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Magazine 7 jours envers et contre tous... (article 66)

Publié le 09 septembre 2010 par Snorounanne

Veuillez faire jouer l'audio au moment que je le signalerai, merci

Était-ce un signe? Et lequel?

Est-il bien bon et juste de mentir légèrement afin de ne pas blesser ladite personne? Est-il bien de cacher ce qu'il est vrai par un mensonge blanc? Mais si cela m'avait faite du bien, je ne serais pas en train de vous l'exposer, mesdames et messieurs. Pas envers certaines personnes que j'estime sincères, bonnes, sans la moindre méchanceté.

Je me sentais horrible et j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai composé le numéro de téléphone pour en partager ce malaise. J'étais tôt, assise à mon bureau, quelque part dans les compartiments de TVA, ce dimanche 5 septembre. J'entendais la sonnerie de l'autre appareil.

snorounanne - (On décrochait la ligne) Allô monsieur Kingston. Pardonnez-moi l'heure de cet appel. C'est moi, snorounanne.

M. Kingston - (en train de faire bouillir du café) Tout va bien ma petite snorounanne?

snorounanne - Oui. (décidémment, je me trahissais) Non, en fait non. Je suis au bureau, j'ai un reportage à faire d'ici quelques heures. Le marathon... (me prenant la tête) Écoutez... (prenant une respiration discrète) Ce que j'ai à vous dire, ce ne sera pas facile ni pour vous ni pour moi. Mais je dois le dire.

M. Kingston - Votre timbre de voix me laisse comprendre qu'il y a quelque chose de triste, je me trompe? Attendez, je... Je vais m'asseoir. (s'asseyant sur la berceuse dans la cuisine) Allez, je vous écoute et je ne vous interromprai pas, ma belle.

snorounanne - Merci. Vous êtes toujours aussi gentil, vous. (prenant quelques secondes) C'est au sujet de votre fille et de votre petit-fils.

M. Kingston - Vous avez eu d'autres visions?

snorounanne - Je ne vous ai pas dit la vérité, monsieur Kinsgton. (changeant d'oreille pour écouter) Ils... Ils ne sont pas... Ils n'ont pas traversé la lumière. Ils sont restés...

M. Kingston - Vous m'avez dit qu'ils étaient passés vers la lumière. Vous les avez vus, non?

snorounanne - J'ai dit cela dans le but de vous épargner une autre douleur. Et, je ne pouvais pas laisser ces choses aller.

M. Kingston - Vous... Vous m'avez bien dit que Sofia et le petit étaient de l'autre côté.

snorounanne - Oui, je sais ce que je vous ai dit, ce que je vous ai raconté. Je me sens mal de vous l'avoir caché.

M. Kingston - Pourquoi snorounanne? Pourquoi avoir menti? Si ma fille et mon petit-fils... ( se pinçant les sinus) Où sont-ils alors?

snorounanne - Je ne sais pas. Je suis désolée. Je sens que je vous ai contrarié.

M. Kingston - J'avais confiance en vous. En ce que vous étiez. Vous m'avez soutenu dans la mort de ma femme. Vous m'avez fait comprendre ce qui se passait quand une âme quitte son enveloppe corporelle. J'étais l'homme le plus désemparé qu'y a pas sur la Terre, à la perte de mon épouse. J'ai tout compris et j'étais bien heureux. Et... Et maintenant, vous revenez avec cette histoire pour m'embrouiller et me faire mal au coeur, snorounanne?

snorounanne - Croyez-moi ce n'est pas la raison que je vous appelle. Je ne voulais pas vous affliger de peine plus que vous ne l'étiez, est-ce que vous comprenez cela?

M. Kingston - Mentir est triste et vous êtes une personne triste. Avant de prétendre quoi que ce soit, sur ces dires, essayez de compatir, s'il vous plaît! (raccrochant sèchement l'appareil)

snorounanne - (raccrochant lentement) Je suis désolée, désolée, désolée...

Allais-je perdre un ami? À sa réaction, je me disais que oui. Bon sang... Les aiguilles indiquant l'heure m'agaçait. Le reportage à propos du marathon m'empestait. Et, je vous sens nerveux, mesdames et messieurs? Ce que je vis peut ressembler et je spécifie peut ressembler à la série télévisée Melinda entre deux mondes. Je le vis par mon intérieur et mon intérieur est un capteur dans tous les sens géographique de la sphère terrestre et encore plus...

Il est encore tôt pour me prononcer. Mais merde! Que j'aimerais encore connaître des gens ayant ces dons, ayant l'énergie, la lumière, la marque sur l'âme imprégné "être de lumière" Je sais que je ne suis pas seule, ici, sur ce temps réel terrestre. Qu'attendez-vous pour sortir de cette espèce de cocon?

Quelqu'un ouvrait la porte du bureau et pointait le bout de sa tête...

snorounanne - Inutile de me sermonner. Je sais qu'il est presque l'heure.

Dédé - Ah... (entrant tout en entier) Tu es seule?

snorounanne - Non... Je suis avec 2 entités, tu veux peut-être les saluer? (me levant du fauteuil) Oui je suis seule, ça se voit pas?

Dédé - Encore sous la pulsion "femme spm"

snorounanne - (Mettant ma casquette sur ma tête) Est-ce qu'il faut que ce soit tout le temps relié aux spm? J'en ai marre avec toutes ces indispositions. (Passant devant lui et quittant le bureau)

Dédé - Tu aurais dû choisir le sexe le plus fort... mâle! Ouais! (Sortant et fermant la porte)

Nous étions directement sur la place du départ de ce marathon. J'entendais dans mes écouteurs, les consignes de ma collègue, nouvelliste, me dictant les points. Dédé m'avait dans sa mire avec la caméra. Une foule s'était blottie pour encourager tous ces coureurs de longue piste.

Le micro en main, ma casquette bien en place, nous tournions en direct, ce dimanche (rare pour moi de me présenter devant les caméras, les week-ends)

 Nombreux étaient-ils pour battre la tortue et le lièvre...

Derrière moi les marathoniens olympiens sont partiiiiiiis...

Femmes et hommes! Courez! Le temps presse!

snorounanne - Merci Chantal. Oui, alors nous sommes en direct, mesdames et messieurs, sur le pont Jacques-Cartier. Le départ est donné au Marathon de Montréal!

C'est quelque 22,000 coureurs qui viennent prendre d'assaut les rues de la métropole, un record. Il y a des épreuves pour tous les goûts. La plus longue épreuve, la course de 42 kilomètres, a débuté à 8h40. Presque au même moment, c'était aussi le départ des 10 et 5 kilomètres sur l'avenue du Parc Pie-IX.

Le coup d'envoi du demi-marathon a été donné à 10h15 sur le pont Jacques-Cartier. Si vous participez au marathon ou si vous en êtes témoin, envoyez-nous vos images à Mon Topo.  Pour les plus jeunes de 3 à 11 ans, il y a aussi un petit marathon de un kilomètre.

Les participants ne sont pas tous des athlètes. Comme vous pouvez constater, sur ces images. En fait, ils sont nombreux à avoir commencé à s'entraîner cette année. La météo est plutôt clémente pour les coureurs. Il fait autour de 13 degrés au moment du départ.

L'organisation a toutefois engagé des coureurs d'élite de niveau international pour rehausser la compétition. Puis pour la circulation perturbée, parlons-en. 

Évidemment, comme le bonheur des uns fait le malheur des autres, la circulation sera grandement perturbée. 

En plus du pont, une quarantaine de grandes artères et de rues de la métropole seront fermées momentanément, suivant l'évolution du marathon, pour faire place aux participants. 

Jusqu'à 15 h 30, le quadrilatère délimité par l'avenue du Parc, la rue Frontenac, l'avenue Viger et la rue De Bellechasse, sera à éviter. 

Notons entre autres la fermeture du boulevard Saint-Laurent entre les rues De La Commune et Notre-Dame en avant-midi et entre le boulevard Saint-Joseph et la rue De Bellechasse de 8 h 45 à 13 h 30. 

Le boulevard De Maisonneuve et la rue Sainte-Catherine seront également fermés durant cette même période, entre les rues Amherst et Frontenac et les rues Parthenais et d'Iberville. 

Après avoir été connu sous le nom de Festival de la Santé, le Marathon Oasis connaîtra une participation record cette année, avec 22,000 coureurs inscrits. Fait à noter, les participants en patins à roulettes et à vélo ne font plus partie de cet événement. C'est tout pour le moment.

Dédé et moi étions sur la case départ... 200$ pour le go!  

Chantal Leblond - Pour ça que vous portez votre belle casquette, snorounanne? (sourire)

snorounanne - Elle vous plait? Effectivement, c'est plutôt frisquet et j'suis fragile de la tête. (petit clin d'oeil)

Chantal Leblond - Vous suivrez pour nous cet événement de près. Et pourquoi ne pas y avoir participé? Vous resplendissez la belle forme.

snorounanne - C'est bien ça, Chantal. Je ne fais que la repentir.

Chantal Leblond - Gros lapsus...

snorounanne - Pardon?

Chantal Leblond - Vous vouliez certes mentionner, resplendir et non repentir.

snorounanne - (sourire étiré) Oui voilà. Quelle horreur. Erreur! Pardon.

Chantal Leblond - Nous reviendrons aux cours des nouvelles avec vous et les marathoniens. Merci et à plus tard. C'était Snorounanne d'Humour pour le maraton de Montréal.

Je faisais signe à Dédé de couper. Je retirais la casquette et éventait quelque peu mon visage. Il avançait vers moi pour me questionner et au même instant tout devenait noir autour. Un orage sans aucun doute allait nous surprendre.

Mes oreilles se bouchaient, les sons, les bruits, les voix, presque tout autour s'assourdissait. Et j'ai, non que j'ai revu de mes yeux la mère et l'enfant marchant main dans la main passant au travers de la grille, de cette barrière limitant les curieux avec les coureurs. Je les avais sentis. Dédé me scrutait des yeux, inquiet.

Dédé - Hé... (balançant sa main de haut en bas devant mon visage) Tu es sûre que ça va, toi?

snorounanne - Je n'ai pas été honnête avec monsieur Kinsgton. (tournant la tête vers ces entités) Ils errent, les pauvres malheureux.

Dédé - Bon... Je regarde ma montre et je pense bien que le temps nous accorde ce temps de prendre tout notre temps pour déguster un bon café. Qu'est-ce que t'en dis?

snorounanne - Et j'ai fait deux fautes sur les nouvelles. Je ne vais pas si bien, Dédé.

Dédé - Mais non, t'en fais pas pour si peu. Ça été entendu au naturel et les auditeurs adorent quand tu sors des mots qui... Qui n'ont pas rapport. Allez, je te paie un café. On sera mieux à l'intérieur.

Et il avait entièrement raison, nous étions beaucoup mieux à l'intérieur. Il me faisait rire et je le faisais rire. Nous avions pris un fou rire sur une remarque d'un client prenant son déjeûner, non loin de nous. Un rire n'attendait pas l'autre, ça n'avait plus de sens. On nous regardait soit avec des sourires ou soit avec des sourcils en circonflexe, mesdames et messieurs. Le rire est un formidable remède. On oublie ces petits tracas ou on les laisse aller le temps de prendre le temps de ne plus y penser.

Mais, j'avais eu aussi connaissance que rire comme je le faisais avec quelqu'un que je connaissais bien, par divers expérience de mon quotidien, il y avait, sous cela, un quelconque signe à comprendre. Et radicalement, je ne riais plus. Le sérieux abondait tout mon expression faciale.

Cela ne vous ai pas déjà arrivé de rire, rire et rire et dans les minutes, les heures qui suivent, le lendemain ou les jours qui suivent, une situation amère survienne? Faites-en l'observation et vous m'en donnerez des nouvelles.

Dédé - Tu es encore en orbite, snorounanne. Je t'ai perdue.

snorounanne - (observant à une table, une dame lisant une revue) Je te demande de m'excuser, je reviens. (me levant et passant à côté de la dame)

Dédé - Mais qu'est-ce qu'elle fait...? (revenant à notre table et)

snorounanne - Sortons d'ici. J'ai besoin de prendre l'air.

Dédé - Qu'es-tu allée faire à l'autre table? Mais attends, je dois payer la serveuse, bon sang! (lui ordonnant la facture)

serveuse - Ça fera trois et cinquante s'il vous plaît.

Dédé - (Lui donnant quatre dollars) C'est beau, merci. Et bonne journée! (Hâtant ses pas vers la sortie) Qu'y a-t-il de si urgent encore? On avait du plaisir là. Pourquoi es-tu allée près de la table de cette dame, dis-moi?

snorounanne - Je cherche un kiosque à journaux. Il y en a sûrement un quelque part.

