La ligne verte

Bonjour, je m'appelle John Coffey, j'ai fait une erreur dans ma vie, j'en ai certainement faites d'autres, mais celle dont je vais vous parler est bien involontaire mais la plus grave, disons celle qui aura le plus d'incidence sur mon avenir.

J'ai envie de vous faire part de ma réflexion, parce que j'ai tout mon temps pour cela; quoique, je n'en ai pas tellement non;

Alors, je ne vais plus perdre une minute, ni vous en faire perdre à vous non plus.

Je vais vous décrire l'endroit d'où je vous parle : c'est froid, oui trés froid, et les personnes que j'y côtoie, ne sont pas toujours chaleureuses. Remarque, les personnes qui m'ont fait venir ici ne l'étaient pas non plus.

Mais, j'ai quand même connu des personnes agréables dans ma vie; enfin... depuis quelques temps ce n'est pas toujours le cas.

Où en étais-je ? je ne voudrais pas trop m'éparpiller, mais ce qui me porte aujourd'hui à réflexion est si tumultueux dans ma tête, que .... moi-même je m'y perds un peu.

Il fait donc froid ici, à cause des locaux, mais aussi de certaines personnes qui m'entourent; ou qui m'entouraient; Une particulièrement, c'est un homme, ah ben oui, j'ai oublié de vous dire qu'il n'y a aucune femme, et il se nommait Percy,

je crois qu'il ne m'aimait pas, mais aime-t-il quelqu'un ? j'ai des doutes. L'autre jour il a tué, en l'écrasant, la souris d'Edouard, elle était sa seule compagnie,

je crois que Percy était un sadique.

Mais, surtout ne vous inquiétez pas pour Mr Jingles, c'est le nom de la souris d'Edouard, je l'ai rescucitée,

Aurais-je oublié de vous dire que j'ai un don ? depuis tout petit déja, il y a bien longtemps, (maintenant je mesure plus de deux mètres),

j'ai le don de guérir, je ne sais ni d'où il me vient, ni pourquoi je l'ai, mais cela m'a donc permis de réscuciter Mr Jingles. J'ai d'ailleurs aussi soigné Paul l'autre jour.

Je ne vous ai pas non plus parlé de Paul ? quel oubli... Paul est une personne que je côtoie ici, une des personnes les plus sympathiques,

et depuis que je l'ai guéri d'une infection urinaire trés grave, nous sommes devenus plus proches lui et moi.

Je vous parlais donc de Percy, c'était un homme sadique et cynique, on aurait dit qu'il ne voulait faire que du mal, heureusement il y a Paul, dont je vous parlais tout à l'heure, et aussi Brutus,

qui n'est pas brute pour le moins du monde, et il y avait Edouard, je dis bien il y avait, car il n'est plus là maintenant, mais je vous expliquerai cela plus tard.

Cet endroit, où je me trouve, est froid, et est une sorte de couloir, comment pourrais-je le nommer ? le couloir de ... du dernier voyage tiens.

Des voyages, je n'en ai pas fait beaucoup dans ma vie, et bientôt je vais en faire un, j'en suis trés heureux, du moment que je m'éloignerai de la cruauté de certains êtres inhumains.

Tiens, l'autre jour, ce Percy dont je vous ai  parlé, a mouillé son pantalon, il a eu tellement peur lorsque William Wharton, peu recommandable, l'a coincé.

Ca l'apprendra, il n'avait même pas réagi, paralysé par la peur qu'il était, lorsque Dean avait failli être étranglé par ce même William.

Un sacré bonhomme celui-ci, lorsqu'il m'avait interpellé , j'ai ressenti grâce à mes pouvoirs, qu'il a beaucoup de choses à cacher, des choses pas jolies du tout, pour lesquelles il a d'ailleurs payé : en guérissant la femme du patron de Paul, j'ai gardé ses maux en moi, que j'ai transmis à Percy, lequel sous la folie a tué William le criminel.

Percy est maintenant devenu, ou plutôt "resté" fou, et il est interné dans un hôpital psychiatrique. Cela dit, il n'avait mérité guère mieux, c'est lui qui avait persécuté Edouard, jusqu'à la fin, jusqu'à la mort.

Et oui, ce dernier a été emmené dans le couloir du dernier voyage, et Percy a éxigé de, lui-même, s'occuper de ce cas; il a pu ainsi, veiller à ce que ce pauvre Edouard soit carbonisé en plusieurs minutes, et souffre atrocement, avant de mourir.

Je vous laisse maintenant, je dois y aller aussi, ici il fait froid, j'ai trois murs et une grille autour de moi,

je vais prendre le couloir, au bout je serai enfin libéré de la haine que peuvent exprimer certaines personnes. C'est pour cela que j'avais refusé l'offre de Paul, qui me proposait de partir.

Ne vous inquiétez surtout pas pour lui, il est bien guéri de son infection urinaire, et je vous promets qu'il vivra trés trés vieux, et qu'il aura toujours à ses côtés Mr Jingles.

D'ailleurs, il vous racontera peut-être un jour son histoire, et la mienne, enfin la nôtre...

Je me perds avec tous ces détails qui peuvent vous sembler sans importance, j'en ai oublié de vous avouer ma faute, celle qui a eu tant d'incidence sur ma vie;

Dans quelques minutes, je vais être exécuté sur la chaise électrique, pour le viol et le meurtre de deux fillettes, que l'on a retrouvées inertes à mes côtés, je vais payer pour le crime pour lequel je suis accusé, mais je n'ai aucun regret puisque je vais être enfin libéré de la haine des hommes.

Je dois vous laisser, j'entends des pas et les portes s'ouvrir, c'est mon tour...

J'ai encore oublié quelque chose : vous devez penser que je suis ignoble de n'avoir aucun regrets, non je n'en ai pas, puisque j'ai fait payer William, c'était lui le véritable assassin.

Moi je suis juste fautif d'une chose, celle d'être Noir et d'être passé par là au mauvais moment, et surtout  trop tard pour sauver ces deux fillettes.

J'entends la dernière porte s'ouvrir............

John Coffey.

Il s'appelait John Coffey, et il a pris le couloir de la mort.

Film inqualifiable, tellement il est magnifique, et révoltant.

Un film de 1999, réalisé par Frank Darabont, tiré d'un roman de Stephen King de 1996.

Interprété à la perfection par Michael Clark Duncan dans le rôle de John Coffey , Tom Hanks dans le rôle de Paul , David Morse dans le rôle de Brutus , Michael Jeter dans le rôle de Edouard et Doug Hutchison dans le rôle de l'effroyable Percy.

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