Magazine Côté Femmes

Emma ou « comment on fait les bébés… ? » Episode 4

Publié le 09 septembre 2010 par Mamandouceur

Emma ou « comment on fait les bébés… ? »  Episode 4

Scène 2

alt
Dernière ligne droite !

A partir de mai, je me considère dans la dernière ligne droite de ma grossesse. Il est encore un peu tôt pour que bébé arrive, mais à 7 mois, je me dis que tout peut arriver… je n’oublie pas que mon utérus est fragile et je m’étonne même qu’il tienne le coup ! Bien que je sois rendue maintenant à l’état de baleine, presque échouée, j’ai encore un peu d’énergie pour profiter du beau temps qui revient. Et les baleines aimant les voyages, je me suis permis une petite escapade à Lyon, chez Dédé, en bonne compagnie toute la semaine, avec toujours quelqu’un pour s’occuper de moi.

Je ne raconte pas l’épopée fantastique du trajet en bus et en métro pour aller de chez Cédric à la gare de Lyon ! Course dans les escaliers avec 50 kg de bagages pour attraper le bus, puis course dans les couloirs du métro pour ne pas rater le train, toujours avec mes 50 kg de bagages et toujours avec mon gros ventre, cela s’entend ! Je me suis faite « gronder » par le chauffeur du bus à Chevilly parce qu’il m’a vue dévaler les escaliers et courir pour ne pas le louper alors qu’il faisait un arrêt long pour changement de chauffeur… mais comment je pouvais le savoir moi, en haut des escaliers du pont, que j’avais le temps ??

En tous cas, à Paris, personne ne propose de donner un coup de main pour porter les bagages d’une pauvre grosse baleine qui n’en peut plus ! C’est à peine si on m’a laissée m’asseoir dans le métro !

Bref, à peine arrivée à destination, la magie lyonnaise opère. A la sortie de la gare, un stand d’une marque de crèmes glacées en offre aux passants… Miam, j’en ai eu 2 ! Ensuite on file au bureau de la compagnie de transport pour acheter des tickets et la dame du guichet me demande si j’ai ma carte d’étudiante sur moi !!! Oh que j’aime faire plus jeune que mon âge !! Décidément, avant même de la visiter, j’aime cette ville ! J’ai dit à la dame que je l’aimais beaucoup, ça l’a fait rire !

Je me suis faite « gronder » par les filles parce que je n’avais pas une valise à roulette et que ce n’était pas prudent, dans mon état, de transporter des bagages si lourds… Dédé en sait quelque chose, c’est elle qui a porté mon sac de la gare à chez elle ! Alors avec Carole, on est allé acheter une valise à roulettes (rose, quand même, faut pas déconner !) pour mon voyage retour.

Mon séjour a été extra. Plus d’une fois je riais tant que j’ai cru accoucher sur place ! « arrête, je vais accoucher » fut ma phrase de la semaine ! Emma a eu droit à de la balnéo tous les jours ! On s’est moqué de Calogero comme des dindes, on a fait radio potins, on s’est même automoquées de nous et on ne s’est pas privé d’en balancer sur Cédric en le traitant régulièrement de gros con !

Tantôt Laurédane, tantôt Karole, Dédé, Fofy, Carole… bref toujours une ou des Lyonnaises pour voir la vie en rose bonbon, pour rigoler, boire des smoothies, faire les boutiques, manger des trucs bons, prendre le bus dans le mauvais sens, supporter mes envies de faire pipi et me trouver des toilettes partout, manger mes bons petits plats (et oui, il a fallut que j’active mon mode goinfre et que je fasse à manger pour ces demoiselles qui salivaient)… j’ai même donné mes 1ers cours de photos !! Je ne sais pas si les blondes ont retenu quelque chose !!!

On a fait la visite touristique traditionnelle dans Lyon (visite des trucs dont j’ai oublié le nom et desquelles j’ai demandé si ça se mangeait quand les filles m’en ont parlé… elles se sont moquées de moi lool !!(PS : la régie me glisse dans l’oreillette que les endroits en question qui ne se mangent pas sont des traboules !), des petits passages au centre commercial de la Part-Dieu, un super pique-nique au Parc de la Tête d’or avec visite du zoo, une virée à Annecy pour voir Angie avec Karole et Carole… et on ne va pas chez les Lyonnaises sans passer par la case marga donc Tex Mex oblige (et là, un client me dit « ah, vous êtes enceinte de 8 mois ! ». Ouinnnn je suis enceinte de 6 mois ½ ! Et le gars, il ne posait pas une question en plus, il affirmait ! Il est gynécologue lui ou quoi ? Bon, sinon je vous rassure, moi, je n’ai pas bu de marga ! Mais j’ai été impressionnée par la quantité qu’elles sont capables d’ingurgiter !!!