Dédé - (se couvrant de son pull-over) Je sais où y en a un, laisse-moi t'y conduire. C'est de ce côté.

Tout compte fait, cela ne sentait pas trop pur. On empruntait deux traverses pour piétons et le kiosque à journaux s'y étalait. J'y entrais et furetais des yeux, ce fameux magazine. Mes mains l'arrachaient et bien entendu, je ne partais pas sans payer. Je sortais de là discrètement et une fois bien exposée d'une distance bien fiable hors de vue des gens, je poussais un cri mortellement cruel!

snorounanne - Je vais faire un drame! Je vais... Je... Je vais tuer la personne, je te jure!

Dédé - Putain de merde! Y a longtemps que je t'ai entendue crier aussi fort, wow! Tu m'as excité! (d'un air amusant)

snorounanne - (lui lançant la revue par la tête) Ben alors, si ça t'amuse autant, essaie de bander sur cette publication de merde!

Dédé - (se penchant et ramassant la revue par terre et... le silence l'enveloppait) C'est... C'est pas sérieux ça. C'est... C'est quoi cette histoire-là?

Ça! Oui ça! Expliquez-le moi!

snorounanne - De la bullshit! Tu m'entends? De la bullshit! Qui connaît Genny? Qui a su qu'on se fréquentait?

Dédé - Enfin, ça ne regarde personne. C'est ta vie. Tout le monde sait que tu es gay.

snorounanne - Je n'ai jamais parlé de quoi que ce soit sur ma vie privée à ces enfoirés de journalistes du magazine! C'est cela que je cherche à comprendre.

Dédé - Mais tu sais très bien que dans ce métier, tout fini par se savoir. Ce qui est étrange, c'est qu'on te fait un ultimatum. Tu délaisses ta Genny et tu gardes ton job ou tu le perds en restant avec elle. Ça, c'est... C'est plutôt arrogant et chiant, j'avoue.

snorounanne - Y a que toi qui saches pour elle et moi. Tu es le seul qui a été mis au courant. Pauvre con! Tu trahirais ta meilleure amie? Combien on t'a donné pour ça, dis? (donnant un bon coup sur son épaule)

Dédé - Hé minute! Je n'ai rien à voir dans cette affaire. Ne m'accuse pas.

snorounanne - Que va-t-il m'arriver, Dédé? Des milliers de lecteurs lisent ce bordel de magazine toutes les semaines. Me voilà sur la page couverture! Que va-t-il m'arriver?

Dédé - J'en sais trop rien. Va voir le boss. Demande-lui des explications.

snorounanne - Tu peux être certain que ça ne restera pas mort! 

Dédé - Tu fais, par contre, une belle page couverture. Ça te va bien être en amour.

snorounanne - La ferme! J'en ai plus que ma claque de tes répliques,...

Dédé- De macho, oui je sais. J'essayais juste de te soutirer un sourire.

snorounanne - Demain, j'appellerai monsieur Péladeau et je demanderai à le voir, en personne. Je vais pas me laisser salir par une saloperie. Pas question. Mais... Toi! Oui toi! Si je découvrais que tu en es l'instigateur...

Dédé - Tu me castrerais? Ouch... Moi... Dédé le super viril me faire émasculer par ma belle amie, snorounanne? (faisant un signe de croix) Jésus, Marie, Joseph...

snorounanne - On doit retourner au boulot.

Et que vous avais-je dit? Rire, rire et rire... Notez-en bien le passage. Vous pourriez en être la prochaine victime. Le lendemain dès la première heure, je sautais sur le téléphone et avec un certain dédain, je visualisais la scène entre le boss et moi. Mais... Je ne la prolongeais point. Il fallait passer à l'attaque. J'avais eu sa voix au téléphone, sa secrétaire avait laissé acheminé l'appel. Or, il me convoquait à son bureau pour 13 heures.

Nous avions congé Dédé et moi, ce lundi, fête du travail. Et avec ce plafond qui me compressait la tête, j'en avais oublié la douce et tendre Genny.

snorounanne - Ne me laisse pas tomber. Je n'ai pas eu affaire à ces manigances de jeu dans ce monde et j'appelle cela de la provocation. J'en aurai le coeur net lorsque monsieur Péladeau, le patron me dira la raison.

