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Eté 2010 #2 : Shiki

Publié le 07 septembre 2010 par Luxyukiiste

Eté 2010 #2 : Shiki

Alors que les séries de douze ou treize épisodes touchent à leur fin, une autre va vous accompagner jusqu’en Novembre : c’est Shiki et ses 22 épisodes (10 cette semaine), le show d’angoisse à suspens de l’été. Comme dit dans mon article introductif de la saison, l’histoire est tirée d’un roman de Fuyumi Ono, qu’on connaît pour être la maman de la saga des Douze Royaumes. L’histoire nous emmène dans un petit village japonais où les morts étranges se succèdent, à priori sans explication… Au même moment, une nouvelle famille emménage dans l’immense manoir surplombant le village. Se pourrait-il qu’il y ait un lien ? L’enquête commence…

Diffusé le 9 Juillet dernier, le premier épisode osait le mélange des genres avec la jeune Megumi et ses très expressifs cheveux roses. Bloquée dans cette bourgade perdue, elle rêve de grande ville, de paillettes, d’aventures, mais n’a comme compagnie que d’immenses plaines vertes et quelques vieux habitants. C’est sûr, un jour, elle se tirera loin d’ici, pour accomplir son destin de jeune fille fashion et rêveuse. A ce moment-là, on pense être tombé sur une comédie girly sur la difficulté de vivre à la campagne quand on veut papoter avec ses copines sur son iPhone comme une parfaite citadine. Sauf que, soyons clairs : elle va crever. Dans le pré-générique, des habitants organisent une battue dans la forêt et retrouvent son corps sans vie entre deux arbres… Tout à coup, on bascule dans l’épouvante, et on comprend vite qu’il ne faut pas s’approcher trop près de l’étrange baraque sous peine d’être zombifié. Dans le village, bien entendu, c’est la consternation : comment une jeune fille si bien portante peut-elle claquer du jour au lendemain ? Ce qu’ils ne savent pas encore, c’est que ce n’est ni la première ni la dernière…

En effet, les décès suspects se multiplient, et les nerfs du directeur de l’hôpital, Toshio, vont être mis à rude épreuve. Pendant ce temps, le jeune Natsuno, dont Megumi était amoureuse, la voit régulièrement apparaître la nuit tombée… Chaque épisode nous fait rencontrer de nombreux personnages, dont les noms sont d’ailleurs gentiment indiqués pour éviter de vraiment s’y perdre. C’est le défaut et la qualité de Shiki : si chaque petite histoire enrichit le récit, l’avancement de l’intrigue en pâtit en retour. Dès le début, le spectateur connaît l’origine du mal et va attendre plusieurs épisodes que les personnages découvrent le pot aux roses. Côté suspens, c’est réussi, mais on peut ressentir une certaine impatience face à une histoire qui prend bien son temps. Ce qui est sûr, c’est que la série tient en haleine, et dissémine quelques scènes bien senties qui posent toujours cinq questions pour une réponse. Côté étiquettes, les 9 épisodes vus oscillent entre l’enquête policière, médicale, le mystère, l’épouvante puis l’horreur, sans trop en faire cependant, juste ce qu’il faut pour maintenir le malaise. Pas de lambeaux de chair et de gerbes de sang, juste quelques morsures ici ou là et d’étranges yeux rouges dans la nuit… En tous cas, la plupart du temps.

Eté 2010 #2 : Shiki

Parlons-en, d’ailleurs, des yeux, des cheveux, et compagnie : dès le début, bien trop de réactions se sont attardées sur le character design de la série. Je conçois tout à fait qu’il peut paraître décalé, mais c’est bien ce qui le rend sympathique. La plupart des personnages ont des coupes de cheveux excentriques qui tiennent par la magie de L’Oréal Studio Line, et c’est sans parler des couleurs elles-mêmes, qui passent relativement inaperçues dans le monde de l’animation japonaise. Les critiques se sont aussi dirigées contre les yeux noirs des habitant(e)s du manoir, alors que j’adore vraiment cette idée. Peut-être que le côté pop et néo-gothisant de l’ensemble ne plaît pas à tout le monde : tant pis ! Et au-delà du character design, le décor est assez souvent perturbé, lors des apparitions, décès ou autre : tout cela donne à Shiki une patte visuelle vraiment personnelle. Et personne ne peut me contredire quand je dis que la petite Sunako est un des personnages les plus classieux de l’univers… Si ?

Concernant la musique, mon impatience se fait grande d’écouter la bande originale car elle est très réussie et renforce l’étrangeté générale. L’excellent générique par Buck-Tick (sorti en single) est merveilleusement accordé aux images, et ses dernières notes sont emplies de mystère. Pour le reste, les voix féminines sont très présentes, pour mon plus grand bonheur, ainsi que les rires et autres râles angoissants qui ouvrent et concluent chaque épisode. Le compositeur, Yasuharu Takanashi, était déjà à l’oeuvre sur des séries comme La fille des enfers, Mononoke ou Ayakashi. Pour continuer sur le staff, signalons que le réalisateur Tetsuro Amino a oeuvré sur d’autres titres comme Macross 7 ou Break Blade. Et qu’un manga signé Ryu Fujisaki est en cours de publication en France, aux éditions Kaze Manga. Enfin, notons que Shiki est diffusée dans la case noitaminA de la chaîne Fuji TV, un horaire nocturne destiné à diffuser des séries originales et expurgées des automatismes otaku du reste du marché.

En bref, Shiki est mon conseil de la rentrée, une bonne série d’ambiance qui tient en haleine et mériterait juste d’y aller un peu plus franchement. Cela ne justifie pas pour autant qu’elle soit oubliée au milieu des seins supersoniques et des filles-chat de l’espace ! Si vous n’avez pas tenté, je vous encourage à le faire, et pour les autres, attention à ne pas trop spoiler de partout si l’envie vous prend de commenter.

Et à part ça ? J’ai oublié un film dans mon dernier article : Les Runaways, premier long-métrage de Floria Sigismondi (le clip Beautiful People de Marilyn Manson), sur le all-girls band punk et rock des années 70. A l’affiche, on retrouve Dakota Fanning enfin sortie de l’enfance, et Kristen Stewart enfin dans un vrai rôle sexy (pas comme dans Twilight, donc). Ca sort le 15 Septembre, et en attendant, vous pouvez écouter leur chanson Cherry Bomb et lire l’article sur le groupe dans le dernier numéro de l’édition française de Rolling Stone.


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