Je crois que le plus marquant fut la visite de Fourvière. Heureusement nous sommes montées en funiculaire, les filles ayant eu pitié de mon tour de taille et de mon mode Franklin. Fourvière, ça fait des miracles ! Mon père, avec lequel je n’avais eu aucun contact depuis presque 3 ans, m’a appelée après qu’on soit redescendu de là ! J’ai bien cru que j’allais en tomber à la renverse dans le bassin de la fontaine de la place de la République ! Mazette ! En plus il a été aimable, il ne m’a même pas traitée de conne !!!

Quel séjour mémorable ! J’oublie sans doute plein de choses mais ce n’est pas grave, je voulais juste évoquer cet épisode heureux pendant ma grossesse et ainsi rendre un hommage aux Lyonnaises qui nous ont accueillies à bras ouverts, ma petite loutre et moi.

Le retour à la maison à la fin de cette semaine fut une rude épreuve. Quand on a en permanence au moins 2 personnes qui s’occupe de soi chaque jour, se retrouver seule d’un coup ça met un coup au moral ! Heureusement à cette période là, papa était gentil. Il était en transit entre 2 périodes gros con !

Pour moi, le début de la dernière ligne droite est caractérisée par la dernière écho, celle des 32 semaines, ultime rencontre avec ma petite fille en mode chat avant de la découvrir « en chair et en os ».

Je n’ai plus aucune appréhension, j’ai vu ma chouquette tant de fois que je sais qu’elle est parfaite et qu’elle va bien. Ce n’est donc pour moi que du plaisir d’avoir encore rendez-vous avec elle. Une fois de plus j’aurais aimé partager ça avec papa mais il travaille et la distance ne facilite pas les choses. Tant pis, une fois de plus je le tiendrai informé de l’évolution des choses par téléphone. Même s’il est encore frileux par rapport à sa paternité à ce stade de la grossesse, bien qu’ayant bien avancé vers sa petite fille depuis quelque temps, je tiens toujours absolument à le tenir au courant de tout. C’est ma façon à moi de l’impliquer, d’essayer de lui montrer le bon côté des choses, de toucher son cœur en lui parlant de bébé. Pas facile, il est retord l’animal… mais je sens quand même qu’il est loin d’être indifférent et qu’il ne s’en fout pas du tout… pas tant qu’il le dit en tous cas.

Nous voilà donc arrivés au 16 mai, date de l’échographie. Je suis enceinte de 7 mois tout juste et je commence à être bien grosse. J’ai de plus en plus de mal à me lever, à marcher, à monter les escaliers etc. Ne parlons pas des nuits d’insomnie et des envies incessantes de faire pipi.

Pour une fois la sage femme n’est pas trop en retard et elle me prend à l’heure. Après les questions d’usage, elle commence et j’aperçois la petite chieuse qui gigote ! Tout va bien mais comme j’ai la vessie à moitié pleine, je dois aller la vider pour continuer l’examen.

Grand moment de solitude devant les toilettes. Elles sont occupées quand j’arrive devant la porte alors, patiemment, j’attends que la personne qui est dedans sorte, sans penser à aller ailleurs. Mais ça dure un moment cette histoire, et moi je commence à avoir vraiment envie là. C’est à se demander si la personne qui est dedans n’est pas en train de se vider complètement !

