.1283456797.jpg

On en attendait assez peu de No Ordinary Family, la nouvelle série de Greg Berlanti (Eli Stone) et John Harmon Feldman (Big Shots). Le pilote, diffusé le 22 août dernier sur ABC, est malheureusement venu confirmer ce qui n’était encore qu’un pressentiment : No Ordinary Family est un Heroes revisité à la sauce Disney, et la présence de Michael Chiklis (The Shield) et de Julie Benz (Dexter) ne changera visiblement pas grand-chose à l’affaire.

Il faut dire que dès la lecture du pitch, ça sentait le déjà-vu à plein nez : les Powell, famille américaine lambda composée de papa (Jim), maman (Stephanie) et des deux enfants (Daphne et J.J), décident un jour de partir tous ensemble en voyage, afin de retrouver une complicité quelque peu dissolue dans les tracas quotidiens. Mais les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu, et leur avion s’écrase au beau milieu de l’Amazonie, les plongeant tous les quatre dans une eau étrangement fluorescente ; tous en réchappent miraculeusement, mais découvrent à leur retour qu’ils possèdent désormais des pouvoirs surnaturels : Jim est fort comme un bœuf et doté de réflexes extraordinaires, sa femme Stephanie est capable de parcourir 1,5 km en 6 secondes, Daphne devient télépathe et J.J acquiert une intelligence hors du commun. Impossible de ne pas penser à Heroes, dont la première saison avait eu le mérite de nous surprendre ; difficile également de ne pas faire le rapprochement avec le cru 2004 des studios Pixar, les Indestructibles, qui mettait en scène les aventures d’une famille de super-héros (et dont le père, Robert Parr / M. Indestructible, possédait précisément une force surhumaine). Si No Ordinary Family est une relecture de Heroes, c’est à la lumière des productions Disney qu’il convient de l’appréhender, tant le pilote déborde d’amour guimauve et de bons sentiments.

no-ordinary-family2.1283456812.jpg

Le titre indiquait clairement qu’il serait ici question de famille, mais les scénaristes ont jugé bon de charger la mule en ajoutant en voix-off les commentaires insipides de Jim sur sa femme et ses enfants, ainsi que des séquences face caméra du plus mauvais effet, plaquées de manière totalement artificielle – les dernières minutes du pilote nous en fourniront la laborieuse explication – sur un récit qui peine à trouver son rythme et sa cohérence. Revenus on ne sait comment d’un crash d’avion dont ils se soucient visiblement comme de leur première chemise, les Powell lassent dès les premières minutes, et même leurs super-pouvoirs ne parviennent guère à susciter un embryon d’intérêt : Jim, sous-fifre dans un petit commissariat, peine à trouver sa place de chef de famille – on nous fait suffisamment comprendre qu’il est difficilement supportable pour un homme de sa trempe, et finalement pour un homme tout court, d’occuper un poste très inférieur à celui de sa scientifique de femme – et se retrouve ni une ni deux doté d’une (très virile) force surhumaine ; Stephanie, scientifique brillante et mère très imparfaite puisque totalement surbookée, obtient soudain la capacité de travailler 80 heures par semaine tout en étant complètement dévouée à sa famille ; Daphne, adolescente pleine d’idéaux et d’illusions, va probablement gagner en maturité et en pragmatisme en entendant les pensées des gens qui l’entourent ; quant à son frère J.J, si largué à l’école que ses profs soupçonnent chez lui une obscure « déficience mentale », le voilà désormais à même de résoudre les plus difficiles équations… Chacun se voit donc doté d’un super-pouvoir en exacte adéquation avec ses besoins et ses attentes personnelles : outre qu’il manque cruellement d’originalité, l’angle choisi par les scénaristes risque vite d’épuiser ses maigres possibilités, tant on imagine déjà toutes les ficelles susceptibles d’être utilisées.

Et lorsque le pilote, au cours d’une ultime scène d’émotion et de partage familial, achève de basculer totalement dans le ridicule, c’est à la vitesse de Stephanie que je décide de quitter le navire. No Ordinary Family, ou l’art du naufrage on ne peut plus ordinaire…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Godsavemyscreen 2 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte