Bon voyage dans la lumière!

Depuis plusieurs années, au Québec, les étés pluvieux apportent leur lot de forficules. Aussi connus sous le nom moins mignon de perce-oreilles. Et par été sec, c’est au festival des fourmis que nous somme conviés. Elles n’ont pas la cote de popularité. Tout comme les pesticides nocifs pour la santé.

Alors, comment exterminer ces intrus qui ne sont pas bienvenus… avec bonté?

Sur cette question, je me suis penchée. Avec compassion et… humour, vous aurez deviné. Ma méthode me fut d’abord inspirée par le fameux pouf dans la lumière dont je vous en ai déjà parlé. Puis, par un bref séjour à Cuba.

Mon amie globetrotteuse et moi avions grand besoin de repos. Quoi de mieux que deux semaines de rêve dans un tout inclus? Euh… Deux semaines qui incluent vraiment tout, y compris le cauchemar!

Quand je vais dans le sud, je prends soin de réserver une chambre à l’étage. Pour en avoir subi les aléas, j’appelle affectueusement le rez-de-chaussée, l’autoroute à bibites. En effet, ces charmantes bestioles aiment dormir dans nos draps, se blottir dans nos valises, jouer à la cachette dans nos chaussures.

Durant ce voyage mémorable, l’hôtel dut nous déménager de section. On nous offrit, en guise de dédommagement, une villa avec serviteur et bain tourbillon. Wow! Mon amie était tout pâmoison!

Attention! L’exaltation est un sport extrême qui annonce de graves déceptions.

Je ne m’emballais pas tant que ça, connaissant cette loi. C’est ce qui arriva dès notre premier soir dans la villa. Mon amie sortit danser. Je choisis d’aller me coucher. En entrant dans ma chambre, je constatai l’infraction. Sagement alignées, des fourmis déambulaient sur le plancher. D’autres insectes originaux décoraient les rideaux.

Finie la fête! Tout le monde dehors! Vous pardonnerez, je l’espère, ma forme cavalière de garantir mon sommeil. Ce soir-là, d’une main magnanime assistée d’un mouchoir, je leur indiquai ainsi la sortie : Je vous aime! Merci pour tout! Bon voyage dans la lumière!

La formule d’adieu est restée. Désormais, elle me permet de saluer une dernière fois avec amour forficules et fourmis avant leur pouf dans l’immensité infinie.

Que pensez-vous de mon rituel? Amoureux ou cruel? Péché mortel ou véniel?

Pour vous comme pour moi, je porte ce souhait. Qu’au moment du grand pouf, nous ayons tous près de nous une personne débordante d’amour et de courage pour nous souhaiter bon voyage…

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