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Trois mini-romans de Sarbacane

Publié le 10 septembre 2010 par Onarretetout

Les éditions Sarbacane publient, en cette rentrée trois mini-romans, qu’on peut lire à partir de l’âge de 12 ans.

Récits denses et courts, dit la publicité, et c’est vrai pour ces trois là.

Cette première livraison aborde sensiblement la même thématique : celle de l’exclusion. Mais d’une façon différente dans chacun des livres, et selon des points de vue différents de ceux que l’on adopte d’habitude.

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Moi, ce que j’aime c’est (Marta Thomas) n’est sans doute pas le plus abouti de ces ouvrages. Celle qui commence en écrivant « pas finir mes phrases », les finit plutôt toutes. Quelque chose ne fonctionne pas, à mon sens, dans son récit pourtant surprenant. C’est quelque chose qui concerne l’écriture elle-même. Ce n’est pas la même Laura à la première page et aux pages suivantes et le changement est déjà intervenu avant que le récit ne le justifie. Dommage, car son histoire n’est pas cousue de fil blanc, comme on dit, et pose au lecteur des questions intéressantes sur la souffrance, sur le « métier de la vie »…

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Johnny (Martine Pouchain), c’est une lettre adressée à un garçon par une fille, tous deux élèves d’un collège. Un peu agaçante cette lettre, dont on se dit qu’elle ferait mieux de l’écrire à une copine, cette Claire, par exemple, qui lui recommande de « commencer par le commencement ». C’est bien connu, les filles se parlent beaucoup entre elles, alors elle ferait mieux… et, d’un seul coup, on comprend. Qu’elle écrive à ce Johnny, qui n’a rien de l’autre, le Johnny de la télé, on comprend. Et on reste bouche bée. Avec cette lettre entre les mains et un drôle de nœud dans la gorge.

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Le rêve du cachalot (Alexis Brocas) est, des trois livres, celui qui m’a le plus emporté, dès la première phrase et tout le long du récit qui traverse les années, les fonds marins, toute l’existence d’une femme obèse, partagée entre le kiosque où elle vend des journaux et la splendeur des océans. On passe de l’un à l’autre sans autre artifice qu’une sorte de monologue intérieur qui abolit toute frontière entre l’intérieur et l’extérieur, qui mesure le temps soit en journées soit en siècles, qui fait d’un handicap un avantage. L’animal fabuleux nous entraîne dans son sillage et m’est revenu à l’esprit le terrible récit que Le Clézio a fait de l’extermination de baleines dans son ouvrage Pawana.


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