Dédé - Je reste ici dans le couloir ou je serai assis là à t'attendre. Je te laisse pas tomber.

Pierre Karl Péladeau - (Sa secrétaire frappait 3 petits coups sur la porte et m'ouvrait me laissant entrer) Mademoiselle D'Humour! Entrez et prenez le fauteuil.

snorounanne - Merci, monsieur Péladeau.

Pierre Karl Péladeau - (S'étant lever pour m'accueillir) Je vous en prie. Je vous sers quelque chose à boire?

snorounanne - (m'asseyant) Un verre d'eau fera l'affaire. (déposant la revue sur son bureau)

Pierre Karl Péladeau - (Versant de l'eau et regardant du coin de l'oeil) Vous savez... Vous êtes remarquablement très appréciée par nos chers lecteurs. On vous lit, on vous regarde à la télé, on parle de vous et...

snorounanne - S'il est question de me mettre à la porte, allez-y. Mais cela ne concerne ni les lecteurs ni les journalistes, ni aucun chroniqueur d'opter des choix sur ma vie privée.

Pierre Karl Péladeau - (m'offrant le verre d'eau) Dites-moi, combien de temps vous n'avez pas pris de vacances?

snorounanne - (tournant la tête avec un sourire diplomate) Ah seigneur... c'est pas croyable.

chic bureau, pas vrai?

Pierre Karl Péladeau - Deux ans? Trois? Cinq ans. Cinq années sans prendre de vacances, mademoiselle D'Humour.

snorounanne - Vous me trouvez pâle, verte, malade?

Pierre Karl Péladeau - (riant) Toujours le mot pour rire. Je vous donne 5 semaines. Vous partez en voyage, destination de votre choix. Et je m'occupe personnellement de cette... Horrible et énorme bévue de la part d'une collègue de ce district.

snorounanne - Elle a pas eu le culot de mettre son nom au complet. Il n'y a que ses initiales. Je veux savoir qui c'est. Je lui fends ses dix doigts en deux. Et les pitbulls n'en feront qu'une bouchée.

Pierre Karl Péladeau - (s'enfonçant dans le fauteuil) D'après ce qu'on m'a dit, vous êtes en amour. Mais là... plus que ça l'a été avec mademoiselle Longlais. C'est le vrai amour. Eh oui... on vient à tout savoir. Les murs, les portes, les fenêtres ont des oreilles.

snorounanne - Ça, monsieur Péladeau, je ne saurai même pas le mettre en gros titre et officiel sur un magazine tel que le 7 jours! Bordel de merde! À quoi jouez-vous?

Pierre Karl Péladeau - Nous protégeons nos représentants, nos journalistes, nos chroniqueurs, tout ce beau monde et sur tous les paliers dans ce domaine des médias. Vous n'avez aucun antécédent judiciaire et elle... Je suis navrée de vous l'apprendre, cette policière a des taches que je ne saurai tolérer. Vous travaillez pour moi et le big boss. Vous avez prêté serment en vous engageant dans notre monopole, mademoiselle D'Humour. Et nous voulons garder cette image de Québécor et plus, au propre.

snorounanne - Elle... elle, elle peut être ma copine, il m'est pas défendue de fréquenter qui je veux et d'en faire ce que je veux de ma vie privée. Ça le dit, non? Privée. Je ne vois pas ce que... Ses taches comme vous dites, dérangeraient le boulot que je fais et que j'apporte.

Pierre Karl Péladeau - Prenez des vacances. À votre retour, cela sera réglé. Vous me faites confiance?

snorounanne - Cinq semaines, c'est trop. Je prends deux semaines et pas plus. Deux semaines, monsieur Péladeau et que cette E.M. qui qu'elle soit... Ne se mette pas au travers de ma route. Elle pourrait regretter de se voir éclabousser ses deux initiales.

Pierre Karl Péladeau - Deux semaines...? (hochant la tête)

snorounanne - J'adore ce métier, j'adore écrire. Le big boss m'adore. La tache ici... n'est pas Geneviève Dubois. Mais bien, E.M.

