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Le TDAH

Publié le 09 septembre 2010 par Mamantoutecroche
Le TDAH

Mamanbooh m'a démasqué... Elle me demande, suite à mon billet d'hier, si je ne serais pas hyperactive. La réponse est officiellement oui. J'ai eu un diagnostique à...23 ans. Je voyais une psychiatre suite à une dépression et en m'écoutant parler de ma difficulté à m'ordonner, de ma tendance à procrastiner et du désordre qui sévit parfois dans ma tête, elle m'a fait remplir un questionnaire et à conclu que oui, je suis hyperactive. En terme médical, je souffrirais de TDHA, ou TDAH, je crois que la communauté médicale ne sait plus trop, mais en clair c'est Trouble Déficitaire de l'Attention avec Hyperactivité. Elle m'a prescrit du ritalin.


J'ai vu des résultats, sérieusement. J'arrivais plus facilement à me concentrer au cégep et dans mes travaux, mes idées partaient moins dans tous les sens et j'avais plus de facilités à faire ce que j'avais à faire, au moment ou je devais le faire. J'avais aussi beaucoup, beaucoup d'énergie. Trop. Ce n'était pas sain. J'en tremblais parfois.

À cette époque, je n'avais pas de voiture et je marchais donc en tout et partout durant la journée, au moins une dizaine de kilomètre, d'un pas rapide. Je faisais aussi du patin à roue alignées et j'escaladais les escaliers du cégep une vingtaine de fois par jour. À travers tout ca j'étudiais, je m'occupais de Grande-puce une semaine sur deux, je faisais de l'improvisation, j'étais bénévole dans une ressource en santé mentale et j'avais une vie sociale débordante. Malgré tout, le soir venu, je me sentais en pleine forme. Quand j'en ai parlé à ma psychiatre, elle m'a prescrit des pilules pour dormir. Trop facile.

Comme je partageais la garde de Grande-puce avec son père, je les prenais une semaine sur deux, quand elle n'était pas chez moi, et je dormais donc de longues nuits, très profondément, pendant une semaine. Un matin ou elle partait le soir et ou ma vie n'allait pas comme je le désirais, j'ai réalisé que j'avais hâte qu'elle parte pour prendre une pilule et oublier mes problèmes en dormant. Trois jours plus tard j'en ai pris une en me réveillant, pour continuer à dormir. Deux jours plus tard, je les ai jetés dans la toilette et je me suis promis de ne plus jamais en reprendre. J'en étais à me demander si je continuais ou non les ritalins quand, un mois plus tard, j'ai appris que j'étais enceinte. Je les ai arrêtés, j'ai profité de ma grossesse pour apprendre à gérer mon TDAH sans médicament et je ne les ai jamais recommencés. J'ai développé des trucs : agenda, listes, tableaux, récompenses... Ca fonctionne moins bien et ca prend plus de temps que des médicaments, mais c'est, selon moi, beaucoup plus sains.

J'ai pris des anti-dépresseurs quand j'étais dépressive et j'en reprendrai si je le redeviens un jour; j'adore les advils quand j'ai mal aux dents et les gravols aux gingembres quand j'ai mal au coeur; je suis ouverte à prendre des médicaments si ma santé est compromise, mais mon TDAH, il ne nuit pas à ma santé. Je sais que certaines personnes en ont réellement besoins pour fonctionner mais je ne suis pas ici pour juger de ça. Dans mon cas, ca me permet de fonctionner plus facilement mais je fonctionne bien sans, même si ca fait de moi une femme désorganisée parfois, lunatique souvent et perdue à l'occasion, je l'assume pleinement et je m'y suis adapté.


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