Je commence à me dandiner quand arrive un monsieur avec un sac à la main. Je lui dis qu’il y a quelqu’un et là je vois son visage se décomposer. Il me dit qu’il est très pressé, qu’il y a urgence. Je vois bien que pour lui se retenir est un pur calvaire. Il m’explique alors (comme si ça m’intéressait là maintenant tout de suite) qu’il s’est fait opérer et qu’il doit absolument faire pipi… et le temps de le dire, le pauvre homme a inondé son pantalon ! Ah oui, ok, je vois… je crois qu’il est plus pressé que moi et je suis désespérée parce que je sens que je vais devoir lui laisser ma place ! Cela dit, la personne occupant le lieu si convoité ne sortant toujours pas, ayant pitié de ce pauvre homme, je décide de lui venir en aide en lui indiquant d’autres toilettes et en l’accompagnant (nan parce que c’est pas le tout non plus, mais moi j’ai une écho à faire hein !). Nous sortons donc du service gynéco et nous traversons le grand hall de l’hôpital (je suppose que pour lui ça a dû être un grand moment de solitude cette traversée…). Là, ouf, 2 portes, toilettes hommes et toilettes femme. Je rentre dans celles des femmes et je vaque à mes occupations. Quand je ressors, le pauvre monsieur était toujours dehors, les toilettes hommes étaient occupées !!!! Là, je crois qu’il va pouvoir s’inscrire sur le site « Vie de Merde » !!!!

Je le salue et retourne aussi rapidement que je peux dans mon service… où je découvre avec horreur que la sage femme me cherche partout !!! Elle se demandait si je n’avais pas fait un malaise quelque part vu que je ne revenais pas !!!! Je lui explique l’histoire en gros et comme elle a le rire facile, on a bien rigolé.

alt
Revenons à nos moutons. Je me rallonge sur la table et je demande si on peut faire une écho 3D avec leur système (j’ai entendu dire que dans l’autre maternité on pouvait). Elle me dit que oui mais que ma minette n’est pas correctement positionnée pour faire une 3D. Il faut qu’il y aie assez de liquide amniotique entre le visage de bébé et les parois de l’utérus pour que ce soit possible… et forcément ma mini chieuse a la tête collée au placenta, elle se frotte le petit bout du nez dessus, elle fait un câlin à maman et lui raconte des secrets et du coup, pas de 3D possible. On a même un peu galéré pour avoir un profil à peu près correct parce que mademoiselle étant déjà bien basse, il a fallut faire des tours et des détours au niveau des os du pubis pour réussir à voir quelque chose. Et pour mesurer son périmètre crânien, pas mieux.

La petite loutre fera sa précieuse jusqu’au bout en ne voulant pas non plus nous montrer son sexe. Heureusement que j’ai eu maintes fois confirmation que c’était une fille, sinon j’aurais pu avoir quelques inquiétudes… c’est que j’ai déjà bien commencé à acheter du rose moi alors bon, vaut quand même mieux que ce soit une fifille à sa maman ! Elle se porte comme un charme et fait déjà la coquine.

alt
Comme je ne m’y attendais pas vraiment, on me prédit un petit bébé, genre moins de 3 kg et environ 48 cm. Pour le moment elle fait 1,560 kg et environ 35 cm. Vu mon bidon, je me demande comment il peut être si petit ce bébé et prendre autant de place ! Ma crainte de ces derniers temps, l’accouchement approchant, était justement de ne pas pouvoir sortir l’engin de mon corps ! J’avais peur d’avoir un gros bébé. De ce côté-là je suis donc rassurée… mais l’idée des vêtements me traverse alors l’esprit. Je n’ai quasiment que du 3 mois (tout le monde me disant que le naissance et le 1 mois sont inutiles, que les bébés ne le mettent de toutes façons quasiment pas, j’ai acheté directement du 3 mois) et là, je me dis que ma crevette, elle va nager dedans ! Qu’à cela ne tienne, direction le centre commercial et Auchan où je me fais une joie de choisir quelques petites robes et bodies en taille naissance… gros coup de déprime au passage en caisse : 91 € pour trois fois rien !!! Et pas des trucs de marques en plus, des trucs Auchan ! Je change donc de politique acheteuse et désormais je me fournis sur e-bay et dans les magasins d’occasions. Et oh miracle, je trouve des merveilles pour trois fois rien ! Et j’admire à longueurs de temps, entre deux gaufres ou crêpes, ces tout petits vêtements, si petits que je me demande si ma fille va rentrer dedans !