Pierre Karl Péladeau - Entendu pour les deux semaines. (se levant en même temps)

snorounanne - Je ne suis pas enthousiasmée de les prendre. Ce qui veut dire que je les passerai chez moi, à griller à petit feu les lettres que je ne prononcerai plus. Non restez bien là, devant votre royal bureau et le décor enchanteur. Je connais le chemin. Au revoir et on se revoit... Dans deux semaines. (ouvrant et refermant la porte)

Pierre Karl Péladeau - (s'empressant de faire un appel) Oui, mettez-moi sur la ligne, mademoiselle Evelyne Martin, s'il vous plaît. Non... non, je vais attendre, merci.

Jour de fête du travail et me voilà à succomber 14 jours d'affilée. J'avais sauté au cou de Dédé. Je l'embrassais sur la joue. Je lui demandais de me pardonner pour l'avoir accusé de traitrise. J'étais triste à l'idée de tout perdre. Il m'avait pris dans ses bras et me passait la main dans mes cheveux, me secouant la tête en disant qu'il ne me détesterait jamais. Une impulsive comme moi, il n'en connaissait peu.

J'étais donc dans mon premier jour de vacances après 5 années et une sixième bien entamée à jongler sur ce que j'allais faire. Dédé me proposait une sortie en soirée, vendredi prochain. Le restaurant, la danse était au programme. J'acceptais et l'embrassais à nouveau sur la joue.

Revenue à la maison, ce lundi vers les quinze heures, je me préparais un café. Dédé devait préparer ses journées de travail. Un déclic dans ma tête, l'image de Genny m'apparaissait. Dieu! Je ne l'ai pas appelée et je pense que ni elle, de son côté, elle l'a faite. Je regardais l'afficheur. Trois appels manquants. Merde! C'était son numéro de cellulaire. Dimanche, hier, deux appels et un pour aujourd'hui. Comment ai-je pu être distraite à ce point?

J'appuyais sur le bouton recomposition automatique. Je ne savais pas si elle avait congé. Est-ce que la police prenait ces congés-là? Deux coups de sonneries, trois... c'est sa boîte vocale qui s'en vient, je le sens. Quatre... Oh! Plus rien... Non! Une voix se fait entendre.

snorounanne - Allô Genny?

Geneviève Dubois - Ah te voilà, toi! Tu es allée à la pêche? Ça fait 3 fois que j'essaie de t'appeler et ton fichu de téléphone, tu es encore abonnée?

snorounanne - Je viens de prendre mes appels, je m'en excuse. Tu me pardonnes?

Geneviève Dubois - Je suis en pause. Je travaille, oui, bien, les congés pas trop fort. Tu seras là ce soir? Je termine mon service vers les 22 heures. Je pourrais passer chez toi? Qu'en dis-tu?

snorounanne - (pour une fraction de seconde je sentais mes idées s'éloigner) Ce soir...

Geneviève Dubois - Tu ne peux pas, je peux comprendre. Boulot demain très tôt?

snorounanne - Genny?

Geneviève Dubois - Oui?

snorounanne - J'ai eu... J'ai eu un malaise.

Geneviève Dubois - Écoute, je ne peux pas parler plus longuement. Je dois raccrocher. Peut-on se voir, ce soir?

snorounanne - (plus rien ne passait au travers de mes pensées) Rappelle-moi ce soir.

Geneviève Dubois - Hé? Va prendre un bon bain et relaxe, okay? Je t'appelle ce soir, promis. Bye. (raccrochant)

Je posais le récepteur sur son socle. J'analysais mon intérieur qui m'avait présentée des signaux lointain. Je marchais vers mon bureau, poussant la porte d'une main et j'aggrippais un crayon et une feuille et m'apprêtais à écrire... mais rien ne venait à l'esprit. Je m'asseyais devant mon ordinateur, ouvrait le programme Word pour en écrire et sauvegarder ce que j'avais vu et pressenti comme vision.

Et je fermais le programme une fois en avoir fait la sauvegarde du fichier. Je me frottais le front, consciente que quelque chose allait arriver et... sans malheureusement savoir quand cela allait se  passer. Toutefois, j'ai vu et senti des images, des mouvements, comme à chaque fois.

