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Dette virtuelle, donc réformes de dupes

Publié le 06 septembre 2010 par Florian @punkonline

La France a un déficit public de 140 milliards d'euros. Le gouvernement s'engage dans des réformes antisociales pour tenter de combler la dette : privatisation, allongement de durée de cotisation des retraites, coupe budgétaire dans les services publics en supprimant des postes dans l'éducation nationale, la santé, etc.

Pourtant, il faut savoir que cet argent existe : "depuis 40 ans, la quantité de richesses produites annuellement a doublé. Même dans l'hypothèse où la croissance serait seulement de 1% en moyenne annuelle sur les 40 prochaines années, le PIB passerait de 2000 milliards d'euros en 2010 à 3000 milliards en 2050. Ces 1000 milliards de richesses supplémentaires donneront des marges de manoeuvre importantes pour le financement de la protection sociale." (Source).

Une politique pour riches

Dette virtuelle, donc réformes de dupes

Après un été politique mouvementé avec l'affaire Woerth révélant au grand jour le flirt entre certains industriels, journalistes et politiques et la ségrégation des Roms, la réforme des retraites va faire son grand retour et la journée du 7 septembre est attendu avec espoir par certains et j'espère avec un peu d'anxiété pour d'autres. L'allongement des retraites témoigne une fois de plus de l'unilatéralité des mesures gouvernementales. Comme toujours dans les mesures libérales, ce sont les salariés qui doivent faire un effort alors que les actionnaires récupèrent toujours plus d'argent : les bénéfices qui leur sont versés sont passés de 3,2% du PIB en 1982 à 8,5% en 2007 selon l'INSEE.

Dette virtuelle, donc réformes de dupes

Dans sa politique menée depuis qu'il est au pouvoir, les réformes du gouvernement n'ont profité qu'aux élites sans avoir le résultat qu'il nous avait promis. Par exemple, le bouclier fiscal qui aurait dû mettre un terme à l'exil fiscal n'a servi à rien puisque les redevables à l'Impot sur la Fortune quittent le navire France. Je rappel que se bouclier Fiscal plafonne jusqu'à 50% le taux d'imposition global des contribuables. Cette mesure profite principalement aux grandes richesses. Pour l'essentiel, les revenues considérées dans le bouclier proviennent : "des dividendes, plus-values et autres revenus du capital, qu'il soit mobilier (portefeuilles d'actions, parts de fonds communs de placement) ou immobilier (terres et immeubles). Il s'agit donc du produit du travail des autres." (Source).
« Le gouvernement moderne n'est qu'un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière » écrivaient K. Marx et F. Engels dans leur « Manifeste du parti communiste » et c'était en 1848.

La politique du double discours

On assiste aussi à des réformes de dupes. Des milliards d'euros ont été offerts aux banques pour les "sauver" et maintenant c'est aux citoyens de trinquer, alors que ces mêmes banques se sont refait une santé très rapidement. Le gouvernement français nous prépare au plan d'austérité que connait la Grèce aujourd'hui, en commençant par le "problème" des retraites. Nos ministres nous emmènent vers un plan similaire, mais plus en douceur. La faillite de la France viendra bientôt si les règles du jeu restent inchangées. Nos dirigeants préparent donc le terrain jusqu'à débattre des mots qualifiant les réformes actuelles ! Au lieu d'utiliser le terme rigueur, jugée trop négatifs, on nous parle de "rilance" un néologisme combinant rigueur et relance. Ils doivent faire profil bas après le début de présidence "bling bling" de notre cher Président et essayer d'enfoncer le suppositoire au français très délicatement. Ce jeu sémantique me fait penser aux bonbons les "têtes brulées". L'enrobage est doux et sucré, le coeur est amer.

Je comprends les mesures gouvernementales qui ont pour vocation de stabiliser le patrimoine des plus riche. En revanche, J'ai quelques difficultés à comprendre les actions du gouvernement. Celui-ci diminue les charges patronales pour que les entreprises créent de l'emploi, permettant ainsi l'embauche et donc l'augmentation de la croissance, facteur crucial dans une économie capitaliste. À côté, le gouvernement supprime des postes dans la fonction publique. Pourtant, le fonctionnaire consommera plus que le chômeur qui survit avec son allocation. Non seulement le gouvernement détériore le service public, mais il ne favorise pas l'économie. Dans cette histoire, seule la classe patronale en tire un bénéfice sur les plus modestes. Un bel exemple de double pensé comme l'écrivait Orwell dans 1984.

Nous prenons la même tangente que la Grèce, c'est certain. Notre "dette" augmente depuis des années. Mais outre la question de recherche de fonds pour effacer cette dette (pourquoi pas en prenant dans le faramineux budget de la Défense (32,15 Milliards en 2010) des questions peuvent se poser telles : un pays peut-il arrêter de payer sa dette ? Et surtout un pays peut-il faire faillite ?

Le gouvernement actuel nous mène dans une impasse sociale où les conditions de vie pour les plus démunis vont être encore plus difficiles. Le système "marche ou crève" (le libéralisme) va s'accentuer. Pour illustrer ce que vit le peuple français, Philippe Sollers utilise la parabole de la grenouille : "Si vous jetez une grenouille dans une casserole d?eau bouillante, la grenouille va sauter et renverser l?eau bouillante... Vous serez éclaboussés et atrocement brûlés. En revanche, si vous mettez la grenouille dans un bain-marie que vous chauffez peu à peu, à très petit feu, le moment où la grenouille sentira qu?il fait chaud, trop chaud, elle voudra sauter, mais n?en aura plus la force. C?est exactement ce qui s?applique désormais au peuple français."


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