Le mois de mai se passe sans incidents. Je commence à être plus qu’épuisée. Je me sens énorme, les allers et retours incessants à l’école me lessivent et j’ai du mal à me déplacer, avec des douleurs qui apparaissent dans le bassin notamment. J’ai mal dans le haut du dos aussi. Je me sens voûtée…

A la visite de la fin du mois chez mon gynécologue, je m’aperçois avec horreur que j’ai pris 4 kg en 1 mois ! Mes cheveux se dressent sur ma tête là, parce que si je prends 1 kg par semaine jusqu’à la fin, je vais finir E-NOR-ME ! Déjà que… d’ailleurs mon gynéco se moque de moi et de ma difficulté à me mouvoir en me disant « Madame Legrand… enfin si vous pouvez vous lever ! » quand il m’appelle dans la salle d’attente !! Heureusement que j’ai de l’humour !!!

Malgré cela, je suis fière de mon gros bidon. Et malgré l’impatience qui me gagne de découvrir mon petit miracle, j’apprécie ma grossesse et je sens que je vais être nostalgique de mon état de baleine dès que la chouquette aura poussé ses premiers cris.

La fin du mois de mai ne fait pas revenir que les hirondelles, elle fait aussi revenir le gros con qui est en Cédric. Gros con égoïste devrais-je dire.

Alors qu’il a quelques jours de vacances, je lui demande de venir passer un peu de temps avec moi. Je suis à bout de fatigue, j’ai vraiment envie et besoin qu’on s’occupe un peu de moi. Je commence à flipper à la pensée de l’accouchement qui se rapproche et je traverse une période un peu difficile. La réponse de monsieur est « non, je suis occupé »… hum… ok… Il me propose alors de venir le week-end du 13 au 15 juin. Ok… c’est le week-end de la fête des pères alors pourquoi pas ? Voulant tout de même en savoir un peu plus sur les « occupations » de ses vacances de fin mai, il me dit qu’il faut qu’il aille chez Mickey !!! Ok, oui, bien entendu, que suis-je face à Mickey ? Effectivement, ce n’est pas comme s’il habitait à 45 minutes du parc et qu’il avait la possibilité d’y aller chaque fois qu’il a un moment de libre… là, c’est sûr, s’il loupe le Mickey des vacances de fin mai, il ne pourra plus jamais y aller >_<

Je me résigne donc à attendre 3 longues semaines, avec le sourire malgré tout parce que même si j’ai un peu les boules, je fais de mauvaise fortune bon cœur et me réjouis d’avance de ce week-end à venir. Je suis vraiment une perle ! o:-)

Début juin, je me tâte pour le concert de Calo à Bercy… mais j’ai la vision d’accoucher pendant le concert et je me dis que ce n’est vraiment pas prudent de faire un aller-retour Fécamp-Paris, un concert, une soirée de débauche après le concert… j’en ai envie de ce concert pourtant mais je le sens mal quand même… Prudence est mère de sûreté et je reste tranquillement chez moi, à regret… surtout quand j’entends Zazie et Calo chanter Danser Encore… Ma Zazie et je suis en train de louper ça ! :’-( Grrrrrr

Nous sommes à une dizaine de jours du week-end tant attendu. Il y a un petit changement d’emploi du temps pour papa qui finalement travaillera le vendredi 13. Il me propose donc de décaler le week-end à début juillet -_- Hors de question, ce n’est pas grave si ça dure moins longtemps, j’ai VRAIMENT besoin de le voir. Mais je suggère également de maintenir le week-end de début juillet. Après tout 2 week-ends à 3 semaines d’intervalle, ce n’est quand même pas la mer à boire. Il me dit que si je veux je peux aussi avoir 100 balles et 1 mars, je dis d’accord, je veux bien aussi 100 balles et 1 mars, et on en reste là sur ce sujet. Donc, dans ma tête, tout va bien. On se voit le 14… et le 4 juillet aussi.

Arrive le 13 juin, toute guillerette que je suis, j’envoie un mp à papa et lui dis « à demain » sans me douter une seconde de ce qui m’attend. Et là, catastrophe, il me répond que non puisqu’on se voit le 4 juillet !!!! Je l’aurais tué net ! Mais quel gros con ! Si je n’avais rien dit, j’aurais attendu toute la journée et il n’aurait pas pris la peine de me dire que non, finalement, il ne venait pas. Je râle tout ce que je sais, je peste, je m’insurge mais monsieur dit que non, il ne va pas faire 5 H de route aller retour pour me voir à peine 20 h ! Mais c’est quoi ce zoo ? Ca ne le dérange pas de faire 6 h de train aller retour pour aller passer à peine quelques heures à Nantes le 1er juin pour une calorencontre ! Là, pas de soucis, ça ne le gêne pas. Mais pour venir me voir, oh mon dieu, c’est trop de trajet ! Chevilly Larue-Nantes : 373 km, Chevilly Larue-Fécamp : 221 km !! Cherchez l’erreur !!! Et ça ne le gêne pas non plus de faire des km et des km pour aller à un concert, à un match de foot, alors que ce n’est que pour une soirée…