Vendredi au soir, autour des 23 heures 37. Dédé et moi étions sur la piste de danse. Un endroit qui me plaisait, qui m'avait plue auparavant avec tout le monde. Au café resto-bar Le Co-Loc. Je m'y sentais à l'aise parmi cette masse d'hommes et de femmes. Entassés comme des sardines sur le plancher de danse. Moi qui étais habituée à une piste presque à moi seule, dans les sorties d'autrefois. Liberté corporelle, un des moments où je prenais plaisir à me libérer de toutes ses chaînes.

J'avais même eu la surprise de voir des copines... je parle, de collègues de travail. J'avais porté sur mon corps, un apprêt vestimentaire que je n'osais porter si Dédé ne m'avait pas parlée de s'habiller avec élégance. C'était une soirée typiquement mondaine. Alors, j'ai fait de moi, une femme!

Oui élégantes, les femmes...  ah ces femmes! Je tenais le portable d'une de ces collègues de travail.

snorounanne - Ici, ma jolie, il est strictement interdit d'avoir son portable sur soi, à moins d'urgence et... Est-ce qu'y en a une, ce soir? Non? Alors, tu sais quoi en faire... Oh! Tu entends la chanson? C'est tout nouveau! Lady Gaga peut bien dégénérer! On est en train de lui faucher ses droits d'auteure! (riant avec quelques verres de bière dans le corps) Tu viens? On va danser! C'est country! Poker Face!

La musique, le volume fort, les hauts-parleurs vibraient, les gens sur la piste s'enchantaient! L'enfer total! J'avais perdu de vue, mon accolyte, Dédé. Mais, je m'en foutais! Je dansais!

Shanon - (me parlant tout près de l'oreille et très fort) Pourquoi ta copine n'est pas avec toi?

snorounanne - Hé quoi? J'ai une copine, moi? (souriant et faisant un 360 degré sur place) Houuuuuuuu!  C'est bon cette chanson!  

À la fin de cette interprétation par Meg Pfeiffer et elle n'a, je crois bien, aucun lien de parenté avec l'actrice Michelle Pfeiffer. Nous entendons des coups de feu dans cette chanson. Puisque c'est style cowboy, cowgirl, country, n'est-ce pas.

Sur trois coups de feu, un seul a soudainement engendré une panique générale. Quelqu'un avait tiré sur quelqu'un. Ce que des voix s'écriaient. Ce que nos corps flanchaient par réflexe. Plusieurs se précipitaient par terre et plusieurs s'élançaient vers les tables pour se cacher, se protéger et plusieurs accouraient vers la sortie. Les portiers, les gardiens, la sécurité, où étaient-ils donc tous?

Je ne peux vous décrire la scène au ralenti et encore moins d'une manière intégrale. Vous serez, alors, appelé à l'imaginer. Mais ne tentez pas de vous en sortir sans égratignures. Il n'y avait personne idemne, à cette soirée-là, y compris moi.

Mardi matin, les nouvelles TVA voulait en apprendre davantage. Il a fallu que ce soit... Geneviève Dubois, cette charmante policière, déléguée par ces confrères, pour en parler...

 Il n'y a pas autre chose à ajouter...

Geneviève Dubois - Tout ce qu'on sait, c'est qu'il y avait une fête mondaine, hier soir, au bar Le Co-Loc et les événements ont mal tourné. Un homme a été blessé dans le coup de feu.

reporter - S'agit-il d'un réglement de compte?

Geneviève Dubois - Nous n'en savons peu. Il y aura effectivement une enquête, la police de Sainte-Rose et de Laval s'en chargera.

reporter - Et l'homme blessé?

Geneviève Dubois - Il est dans la quarantaine, on n'en sait pas plus. Blessé gravement mais son état est stable, selon les dernières nouvelles.

reporter - On aura plus de détail dans le courant de la journée. Je vous remercie.

Balancez votre doigt sur le bouton "jouer" de l'audio, mesdames et messieurs. Et repassez vos images, votre propre montage et imaginez... si vous étiez là, ce vendredi soir. Qu'auriez-vous fait? Sur cette écoute de cette interprétation country Poker Face, voici la toute belle, Meg Pfeiffer que vous pourrez voir et aussi entendre sur youtube.

Merci pour votre lecture, j'apprécie chaque instant. On se donne rendez-vous? Croyez-vous que je prendrai ces deux semaines de vacances? C'est à suivre! À bientôt et bisous!


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