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2010, l'été meurtrier

Publié le 03 septembre 2010 par Philostrate

JeuxMaillotJaune1.jpg    "Les folles années 70", "Les délirantes années 90", "Les ébouriffantes années 2000"… : dans un paysage audiovisuel où l'année à peine terminée dispose de son "best of" en images, il est de bon ton de faire de l'audience en diffusant les vieilleries compilées des décennies passées. Un clin d'œil amusant ou démoralisant dans le retroviseur, où défilent des images souvent embellies par la patine du passé. Le sport n'échappe pas la règle et au jeu des comparaisons, le présent part souvent avec un handicap, car on ne l'a pas encore réécrit… Prenez notre été 2010 : c'est comme s'il s'acharnait à briser un à un nos souvenirs sportifs joyeux des années 80.

   D'un côté la bonne humeur rayonnante d'une équipe de France de football de nouveau sur le haut de la vague par la grâce d'une génération d'exception. Platini, Giresse, Tigana, Trésor, demi-finale mondiale de légende à Séville en 1982, premier trophée européen conquis à Paris en 1984… De l'autre, l'équipe de France paranoïaque de Raymond Domenech, triste comme cette année 2010, au point de finir la coupe du monde en Afrique du Sud boudant l'entraînement bouclée dans un autocar. Pas besoin d'en rajouter. Bonjour tristesse…

   Et que dire de la disparition de Laurent Fignon cette semaine ? Avec ses lunettes à la Lennon, ses cheveux blonds aussi raides que ses réparties et son insolence, il avait donné un sacré coup de jeune au peloton du début des années 80. Un fichu caractère, dans un autre registre que Bernard Hinault mais tout aussi coriace. Deux Tours de France, 1983, 1984, les maillots de Renault-Gitane et de Système U…Des tours encore flamboyants et sans oreillettes. Cet été, en l'entendant commenter la Grande Boucle comme consultant avec ses cordes vocales ravagées par la maladie, on se disait que le bonhomme avait sacrément du cran. Et qu'il avait trouvé dans cette proximité avec la course que lui offrait son rôle de commentateur la force de tenir tête au crabe sournois qui achevait de le dévorer. Pour lui, rien que pour lui, il aurait fallu que ce Tour 2010, pourtant chiche en panache, ne s'arrête jamais. Mais il s'est achevé, comme toujours, sur les Champs-Elysées et pour Fignon le compte à rebours s'est accéléré. 31 août fin de l'échappée. Ne reste que le souvenir des étés passés.


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