Magazine Humanitaire

Les fillettes afghanes sacrifiées

Publié le 27 décembre 2007 par Willy


En association avec le magazine Géo, l’Unicef a remis le prix de la photo de l’année à Stéphanie Sinclair pour son travail sur les petites filles afghanes offertes en mariage à des hommes d’âge mûr. La journaliste avait en effet défrayé la chronique en publiant des portraits de «filles épouses» dans la presse américaine. Ses clichés avaient alors fait le tour des rédactions internationales et rappelaient aux yeux du monde la vie violée de ces fillettes.

À travers un reportage sur la misère en Afghanistan, la journaliste avait mis en lumière les procédés d’échanges humains, celui de donner sa fille pour rembourser ses dettes ou bien de se séparer d’elle pour libérer sa famille d’une bouche à nourrir.

Stéphanie Sinclair avait d’ailleurs brillamment évité l’écueil qui consiste à condamner ces pratiques au nom d’une certaine conscience occidentale plaquée sur la misère subie en Afghanistan. Soulignant toute l’horreur de la condition de ces petites filles, elle avait cherché à comprendre ce qui conduisait ces familles à se séparer d’un enfant.

Ainsi, sous ces visages pris au piège du destin, c’est toute la misère de la terre afghane, cette terre frappée ces dernières années par de grandes crises de sécheresse, qui se libère de ses photos. On ne peut évidemment rester de marbre face à la tristesse que traduit le regard en biais de la petite Ghulam*, âgée de 11 ans, qui s’apprête à épouser un homme dont le visage a été lentement buriné par le temps et le climat.

Mais au-delà de l’aspect choquant de ces clichés, nous devons comprendre que sous ces mariages précoces se cachent des manques nutritionnels et éducatifs. Et c’est en ce sens que l’Unicef, qui agit pour le rétablissement du système éducatif afghan, a tenu à récompenser le travail de lumière et de mise en perspective de Stéphanie Sinclair.

*Ghulam Haider rêvait de devenir enseignante, mais l’histoire de son pays en aura décidé autrement.

En Afghanistan, l’âge légal du mariage est de 16 ans. Mais on estime que près de 60 % des filles afghanes se marient avant d’avoir atteint cet âge. Ce phénomène se rencontre aussi en Asie et même en Iran où l’âge légal du mariage est désormais de 9 ans.

Portrait de Mohammed, 45 ans et de sa femme Roshan, 8 ans.

  • Le palmarès de l’Unicef
  • Le site internet de Stéphanie Sinclair
Par  Laurent Monserrat (son site)


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