Il me faudra une bonne dose de réflexion pour ne pas l’envoyer bouler une bonne fois pour toute. Tant d’égoïsme me laisse perplexe. Je commence à ne plus espérer qu’il se comporte en père une fois que ma petite sera née, je commence à ne plus espérer que le déclic que j’attends depuis le début se produise quand il la verra. Je me demande si j’ai encore envie de le voir, j’ai envie de hurler. Ca fait mal. Je me vois accoucher toute seule, et j’ai peur. Je vois ma fille sans père, et j’ai mal. Je suis dans une sorte de léthargie émotionnelle et je me sens comme anesthésiée par la douleur et la déception qui sont intenses.

Je me dis aussi qu’il a fait bien du chemin vers sa petite depuis quelque temps et si je décide immédiatement de ne plus jamais le revoir, jamais, j’anéantirai du même coup tous les progrès accomplis et tous les espoirs qu’il me reste. Je réfléchis intensément, j’ai l’impression que ma tête va éclater, elle bouillonne et mon cœur dicte une chose, et mon cerveau dicte le contraire. Comment se ranger au plus juste dans ces conditions ? Je suis en colère.

Finalement je décide de ne pas rompre le dialogue et la relation. Je ne veux pas gâcher le peu de chance que ma fille aura d’avoir un père. Alors je tiens bon, et une fois de plus je passe l’éponge. Difficilement quand même. D’ailleurs, je m’aperçois en écrivant ces lignes, que même 3 mois ½ après, ça reste très à vif. La colère n’est peut-être pas si éteinte que ça… elle rôde dans un coin de mon cœur j’ai l’impression. Et ça, ça ne me ressemble pas. Je suis du genre à toujours laisser une autre chance… peut-être que j’en ai laissé tellement, des chances, en passant l’éponge chaque fois, que cette fois là s’est ancrée plus profondément que les autres…

En attendant, le terme de ma grossesse se rapproche dangereusement et l’idée d’accoucher seule me hante et me fait de plus en plus peur. Avec un peu de chance, bébé se décidera le 1er week-end de juillet, quand papa sera là… si toutefois il ne me plante pas au dernier moment !

16 juin, visite du 9ème mois, déjà. Je n’arrive pas à croire que j’en sois déjà là… j’ai le désir pas secret d’accoucher dans 3 semaines et j’aimerais que mon col soit déjà un peu effacé.

-Madame Legrand… enfin, si vous pouvez vous lever…

Je me lève, je me lève… c’est dur !

Bon alors verdict de la balance : pas un gramme depuis la dernière fois, en même temps ça ne fait que 15 jours, mais quand même, ça fait plaisir !

On écoute le cœur de bébé, je dis que j’aimerais bien accoucher le week-end du 4 juillet puisque papa sera là… et… ben non, il y a peu de chance ! Mon col est encore bien fermé et il n’a pas bougé d’un poil… ça serait étonnant que ça arrive dans 3 semaines… et puis c’est mieux pour bébé de rester au chaud le plus longtemps possible… une grossesse c’est 9 mois pleins… me dit ce cher docteur avec un air malicieux. Mais, me rassure-t-il, elle finira bien par sortir, ça c’est certain !!!

Comme on approche du terme, il veut me revoir début juillet pour une dernière visite.

alt
Et encore 3 semaines à attendre avant la visite de papa… pfff ça commence à faire long tout ça. Heureusement le week-end de la fête de la musique, mon amie Laurence vient me rendre visite, elle ! Comme à chacune de ses visites, elle immortalise mon ventre ! C’est presque devenu un rituel !!!

