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La vitesse

Publié le 07 septembre 2010 par Matthieu Dupont

S’il y a un réglage qu’il est nécessaire de bien maîtriser en photographie – avec l’ouverture de diaphragme et son incidence sur la profondeur de champ* – c’est sans nul doute la vitesse d’obturation. En fonction du réglage choisi, l’impact sur l’image varie du tout au tout.

Un peu de technique avant de commencer : la vitesse d’obturation correspond au laps de temps pendant lequel la lumière va imprimer la surface sensible (la pellicule en argentique ou le capteur pour le numérique). Concrètement, lorsque vous appuyez sur le déclencheur de votre reflex numérique, un miroir (servant pour la visée) se relève laissant passer la lumière venant de l’objectif, jusqu’à l’obturateur (ou rideau) qui s’ouvre puis se referme devant le capteur. C’est ce temps d’ouverture qu’il faut régler.

Ce réglage est d’autant plus important suivant le sujet à photographier. S’il est en mouvement ou non. Si le photographe l’est ou non. Exemple : en photographie de sport, on cherche la plupart du temps à figer le mouvement. Il faut donc un temps d’obturation (ou temps de pose) très rapide. Certains appareils peuvent déclencher en 1/8000ème de seconde. En général, on utilise des vitesses comprises entre 1/500ème et 1/2000ème de seconde. Si vous descendez sous ces valeurs, 1/125ème de s. par exemple, vous risquez d’avoir votre sujet flou, surtout si celui-ci se déplace très vite. Pour pouvoir utiliser des vitesses si élevées, il faut bien entendu beaucoup de lumière. Un match de foot sous un soleil généreux ne posera pas de problème, en revanche, un match de basket, dans une salle peu éclairée… bonjour le flou. Seule solution, monter la sensibilité (iso), et si ça ne suffit pas, mettre le flash. Celui si permet de figer un mouvement en utilisant des vitesses moyennement rapides.

Kayakiste sur la Fontaulière en Ardèche. Photo Matthieu Dupont

Nikon D70, AFD 80-200mm f2.8, 1/2500 s – f/5.6, iso 200.

Traversée de l'Ardèche lors du Raid nature du Pont d'Arc, édition 2007. Photo Matthieu Dupont

Nikon D200, AFS 17-35mm f/2.8, 1/640 s – f/5.6, iso 200.

Prenons l’exemple maintenant d’un temps de pose long. Vous souhaitez photographier un ciel étoilé, donner à l’eau d’une cascade un aspect laiteux, avoir du flou pour suggérer le mouvement… vous devez régler votre appareil en pose lente (en dessous du 1/15ème de seconde et jusqu’à plusieurs heures…). Le principal problème lié à ce réglage, est qu’il implique l’utilisation d’un trépied ou autre support pour maintenir fixe l’appareil pendant l’obturation. En effet, dès que vous descendez sous le 1/125ème de seconde vous vous exposez au risque de « flou de bougé ». Dans ce cas le flou est produit par le déplacement du photographe et non par celui du sujet. Un simple tremblement suffit. Bien sûr, le flou de bougé peut être l’effet recherché, et dans ce cas là pas besoin de trépied. A contrario de l’image de sport, la condition pour pouvoir utiliser une vitesse d’obturation lente, dépendra de la faible quantité de lumière.

Une cascade en noir et blanc. Exemple de l'utilisation d'une pose lente en photographie. Photo Matthieu Dupont

Nikon D200, AFS 17-35mm f/2.8, trépied Benbo, 28 secondes – f/22, iso 100.

Au fil de l'eau. Photo Matthieu Dupont

Nikon D200, AFS 17-35mm f/2.8, trépied Benbo, 1/2 seconde – f/22, iso 100.

Comment régler précisément la vitesse ? Deux solutions : se mettre en mode S (vous réglez la vitesse, et l’appareil choisi l’ouverture appropriée), ou bien en mode M (vous réglez la vitesse ET l’ouverture de diaphragme). La première solution est sans conteste la plus facile.

Il y aurait encore tellement de choses à dire sur l’intérêt de maîtriser ce facteur essentiel qu’est la vitesse, mais je pense que le mieux est de si essayer, de se l’apprivoiser, et de s’en servir pour sublimer vos images.

* La profondeur de champ ou zone de netteté varie en fonction du diaphragme. Plus l’ouverture est grande (f/2.8 , f/4) et moins la profondeur de champ est élevée. Au premier abord ça semble plutôt compliqué, et je vous propose d’y consacrer sur un prochain tutoriel.

Au pays des rêves. Photo Matthieu Dupont

Nikon D700, AFS 17-35mm f/2.8, trépied Benbo, 1/2 seconde – f/11, iso 200.


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