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32 000 manifestants à Lille et 75 000 dans le Nord-Pas-de-Calais

Publié le 08 septembre 2010 par Aurelinfo

_100908-manif-retraites-lefe.jpgHier soir, les syndicats affichaient le sourire. Comme ils l'espéraient, l'été n'a pas eu raison de la mobilisation, au contraire. Hier, quelque 75 000 manifestants ont battu le pavé dans la région contre 58 000 le 24 juin (chiffres des syndicats). À Lille, la police donnait 19 000 manifestants contre 10 500 la dernière fois. Quid de la réaction du gouvernement ?
Le top départ des derniers partants n'a pu être donné que deux heures après les premiers. Il y a eu du monde, hier, à Lille, pour la manifestation régionale contre le projet de réforme des retraites débattu depuis hier à l'Assemblée nationale. C'est en fait la plus grosse mobilisation depuis celle tous azimuts de janvier 2009 autour de la crise, pour le pouvoir d'achat... La police avait alors donné 24 000 manifestants. Elle en annonce 19 000 pour hier, contre 10 500 le 24 juin. Quant aux syndicats très satisfaits, ils avancent 32 000 participants contre 25 000 le 24 juin.
Secrétaire régionale de la CGT, Agnès Le Bot juge cette mobilisation « très positive. » Estimant : « Je ne vois pas comment un gouvernement peut être sourd alors que son projet de réforme a été légitimement battu. » Dans son panier d'arguments, aussi, la mobilisation dans les entreprises : « Quelque 160 appels à la grève dans le Nord, très suivis par exemple à Outinord à Saint-Amand-les-Eaux avec 70 % de grévistes, 90 % à Umicore Douai... » Dans le transport et notamment à la SNCF ou à Lesquin avec aucun vol au départ ou à l'arrivée, le mouvement a été plus suivi que la dernière fois (lire ci-contre).
Dans l'enseignement, le taux de participation à la grève dans le premier degré (maternelle et primaire) était estimé hier matin par le rectorat à 29,7 % (24,2 % le 24 juin) et dans les collèges, le taux se montait à 22,5 % (16,6 % en juin). Forte mobilisation donc, même si les lycées affichaient un taux plus resserré, à 17,7 %.
Enfin, les leaders syndicaux faisaient valoir les récents sondages d'où ressort que les Français contestent cette réforme. D'après l'IFOP, 70 % des Français considèrent les mesures proposées « pas justes ».

L'exemple du CPE
Sur le pavé lillois, cet aspect était largement évoqué. « Je fais aussi grève pour ma femme qui ne le peut pas parce qu'elle travaille dans le privé », indique par exemple Nicolas, avec un drapeau FO. Syndicat qui, hier, grossissait les rangs puisque c'est la première fois qu'il ralliait l'intersyndicale. Il pèse : dans la région, avec plus de 35 000 syndiqués, selon son leader pour le Nord, Lionel Meuris, il est au coude-à-coude avec la CFDT.
François, 47 ans, d'Arras, porte autour du cou une pancarte : « Métro, boulot, caveau ». « C'est la première fois que je manifeste. Car là, c'est aussi un ras-le-bol général contre Sarkozy qui joue avec les peurs des Français. Je suis contre le projet de réforme des retraites, mais je ne pense pas qu'ils le modifieront. » Beaucoup, ainsi, ne croyaient pas être entendus, mais ils tenaient à défiler. Agnès Le Bot s'en défend : « Le CPE, par exemple, a été adopté par les parlementaires, mais à la demande de Jacques Chirac, il n'a jamais été appliqué. » Cela étant, les concessions du gouvernement ne risquent-elles pas de fissurer le front syndical ? Pascal Catto, secrétaire de la CFDT Nord - Pas-de-Calais, assure : « Les possibles avancées du gouvernement sur la pénibilité, les carrières longues et les polypensionnées, c'est tant mieux, mais on restera ferme sur le maintien de l'âge de la retraite à 60 ans. » Motivée, Catherine Piecuch, leader régional FSU : « Cette journée n'est certainement pas un baroud d'honneur. » •

Source : La voix du Nord


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