Maintenant je peux accoucher n’importe quand. Emma est à terme et même si je ne suis pas trop prête dans ma tête, j’avoue que l’envie qu’elle rende mon corps à sa propriétaire est de plus en plus forte. C’est qu’elle gigote la petite sirène, dans sa piscine, et moi je n’ai plus deplace pour mes côtes… maiheuuu, elles étaient là avant les côtes de porc ! Enlève tes pieds coquine !!

Cédric m’a fait savoir il y a quelque temps déjà qu’il n’allait sûrement pas assister à l’accouchement… qu’il viendrait la voir quand il pourrait mais que pour l’accouchement, c’était non, fermement et définitivement. Malgré ça je reste pleine d’espoir mais je suis aussi super angoissée à l’idée de faire ça toute seule. Un premier accouchement c’est en général très long et je me vois déjà attendre des heures et des heures, seule, dans une sale de naissance froide et en souffrant le martyr. Belle perspective pour la naissance de ma fille miracle. Ce n’est pas vraiment de cette façon que j’aurais aimé l’accueillir. Rajouter ma détresse affective et émotionnelle à cet évènement ne fait pas vraiment partie de mon projet… J’ai besoin et envie de partager ce moment, je ne me vois pas être seule avec tout ça. Je vais déborder de peur, d’amour pour mon enfant, de douleur, de bonheur, de tout et je ne veux absolument pas être seule pour vivre ça. Ne pas partager ça, c’est juste pas possible.

Heureusement, Leia me propose de venir m’assister. Elle ne connaît pas encore les dates possibles de sa venue, mais si je n’ai pas accouché avant qu’elle et son mari soient en vacances et puissent venir, elle sera là, près de moi. C’est un réel soulagement et une réelle joie de la savoir à mes côtés pour le jour J au cas où papa ne changerait pas d’avis au dernier moment. Ca m’enlève un poids considérable. J’ai encore peur, mais je sais que je ne devrais à priori pas être seule.

La fin de l’année scolaire sonne le glas d’un immense soulagement ! Désormais, je n’ai plus à faire 8 fois le trajet de la maison à l’école, je ne suis plus obligée de faire à manger à heures fixes, de laver les garçons, de m’occuper de leur linge etc. Je peux faire la larve à ma guise et les jours qui précèdent la naissance de ma fille ne sont que pour moi, mon repos et ma préparation mentale. Sans compter que j’ai commencé depuis un moment à écrire ce récit et que je profite de l’accalmie pour le continuer un peu.

Le 1er juillet arrive et avec lui mon dernier rendez-vous chez le gynécologue.

-Madame Legrand… si vous pouvez vous lever !!

-Je peux, je peux… mais pas trop vite hein ! Dîtes moi que je vais accoucher ce week-end ! Le père de ma fille sera là, si je n’accouche pas ce week-end, je doute qu’il fasse le déplacement quand ce sera le moment… Tandis que là, en quelques sortes, il n’aura pas le choix… je ne le vois pas me déposer devant la porte de la maternité et se barrer comme un sauvage !!

-On va voir ça, déshabillez-vous et montez sur la balance.

-Heu… 62 kg -_-

-Bon, c’est bien, ça fait 12 kg en tout. Parfait.

-Alors, dîtes moi que mon col est ouvert !

-Heu, non, il s’est un peu raccourci depuis la dernière fois mais là, il est encore bien fermé. Ce ne sera pas pour ce week-end !

-Ô misère !

Et voilà, col toujours bien fermé. Leia, tu as le temps d’arriver hein, elle ne veut pas sortir cette chipie ! Il reste 15 jours avant le terme. C’est pas beaucoup 15 jours alors pourquoi elle ne sort pas ???

Et bien évidemment, comme le médecin l’avait dit, elle n’a pas voulu sortir quand son papa était là. Le week-end s’est bien passé, ça a un peu atténué la peine de celui du mois de juin que j’ai passée seule.

Ma grande peur dans cette histoire c’était la transition entre Cédric et Dorothée, et que tout commence entre le moment où Cédric partirait et celui où Dorothée et sa petite famille arriveraient ! Ca aurait vraiment été la poisse !! Et après avoir passé mon temps à dire à ma fille de sortir de là, le dimanche j’ai passé mon temps à lui dire de ne surtout pas sortir !!!! La pauvre n’a pas dû comprendre grand-chose ! Heureusement, elle n’était de toutes façons pas décidée !

A suivre…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mamandouceur 320344310 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte