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Médaille d’or du CNRS pour Gérard Férey créateur de matériaux piégeurs de CO2

Publié le 10 septembre 2010 par Sequovia
Médaille d’or du CNRS pour Gérard Férey créateur de matériaux piégeurs de CO2La plus importante des distinctions scientifiques françaises, la médaille d’or 2010 du CNRS, est décernée au chimiste Gérard Férey. Chaque année, cette récompense distingue l’ensemble des travaux d’une personnalité scientifique qui a contribué de manière exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche française. Gérard Férey est chercheur en physico-chimie des solides et des matériaux inorganiques ou hybrides. Sa spécialité : concevoir des solides poreux hybrides capables notamment de stocker du CO2 ou des médicaments.  Ces nanomatériaux offrent une grande variété de propriétés et  d’applications dans les domaines de l’énergie, du développement durable et de la santé.
  • Qui est Gérard Férey ?
Membre de l’Académie des sciences et professeur émérite de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), Gérard Férey a été directeur adjoint du département des sciences chimiques du CNRS avant de créer et de diriger l’Institut Lavoisier de Versailles (UVSQ/CNRS).En alliant physique et chimie, Gérard Férey, spécialiste de la science des matériaux, est devenu l’un des pionniers de la conception rationnelle d’une nouvelle classe de solides poreux hybrides.
  • Quels sont les avantages de tels matériaux ?
Les travaux de Gérard Férey ont permis de façonner des composés aux applications prometteuses dans les domaines variés de la pétrochimie, de l’énergie, de la catalyse, de la médecine et de l’environnement.A titre d’exemple, le matériau  Baptisé MIL-101 (pour Matériaux de l’Institut Lavoisier n°101) a un volume de plus de 700 000 angströms (soit 10-10 mètres), ce qui équivaut à celui des protéines. Grâce à des pores d’une taille de 3,5 nm (soit 3,5 milliardième de mètres),  1 mètre cube de MIL-101 peut capter près de 400 mètres cube de gaz carbonique à 25°C sans augmenter de volume, puisque le gaz est comprimé dans les pores. Breveté depuis deux ans, le procédé pourrait déboucher sur une production à l’échelle industrielle. « Tous les problèmes techniques sont résolus », selon M. Férey qui espère que le CO2 ainsi piégé pourra servir à produire du méthanol, selon un processus encore « au stade du laboratoire ».
  • Une avancée importante dans le domaine médical
Les recherches actuelles visent à augmenter encore plus la taille de ces pores afin d’améliorer les performances de ces matériaux, dont certains sont produits industriellement, en termes de stockage de l’hydrogène, captage et stockage du dioxyde de carbone à température ambiante, matériaux d’électrode et libération contrôlée de quantités inégalées de médicaments tels que les anti-cancéreux.Si les nouveaux solides poreux pourraient à terme avoir des conséquences très positives dans le domaine du développement durable et de l’énergie, c’est le secteur médical qui, dans un premier temps, connaît le maximum d’avancées. En effet, Gérard Férey a produit des matériaux non toxiques et biodégradables dont les doses de médicaments correspondent à cinq à quinze jours de chimiothérapie. Ces doses de médicaments pourraient être injectées par intraveineuse, acheminées jusqu’aux organes cibles et libéreraient progressivement leurs agents actifs. Les recherches en cours concernent la leucémie des enfants, le cancer du sein et le sida. Le MIL-101 jouerait le rôle de transporteur de médicament.
  • L’avis Sequovia
La récompense reçue par Gérard Férey contribue singulièrement à  redorer le blason de la chimie, discipline considérée comme une source majeure de pollutions. Ainsi, les travaux prometteurs du chercheur  réconcilie chimie, environnement et santé. Affaire à suivre.

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